Pour une dévaluation fiscale

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L'idée d'un choc de compétitivité, c'est-à-dire d'un transfert de la charge du financement de la protection sociale des entreprises vers la contribution sociale généralisée (CSG) combinée à d'autres impôts de type TVA ou taxe environnementale, fait débat, y compris entre économistes se réclamant de l'héritage "keynésien".

Partant du constat qu'un tel transfert implique une baisse à court terme du pouvoir d'achat du revenu des ménages en France, certains d'entre eux soutiennent qu'un choc de compétitivité ne peut que nuire à la croissance et à l'emploi car elle conduit à une baisse de la demande. Pour d'autres, dont nous sommes, transférer le financement de la protection sociale des entreprises vers une fiscalité des revenus a l'assiette plus large, équivaut à court terme à une dévaluation réelle. Une telle dévaluation certes réduit le pouvoir d'achat des ménages à court terme, mais elle stimule l'activité économique en augmentant la compétitivité des secteurs exposés à la concurrence étrangère. Pourquoi ?

Tout d'abord, les salaires nets de charges ne s'ajustant pas immédiatement, le transfert de charges réduit le coût du travail. Certes, ceci s'accompagne à court terme d'une réduction des salaires réels nets d'impôts. Cependant, dans le même temps les baisses de charges permettent aux entreprises de réduire leurs prix et/ou d'améliorer la qualité de leurs produits, autrement dit d'augmenter la compétitivité des produits français par rapport aux produits étrangers.

Au total, les effets sont identiques à ceux qu'aurait eus une dévaluation du franc par rapport aux devises étrangères avant la création de l'euro : une baisse à court terme du pouvoir d'achat du revenu des ménages, mais en même temps une compétitivité améliorée dans le secteur expose à la concurrence étrangère et donc à une augmentation de la demande pour les produits français. Depuis la création de l'euro, la dévaluation monétaire n'est plus une option pour restaurer la compétitivité de l'économie française, il faut donc lui substituer la dévaluation fiscale.

Suite
 
dans la suite : <Autrement dit, y a-t-il vraiment un problème de compétitivité dans notre pays ? La réponse est oui. En effet au cours des dix dernières années l'avantage français en matière de coût du travail sur les coûts allemands a disparu, mais dans le même temps la France n'a pas rattrapé l'Allemagne en matière de qualité des produits>

alors que faut il faire concrètement pour se bouger dans le bon sens ?

mam
 
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