par
Norman Finkelstein
Le masque est maintenant tombé et, semble-t-il, la vérité s’est imposée même au guerrier de
Vogue à l’esprit borné. D’où sa crise de colère (tronquée). L’ex-comédien de série B n’a pas pu résister au rôle du siècle : mi-Churchill (lisant sa bouille pour chats écrite par la CIA), mi-Rambo (dans son grotesque treillis vert olive). C’est un véritable personnage de Woody Allen, tout droit sorti de «
Bananas» ou de «
Woody et les Robots». En pleine possession de ses moyens, Zelensky a été – choisissez votre cliché – mené en bateau, manipulé comme un violon d’Ingres. Washington a fait miroiter à l’Ukraine la perspective d’une adhésion à l’OTAN, soi-disant pour la protéger de l’agression russe, alors que son véritable objectif était de provoquer une agression russe dans laquelle l’Ukraine devrait, hélas, subir une dévastation afin que l’OTAN puisse remporter une victoire immaculée. Cela vous rappelle quelque chose ? C’est normal. Dans les années 1930, Staline a supplié les puissances occidentales de s’associer à la Russie dans un pacte de sécurité collective contre la menace nazie montante, tandis que pendant la Seconde Guerre mondiale, il a supplié les autres puissances alliées d’ouvrir un deuxième front (jusqu’en 1944, la quasi-totalité des troupes nazies se battaient sur le front oriental). L’Occident, cependant, avait son propre agenda : laisser les Soviétiques et les Nazis se saigner à blanc, pour pouvoir ensuite repartir avec le butin. Dans une symétrie historique ironique, si la Russie l’était à l’époque, c’est l’Ukraine qui est aujourd’hui l’agneau du sacrifice. Pourtant, même selon les normes totalement cyniques de la politique des grandes puissances, la perfidie de l’OTAN en Ukraine est à couper le souffle.
Les États-Unis ont ordonné à l’Ukraine de lancer une contre-offensive à laquelle elle était terriblement mal préparée. Au début de la contre-offensive annoncée, j’ai émis l’hypothèse que «
le motif probable des récentes attaques de drones à l’intérieur de la Russie et de la destruction du barrage est de détourner l’attention de l’offensive qui n’aura jamais lieu» («
Ukraine – Tactiques désespérées», 6 juin 2023). Un mois plus tard, l’offensive n’a pas eu lieu. Les Ukrainiens se sont emparés d’une poignée de villages dont la population cumulée est inférieure à celle de mon lycée et dont la longueur cumulée est inférieure à la distance de mon jogging matinal. Sur quoi ai-je fondé mes spéculations ? J’avoue sans honte être totalement ignorant des affaires militaires. La soif de sang n’a jamais été ma tasse de thé : mes parents m’ont transmis un bilan totalement négatif de la guerre ; la mort et la destruction ne conféraient aucun droit à la vantardise dans mon foyer. (Lorsqu’un lointain parent israélien s’est présenté à notre porte dans les années 1970 en proclamant fièrement qu’il était dans les forces de défense israéliennes, ma mère a sèchement répondu : «Et alors ?»).
LES MASQUES TOMBENT Par Norman Finkelstein Source : normanfinkelstein.com, le 14 juillet 2023 Traduction : lecridespeuples.fr Lors du sommet de Bucarest en 2008, l’Ukraine s’est vu prom…
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