Poutine s’enfonce dans sa logique
Son dernier discours, que l’on peut trouver complètement décalé tant il ne repose sur aucun élément tangible, sert surtout à rassurer l’opinion publique russe.
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Alors que l’armée ukrainienne se prépare à affronter l’hiver qui approche en plus d’incessantes attaques russes, Vladimir Poutine s’obstine chaque jour davantage dans sa logique jusqu’au-boutiste de son « opération militaire spéciale ». D’agresseur, il essaye maintenant de se faire passer pour une victime.
Dans un nouveau réquisitoire contre l’Occident, il estime que « la Russie défend juste son droit à exister ». Comme si les Américains et les Occidentaux voulaient prendre Moscou et rayer la Russie de la carte ! La Russie a toujours cherché à protéger ses frontières, mais elle n’est pas menacée. Qui oserait s’attaquer à Moscou ?
Son dernier discours, que l’on peut trouver complètement décalé tant il ne repose sur aucun élément tangible, sert surtout à rassurer l’opinion publique russe que l’invasion de l’Ukraine est plus que jamais nécessaire pour la « désataniser »… Car le véritable danger pour Vladimir Poutine vient en fait de l’intérieur et non pas de l’extérieur comme il le prétend. Craignant la démocratie comme la peste, le maître du Kremlin n’arrête pas de restreindre le peu de libertés qu’il reste encore au peuple russe.
Suites aux humiliantes défaites subies en Ukraine, le président russe n’a plus beaucoup d’options devant lui. Alors il s’attaque aux « valeurs » de ses ennemis. Dans son dernier discours, il reproche par exemple aux Occidentaux de « vouloir imposer » leurs valeurs au reste du monde, notamment les droits LGBT, et de vouloir supprimer les différences culturelles et civilisationnelles en tentant « d’unifier la pensée ». La perception du monde de Vladimir Poutine est celle d’un président à court d’idées face à un monde en mutation. Il déteste le changement et veut revenir au monde qu’il connaît et dans lequel il a été formé, celui d’agent du KGB et de l’URSS.
Ce faisant, il s’enfonce chaque jour un peu plus dans une impasse au lieu de chercher à en sortir en proposant une solution. Le durcissement de la loi réprimant la « propagande LGBT » est présenté comme une extension de la lutte contre les Occidentaux.
Quelques jours auparavant, le Kremlin accusait les Ukrainiens de chercher à simuler une attaque avec une « bombe sale » pour accuser les Russes. Encore un prétexte pour tenter de justifier l’injustifiable.
Sur le front ukrainien, c’est la bérézina. Et dans le monde, la Russie est de plus en plus isolée. C’est cela que Vladimir Poutine essaye de cacher en envoyant des écrans de fumée. Mais la fumée finit toujours par se dissiper.
Tout ça finira-t-il en guerre civile en Russie ? C’est un scénario possible face à l’obstination du Kremlin. Ce ne sont pas des lois de plus en plus liberticides qui vont changer le cours de la guerre.