par 20 signataires, 5 novembre 2011 :
Saïd Bouamama (sociologue et militant antiraciste) ; Youssef Boussoumah et Houria Bouteldja (Parti des Indigènes de la République) ; Abdelaziz Chaambi (porte parole du Collectif contre le racisme et lislamophobie) ; Ismahane Chouder et Ndella Paye (Collectif des Féministes Pour lEgalité) ; Christine Delphy et Sylvie Tissot (sociologues et militantes féministes) ; Olivier Cyran, Thomas Deltombe, Rokhaya Diallo, Sébastien Fontenelle et Hassina Mechaï (journalistes) ; Henri Braun et Nawel Gafsia (avocats) ; Arielle Saint Lazare (militante féministe) ; Laurent Lévy, Faysal Riad, Karim Tbaili, Pierre Tevanian et Najate Zouggari (militants antiracistes).
Parce que la liberté dexpression est pour nous un principe précieux, nous refusons catégoriquement linstrumentalisation bouffonne et intéressée qui en est actuellement faite par le couple Guéant-Charb, par la classe politique et par les grands médias.
Nous affirmons :
(...)
- que la disproportion entre les unes alarmistes sur lincendie de Charlie Hebdo et les brèves de dix lignes sur les saccages de lieux de culte musulmans entretient une vision du monde raciste : si un saccage est plus grave quun autre, cest que les biens des uns sont plus précieux que les biens des autres, et cest en définitive que les uns valent plus que les autres.
- que le climat détat durgence et dunion sacrée qui sinstaure aujourdhui autour de Charlie Hebdo est dautant plus odieux quil tombe au même moment quun silence et une indifférence quasi générale face à un autre incendie, lui aussi parisien, lui aussi dorigine criminelle, à ceci près quil visait un bâtiment occupé par des Roms et quil a entraîné une mort dhomme : Ion Salagean.
- que Charlie Hebdo, en acceptant la visite intéressée de Claude Guéant, qui incrimine avec empressement des "extrémistes musulmans", en labsence du moindre élément de preuve, participe, comme il la déjà fait dans le passé en publiant des articles ou des dessins antimusulmans, à la confusion générale, à la sarkozisation et à la lepénisation des esprits.
- quil ny a pas lieu de sapitoyer sur les journalistes de Charlie Hebdo, que les dégats matériels seront pris en charge par leur assurance, que le buzz médiatique et lislamophobie ambiante assureront certainement à lhebdomadaire, au moins ponctuellement, des ventes décuplées, comme cela sétait produit à loccasion de la première "affaire des caricatures"(...)
- quen revanche, il est une liberté dexpression qui est bel et bien menacée, et même plus dune : celle pour commencer des femmes qui voudraient shabiller comme bon leur semble, sans quun Etat national-laïque leur impose par la loi un dress-code de bonne musulmane cheveux aux vents ; celle de ces mêmes femmes lorsquelles voudraient faire entendre leur ras-le-bol des regards, injures et discriminations quelles subissent quotidiennement au motif quelles portent un foulard ;
(...)
- que, contrairement à ce qui se dit et se répète, le délit de blasphème existe en France : depuis les lois Sarkozy de 2003, de très lourdes amendes et peines de prison sont prévues contre toute "offense au drapeau ou à lhymne national".
(...)
http://lmsi.net/Pour-la-defense-de-la-liberte-d
Saïd Bouamama (sociologue et militant antiraciste) ; Youssef Boussoumah et Houria Bouteldja (Parti des Indigènes de la République) ; Abdelaziz Chaambi (porte parole du Collectif contre le racisme et lislamophobie) ; Ismahane Chouder et Ndella Paye (Collectif des Féministes Pour lEgalité) ; Christine Delphy et Sylvie Tissot (sociologues et militantes féministes) ; Olivier Cyran, Thomas Deltombe, Rokhaya Diallo, Sébastien Fontenelle et Hassina Mechaï (journalistes) ; Henri Braun et Nawel Gafsia (avocats) ; Arielle Saint Lazare (militante féministe) ; Laurent Lévy, Faysal Riad, Karim Tbaili, Pierre Tevanian et Najate Zouggari (militants antiracistes).
Parce que la liberté dexpression est pour nous un principe précieux, nous refusons catégoriquement linstrumentalisation bouffonne et intéressée qui en est actuellement faite par le couple Guéant-Charb, par la classe politique et par les grands médias.
Nous affirmons :
(...)
- que la disproportion entre les unes alarmistes sur lincendie de Charlie Hebdo et les brèves de dix lignes sur les saccages de lieux de culte musulmans entretient une vision du monde raciste : si un saccage est plus grave quun autre, cest que les biens des uns sont plus précieux que les biens des autres, et cest en définitive que les uns valent plus que les autres.
- que le climat détat durgence et dunion sacrée qui sinstaure aujourdhui autour de Charlie Hebdo est dautant plus odieux quil tombe au même moment quun silence et une indifférence quasi générale face à un autre incendie, lui aussi parisien, lui aussi dorigine criminelle, à ceci près quil visait un bâtiment occupé par des Roms et quil a entraîné une mort dhomme : Ion Salagean.
- que Charlie Hebdo, en acceptant la visite intéressée de Claude Guéant, qui incrimine avec empressement des "extrémistes musulmans", en labsence du moindre élément de preuve, participe, comme il la déjà fait dans le passé en publiant des articles ou des dessins antimusulmans, à la confusion générale, à la sarkozisation et à la lepénisation des esprits.
- quil ny a pas lieu de sapitoyer sur les journalistes de Charlie Hebdo, que les dégats matériels seront pris en charge par leur assurance, que le buzz médiatique et lislamophobie ambiante assureront certainement à lhebdomadaire, au moins ponctuellement, des ventes décuplées, comme cela sétait produit à loccasion de la première "affaire des caricatures"(...)
- quen revanche, il est une liberté dexpression qui est bel et bien menacée, et même plus dune : celle pour commencer des femmes qui voudraient shabiller comme bon leur semble, sans quun Etat national-laïque leur impose par la loi un dress-code de bonne musulmane cheveux aux vents ; celle de ces mêmes femmes lorsquelles voudraient faire entendre leur ras-le-bol des regards, injures et discriminations quelles subissent quotidiennement au motif quelles portent un foulard ;
(...)
- que, contrairement à ce qui se dit et se répète, le délit de blasphème existe en France : depuis les lois Sarkozy de 2003, de très lourdes amendes et peines de prison sont prévues contre toute "offense au drapeau ou à lhymne national".
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http://lmsi.net/Pour-la-defense-de-la-liberte-d