Pourquoi le « Sud global » est une imposture idéologique

Derrière son apparente pertinence, ce concept géopolitique se révèle aussi creux que mensonger. Et ne doit pas nous dissuader de défendre nos valeurs.

Un concept manichéen

Mais voilà que, sur la scène internationale, un nouveau concept émerge, dont l'objectif est identique : nous impressionner afin de nous mettre à genoux. Ce concept, c'est celui de « Sud global ». A priori, le terme a l'air anodin, tout droit sorti d'un reportage de National Geographic, et permet de parler du Tiers-Monde sans donner dans le registre de la Guerre froide : nombre de journalistes et d'universitaires l'adoptent donc instinctivement. Et pourtant.
Le terme, forgé en 1969 par Carl Oglesby, un Américain obsessionnellement anti-occidental, a, depuis l'origine, l'ambition de graver dans nos esprits que le monde est divisé en deux : d'un côté, les forces du Mal – l'Occident, les chrétiens, les Blancs, les sionistes... – et de l'autre, le reste de l'Humanité.
La dimension férocement manichéenne du concept de « Sud global » s'appuie, elle aussi, sur le nombre : une masse immense d'êtres humains, des milliards et des milliards d'individus, bafoués par nous et en colère contre nous, se tiendraient là, au Sud, juste sous nos pieds. Et pour éviter le pire, il faudrait faire des concessions majeures à ce « Sud global », notamment en se soumettant à ses porte-parole chez nous.

Cohérence introuvable

Le problème est que le « Sud global » est un concept géopolitique semblable au couteau de Lichtenberg : il n'existe pas et, en plus, il n'est nullement pro-palestinien. Dans ce curieux « Sud global », on trouverait d'abord un pays doté de près de 5 000 km de frontières avec le pôle Nord, la Russie, mais pas Singapour ni l'Australie, pourtant indéniablement aux antipodes.
L'Asie de l'Est, du Japon à la Corée en passant par Taïwan, n'en ferait pas non plus partie. Mais l'Inde si, quoique située dans l'hémisphère Nord elle est peuplée de 1,4 milliard de non-Blancs non-chrétiens, la voilà donc qualifiée. Las ! Dans la grande crise qui divise le monde à en croire nos agités français, l'Inde soutient pourtant sans réserve Israël contre le Hamas. Pas de chance.
Idem pour l'Argentine, qui vient d'élire un président pro-sioniste rêvant de dollariser son pays, et qu'on aurait du mal à qualifier d'anti-occidental. Il y a bien sûr le cas du Brésil, tiraillé entre ses dizaines de millions d'évangélistes pro-israéliens et son vieux dirigeant pro-palestinien, ou celui de l'Afrique du Sud dont le pouvoir, aussi corrompu qu'impopulaire, tente de se refaire une virginité en saisissant la Cour internationale de la Haye, dans l'indifférence de la majorité des pays d'Afrique noire. La vérité est que sur la question moyen-orientale, le « Sud » est globalement inexistant.

États dysfonctionnels

À dire vrai, cet hypothétique « Sud global » n'a pas davantage de cohérence économique : quel rapport et quels intérêts communs peut-on établir entre le Mexique, partenaire industriel majeur des USA, le Népal agraire et la pétro-monarchie saoudienne ?
Le « Sud global » n'a aucune cohérence religieuse non plus : allez mettre d'accord le Pakistan, le Myanmar et le Pérou sur la foi véritable... Quant à la promesse d'un « monde multipolaire plus juste », demandez donc aux peuples d'Afrique noire ce qu'ils pensent de la prédation néocoloniale de la Chine !
Qu'est-ce donc, au final, que le « Sud global » ? Il regroupe les États les plus dysfonctionnels du monde musulman, de l'Algérie à la Malaisie, quelques régimes tyranniques en guerre contre leur propre peuple – Iran, Venezuela, Corée du Nord – et, en Occident, quelques dizaines de milliers de militants – journalistes, enseignants ou élus – communiant dans la haine de l'Occident, des blancs et des Juifs. Des militants qui veulent nous faire croire que, pour coexister avec la majorité de l'humanité, nous devons cesser de défendre nos valeurs et nos alliés.

 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
@Xavier33

En somme, les ennemis de mes ennemis sont pas toujours mes amis. ;)

Par exemple on parle beaucoup des atrocités d'Israël, mais l'Inde opprime aussi les musulmans.

Et bien souvent les chrétiens d'Afrique noire aiment pas les musulmans.

Et comme dit ton article, quelque chose ne tourne pas rond quand les idéologues anti-Occident en arrivent à soutenir des dictatures tyranniques et corrompues, qui sont largement haïes par leur propre peuple, de Cuba à la Biélorussie. :desole:

Si on soutient de tels tyrans, c'est pas l'idéal de justice qui nous anime, mais la haine primaire de l'Occident et la volonté de lui nuire à tout prix.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
@Xavier33

Mais les tyrans, les terroristes et leurs complices ont compris le parti qu'ils pouvaient tirer du sentiment anti-Occident et antisioniste, et quand ils voient leur pouvoir contesté, ils prétendent que c'est un « complot » occidental ou sioniste, genre la CIA... Et il ne manquera jamais d'idéologues et de robots pour relayer leurs mensonges sur les réseaux sociaux.
 
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