• L’argument de l’expansionnisme russe fait peut-être peur aux Kazakhs et aux Baltes, mais ce n’est qu’un procès d’intention. Revenir sur une possible utilisation du climat comme arme atteste d’une ignorance de l’histoire. Les États-Unis l’ont déjà utilisé dans leur guerre contre le Viêt-Nam, faisant pleuvoir des mois durant sur la piste Ho Chi Min, la route d’approvisionnement du Vietcong à travers la jungle laotienne (Opération «Popeye»). Ils finirent par signer la
Convention sur l’interdiction d’utiliser des techniques de modification de l’environnement à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles.
• Affirmer, sans les nommer, que la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie font le jeu des Russes en interdisant l’importation de céréales ukrainiennes à prix cassés est une insulte à ces pays. La Pologne qui, oubliant le massacre de plus de 100 000 Polonais par les nationalistes intégraux ukrainiens durant la Seconde Guerre mondiale, a pourtant accueilli 1,5 million de réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre actuelle, appréciera.
• L’appel à défendre «
l’Ordre mondial fondé sur des règles» ne peut être pris que comme un défi à la majorité des membres des Nations unies qui se bat, au contraire, pour un retour au Droit international. Le plan de paix ukrainien ne concerne donc que le camp occidental et vise à étendre la guerre.
• La conclusion du président Zelenski renvoie à un poème de Taras Shevchenko (1814-1861). L’expression «
Slava Ukraini !» était devenue le cri de reconnaissance des nationalistes intégraux ukrainiens de Dmitry Dontsov et Simon Petlioura durant la guerre contre la révolution soviétique lorsqu’ils massacrèrent les juifs et les anarchistes de la Novorussia. Puis il devint le cri de victoire des nationalistes intégraux ukrainiens de Dmitry Dontsov et Stepan Bandera lorsqu’ils massacrèrent les juifs, les tsiganes et les Résistants. Enfin, il devint l’équivalent de «
Heil Hitler !» à partir de 1941. Son usage aujourd’hui, qui plus est aux Nations unies, renvoie aux résolutions de l’après-guerre contre la propagande nazie ; résolutions auxquelles l’Ukraine s’oppose désormais.
Zelensky s’est exprimé avant les membres du Conseil, en violation de son règlement.
La réunion du Conseil de Sécurité qui a suivi devait durer deux jours. Outre les membres du Conseil, 45 États avaient demandé à y prendre la parole.
La présidence tournante échouait à l’Albanie. Celle-ci avait décidé de faire intervenir le président ukrainien immédiatement après le secrétaire général de l’ONU et avant les membres du Conseil. En outre, elle avait inscrit l’OSCE parmi les orateurs.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a dénoncé avec véhémence la partialité du président de séance.
Dès l’ouverture des débats, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, déposa une motion d’ordre. Il contesta le privilège accordé au président ukrainien en violation du règlement du Conseil et exigea que le représentant de la Macédoine du Nord ne parle en tant que président en exercice de l’OSCE que sur le sujet pour lequel il avait été mandaté par cette organisation. Le président albanais de séance, Edi Rama, après avoir raillé cette «
grandiose» motion d’ordre, lui répondit qu’il y avait déjà des précédents à une intervention avant les membres du Conseil (certes, mais toutes furent acceptées à l’unanimité). Il conclut en observant que pour éviter que le président ukrainien ne prenne la parole en premier, la Russie n’avait qu’à se retirer d’Ukraine. Conformément à l’article 33 du Règlement intérieur, il a renvoyé la motion d’ordre à une discussion ultérieure.
Le Premier ministre albanais, Edi Rama, président de séance, a abusé de sa fonction pour violer le règlement intérieur du Conseil de Sécurité.
Sergueï Lavrov a encaissé le coup. Il n’est pas sorti de la salle. Il s’est souvenu que lors de la guerre de Corée, l’URSS quitta les débats des Nations unies pour protester contre la présence des rebelles de Tchang Kaï-chek en lieu et place des hommes de Mao Zedong, mais Washington en profita pour faire voter l’aide de la communauté internationale à la Corée du Sud contre la RPDC.