salam
3 Février 2022
Les États-Unis disent vouloir « protéger l’Ukraine de la Russie ». Mais ce qu’ils ne disent pas, c’est que l’Ukraine est une pièce maîtresse de leur propre stratégie de domination économique. Une stratégie intégralement au service de leurs multinationales, et où la classe travailleuse n’a rien à gagner.
Pour les États-Unis, le contrôle de l'Ukraine répond à trois objectifs principaux : renforcer l'OTAN, affaiblir la Russie et contrôler les routes du gaz.
Pour les États-Unis, l’élargissement de l'OTAN à l'Ukraine – le plus grand pays d'Europe – est un objectif de première importance. En 1997, Zbigniew Brzezinski, l’un des plus influents stratèges américains, écrivait que la collaboration de l’OTAN avec l’Ukraine « pourrait devenir la colonne vertébrale géostratégique de l'Europe ».2 Dès 2007, le Congrès américain a aidé l'Ukraine financièrement pour faciliter son adhésion à l'OTAN. Peu avant le 20e sommet de l’OTAN, en 2008, le président Bush s’est rendu à Kiev. Il y a publiquement déclaré son souhait de voir l’Ukraine rejoindre l’OTAN et a remercié les Ukrainiens pour leurs contributions militaires en Irak, Afghanistan et au Kosovo.3
C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre toute l’aide militaire que les États-Unis fournissent à l’Ukraine. Depuis 2014, cette aide est évaluée à 2,5 milliards de dollars par les États-Unis eux-mêmes.4 C’est aussi dans ce cadre qu’il faut comprendre l’important développement de l’armée de terre ukrainienne, qui est passée de 6 000 soldats en 2014 à 150 000 aujourd’hui, selon une étude du service de recherche du Congrès américain.5 L’évolution de l’armée ukrainienne est encadrée de près par les États-Unis, pour qui l’Ukraine doit devenir un partenaire militaire de premier plan.
Pourquoi l’Ukraine intéresse tant les États-Unis
3 Février 2022
Les États-Unis disent vouloir « protéger l’Ukraine de la Russie ». Mais ce qu’ils ne disent pas, c’est que l’Ukraine est une pièce maîtresse de leur propre stratégie de domination économique. Une stratégie intégralement au service de leurs multinationales, et où la classe travailleuse n’a rien à gagner.
Pour les États-Unis, le contrôle de l'Ukraine répond à trois objectifs principaux : renforcer l'OTAN, affaiblir la Russie et contrôler les routes du gaz.
1. Renforcer l'OTAN
L'OTAN est une alliance militaire créée en 1949 pour faire face à la « menace soviétique ». L'organisation n'a cependant pas disparu avec la chute de l'URSS. Au contraire, elle n'a cessé de grandir, intégrant peu à peu tous les anciens pays socialistes : Hongrie, Pologne et République Tchèque en 1999, les pays baltes et la quasi-totalité des Balkans entre 2004 et 2020. Aujourd'hui, l'OTAN est la plus grosse organisation militaire au monde, regroupant la majorité des pays d'Europe et d'Amérique du Nord. Et alors qu’à l’origine, elle ne pouvait recourir à la force qu’en cas de légitime défense, ce statut a changé. Désormais, elle s’autorise à intervenir partout où les intérêts de ses membres – États-Unis en tête – sont menacés, y compris en dehors de son territoire.Pour les États-Unis, l’élargissement de l'OTAN à l'Ukraine – le plus grand pays d'Europe – est un objectif de première importance. En 1997, Zbigniew Brzezinski, l’un des plus influents stratèges américains, écrivait que la collaboration de l’OTAN avec l’Ukraine « pourrait devenir la colonne vertébrale géostratégique de l'Europe ».2 Dès 2007, le Congrès américain a aidé l'Ukraine financièrement pour faciliter son adhésion à l'OTAN. Peu avant le 20e sommet de l’OTAN, en 2008, le président Bush s’est rendu à Kiev. Il y a publiquement déclaré son souhait de voir l’Ukraine rejoindre l’OTAN et a remercié les Ukrainiens pour leurs contributions militaires en Irak, Afghanistan et au Kosovo.3
C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre toute l’aide militaire que les États-Unis fournissent à l’Ukraine. Depuis 2014, cette aide est évaluée à 2,5 milliards de dollars par les États-Unis eux-mêmes.4 C’est aussi dans ce cadre qu’il faut comprendre l’important développement de l’armée de terre ukrainienne, qui est passée de 6 000 soldats en 2014 à 150 000 aujourd’hui, selon une étude du service de recherche du Congrès américain.5 L’évolution de l’armée ukrainienne est encadrée de près par les États-Unis, pour qui l’Ukraine doit devenir un partenaire militaire de premier plan.