Aspects négatifs
La honte a des aspects négatifs quand elle est excessive chez un individu.
Elle est alors source de souffrance individuelle… Elle amène a des conduites d'évitement, une phobie sociale, une anxiété liée à un sentiment d'insécurité et d'appartenance, de l'inhibition… Un isolement social peut alors s'ensuivre.
Émotion liée au silence et à la solitude2.
Les excès de honte proviennent des humiliations, du mépris, des moqueries, de l'illégitimité, des secrets, de la régression sociale, de la rivalité, du mensonge…
ou des messages d'orgueil, d'ambition, de désir… que l'individu reçoit des autres (les expressions « faire honte », « porter la honte » montrent que la honte est externe au sujet au départ).
La honte passe parfois d'abord par les comportements pour ensuite fragiliser et endommager l'Être.
Elle creuse son sillon dans la personnalité par passages successifs.
Elle fonctionne en spirale en poussant le sujet à la fois vers le bas (« ego » brisé, déficit narcissique, forme de soumission)
ou vers le haut (« ego » surdimensionné, excès narcissique, forme de domination, forme réactionnelle et défensive).
La honte ne s'enracine pas dans la conscience d'avoir mal agi (il s'agit là de culpabilité),
mais dans le sentiment d'être indigne, comme être humain dans un contexte social.
Une fois installée et enkystée dans la personnalité, la honte excessive mine l'ego (ou le surdimensionne par réaction défensive).
Dans le film de
David Lynch Elephant Man, le personnage principal (Elephant Man, enfant né avec une malformation physique, symbole du monstre), ne fait rien de mal, et pourtant il souffre de honte. Il vit caché, humilié, et il dit la souffrance de la honte quand il crie « Je ne suis pas un éléphant, je suis un être humain ». La honte amène le sujet à croire qu'il a quelque chose qui ne va pas, comme Gainsbourg qui chante « Je suis l'homme à tête de chou ». La honte peut engendrer une mauvaise estime de soi, et même une haine de soi.
De plus, il a récemment été découvert que le sentiment de honte est susceptible d'influencer les capacités cognitives.
La mémoire dite de travail est en effet liée à l'état émotionnel éprouvé.
Ce type de
mémoire est un processus d'encodage dynamique par lequel l'information est acquise et mise à jour de façon répétée avec l'arrivée de nouvelles informations. Le sentiment de honte provoque une augmentation du taux de
cortisol, hormone impliquée dans la détérioration des capacités cognitives.
La honte (et la
culpabilité) provoque par contre une diminution conséquente du taux de
dopamine, hormone qui joue quant à elle un rôle très positif sur la mémoire
3.