"A. Hamilton regrette les comportements des délégations "occidentales" qui ont boycotté la conférence, car selon lui, cela n'aura servi en fin de compte qu'à faire passer Ahmadinejad pour un héros quand il sera de retour chez lui.
Certes, admet-il, Ahmadinejad est loin de ne pas être sujet à déclencher des polémiques, mais il n'aurait pas vraiment de leçon à recevoir d'un Berlusconi parlant des femmes, d'un Sarkozy opposé radicalement à l'entrée de la Turquie ou d'une culture musulmane spécifiquement dans l'UE, ou encore d'un Kaczynski polonais donnant son avis sur l'homosexualité.
On ne peut qu'être d'accord avec les premières parties du discours du chef d'Etat iranien, souligne-t'il. La condamnation des anciennes puissances coloniales, l'esclavage, ainsi que la colère qu'il ressent envers le fait que la crise qui a commencé aux Etats-Unis aura sans doute le plus de conséquences dans les pays du Tiers-Monde n'y verront pas d'opposants.
Cependant, le Royaume-Uni avait décidé, de par son ambassadeur présent, que le fait que le président Ahmadinejad commence à parler d'Israël était suffisant pour quitter la salle, peu importe la rhétorique que ce dernier aurait pu utiliser. C'était simple : le simple fait de parler d'Israël désignait directement Ahmadinejad comme antisémite.
A. Hamilton se dit choqué : comment peut-on accuser un homme d'antisémitisme si on ne l'a même pas entendu parler ?, est une question à laquelle les diplômates auront déjà préparé la réponse (évidente ?).
Mais que doit-on comprendre ? Que toute mention d'Israël à l'international serait interdite ? Qu'une simple mention de l'Etat juif est suffisante pour que l'ensemble des Etats occidentaux s'allie pour faire disparaitre cette même mention au plus vite ?
En realité, le discours d'Ahmadinejad n'était pas antisémite, pas stricto-sensu en tout cas. Nul part il n'a dit qu'Israël devait être rayé de la carte, nul part il n'a parlé de "Juifs" mais seulement de Sionistes, et encore dans un contexte purement Isralien. il n'a pas non plus répété sa négation de l'Holocauste, bien qu'il y ait semble-t'il fait allusion en parlant d'"ambiguité".
A la place, il a relancé l'accusation traditionnelle qu'Israël était un état "alien" imposé par l'Occident à la population locale de Palestine, qui n'avait rien à payer pourtant vis-à-vis de la Seconde Guerre Mondiale, que l'Occident menait un complot sioniste en faveur d'Israël et que cet Etat mettait en oeuvre des politiques racistes contre les Palestiniens.
On pourrait trouver cet avis offensif ou loin du mode de pensée auquel un Européen pourrait être habitué, il n'en reste pas moins que cet avis semble assez répandu dans le monde musulman (NDKosaris : et aussi chez les musulmans de Bladi...).
Il ya de nos jours des livres rédigés par des experts occidentaux qui dénoncent le fait qu'un lobby pro-Israélien serait assez actif aux Etats-Unis, en dépit de la faible proportion de cette catégorie de population par rapport aux autres. L'abandon de la conférence par les Etats Occidentaux aura pu donner de la crédibilité à cette théorie.
Selon Hamilton, il faut savoir qu'il n'est pas insensé de croire qu'Israël est un Etat raciste. Après tout, c'est bien un Etat qui se définit lui-même et ses immigrants par une appartenance raciale ; si vous doutez du fait que ce principe fondateur mène Israël à avoir des attitudes racistes envers les non-israéliens, il suffit que vous lisiez les commentaires sur son nouveau Ministre des Affaires Etrangères pour que vous changiez d'avis.
Bien sûr, Ahmadinejad visait aussi son pulic iranien : il se prépare à une ré-élection au moment où le résultat économique de l'Iran pourrait le rendre vulnérable. La majorité de la catégorie de population iranienne "éduquée" ne supporte plus ses tirades à l'international alors que son pays court à la ruine.
Seulement, ce qu'il exprimait cette fois-ci était bel et bien le ressentiment commun de la majorité, non seulement de la population iranienne, mais également de toute la région du Moyen-Orient. Nier ce point de vue n'agrandira que le sentiment pour ces populations qu'un Occident complote contre elles, ce qui a été précisément, et malheureusement, la conséquence de ce qui s'est passé cette semaine."
A. Hamilton, 23 avril 2009, The Independent UK
Lien : http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/adrian-hamilton/adrian-hamilton-walking-out-on-ahmadinejad-was-just-plain-childish-1672580.html
Certes, admet-il, Ahmadinejad est loin de ne pas être sujet à déclencher des polémiques, mais il n'aurait pas vraiment de leçon à recevoir d'un Berlusconi parlant des femmes, d'un Sarkozy opposé radicalement à l'entrée de la Turquie ou d'une culture musulmane spécifiquement dans l'UE, ou encore d'un Kaczynski polonais donnant son avis sur l'homosexualité.
On ne peut qu'être d'accord avec les premières parties du discours du chef d'Etat iranien, souligne-t'il. La condamnation des anciennes puissances coloniales, l'esclavage, ainsi que la colère qu'il ressent envers le fait que la crise qui a commencé aux Etats-Unis aura sans doute le plus de conséquences dans les pays du Tiers-Monde n'y verront pas d'opposants.
Cependant, le Royaume-Uni avait décidé, de par son ambassadeur présent, que le fait que le président Ahmadinejad commence à parler d'Israël était suffisant pour quitter la salle, peu importe la rhétorique que ce dernier aurait pu utiliser. C'était simple : le simple fait de parler d'Israël désignait directement Ahmadinejad comme antisémite.
A. Hamilton se dit choqué : comment peut-on accuser un homme d'antisémitisme si on ne l'a même pas entendu parler ?, est une question à laquelle les diplômates auront déjà préparé la réponse (évidente ?).
Mais que doit-on comprendre ? Que toute mention d'Israël à l'international serait interdite ? Qu'une simple mention de l'Etat juif est suffisante pour que l'ensemble des Etats occidentaux s'allie pour faire disparaitre cette même mention au plus vite ?
En realité, le discours d'Ahmadinejad n'était pas antisémite, pas stricto-sensu en tout cas. Nul part il n'a dit qu'Israël devait être rayé de la carte, nul part il n'a parlé de "Juifs" mais seulement de Sionistes, et encore dans un contexte purement Isralien. il n'a pas non plus répété sa négation de l'Holocauste, bien qu'il y ait semble-t'il fait allusion en parlant d'"ambiguité".
A la place, il a relancé l'accusation traditionnelle qu'Israël était un état "alien" imposé par l'Occident à la population locale de Palestine, qui n'avait rien à payer pourtant vis-à-vis de la Seconde Guerre Mondiale, que l'Occident menait un complot sioniste en faveur d'Israël et que cet Etat mettait en oeuvre des politiques racistes contre les Palestiniens.
On pourrait trouver cet avis offensif ou loin du mode de pensée auquel un Européen pourrait être habitué, il n'en reste pas moins que cet avis semble assez répandu dans le monde musulman (NDKosaris : et aussi chez les musulmans de Bladi...).
Il ya de nos jours des livres rédigés par des experts occidentaux qui dénoncent le fait qu'un lobby pro-Israélien serait assez actif aux Etats-Unis, en dépit de la faible proportion de cette catégorie de population par rapport aux autres. L'abandon de la conférence par les Etats Occidentaux aura pu donner de la crédibilité à cette théorie.
Selon Hamilton, il faut savoir qu'il n'est pas insensé de croire qu'Israël est un Etat raciste. Après tout, c'est bien un Etat qui se définit lui-même et ses immigrants par une appartenance raciale ; si vous doutez du fait que ce principe fondateur mène Israël à avoir des attitudes racistes envers les non-israéliens, il suffit que vous lisiez les commentaires sur son nouveau Ministre des Affaires Etrangères pour que vous changiez d'avis.
Bien sûr, Ahmadinejad visait aussi son pulic iranien : il se prépare à une ré-élection au moment où le résultat économique de l'Iran pourrait le rendre vulnérable. La majorité de la catégorie de population iranienne "éduquée" ne supporte plus ses tirades à l'international alors que son pays court à la ruine.
Seulement, ce qu'il exprimait cette fois-ci était bel et bien le ressentiment commun de la majorité, non seulement de la population iranienne, mais également de toute la région du Moyen-Orient. Nier ce point de vue n'agrandira que le sentiment pour ces populations qu'un Occident complote contre elles, ce qui a été précisément, et malheureusement, la conséquence de ce qui s'est passé cette semaine."
A. Hamilton, 23 avril 2009, The Independent UK
Lien : http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/adrian-hamilton/adrian-hamilton-walking-out-on-ahmadinejad-was-just-plain-childish-1672580.html