Premières discussions militaires entre Pékin et Washington de l'ère Obama

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Pékin et Washington se sont engagés à tout faire pour éviter de nouveaux incidents maritimes lors des premières consultations militaires de haut niveau de l'ère Obama, où il a également été question de la Corée du Nord et de Taïwan.

Les délégations chinoise et américaine se sont retrouvées à Pékin mardi et mercredi pour la 10e session des "discussions consultatives militaires", mais la première sous l'administration du nouveau président américain.

Elle devait initialement avoir lieu l'année dernière, mais la Chine l'avait annulée pour protester contre la vente annoncée d'armes à Taïwan.

"Ces discussions nous ont fait progresser vers plus d'ouverture et de transparence", a affirmé Michele Flournoy, la sous-secrétaire à la Défense, qui a dirigé la délégation américaine.

"Il y a eu un niveau de franchise et de sincérité et cela a été très productif", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse.

Les deux grandes puissances ont évoqué les incidents --trois depuis mars-- entre navires américains et chinois au large des côtes du géant asiatique.

"La Chine a réaffirmé son opposition à ce que des navires et avions américains mènent des activités de surveillance dans la zone économique exclusive chinoise", a déclaré à la presse Ma Xiaotian, chef d'état-major adjoint de l'Armée populaire de Libération, qui a mené la délégation chinoise.

Cependant, les Etats-Unis, qui affirment respecter les lois internationales, et la Chine ont accepté de se revoir en juillet pour aborder en détail ce problème dans le cadre d'un mécanisme de consultations, le MMCA (Accord de consultation maritime militaire).

"Il y a un fort désir des deux côtés de réduire le plus possible le nombre d'incidents et, s'ils se produisent, de les résoudre de la manière la plus prudente possible", a souligné Mme Flournoy.

"Nous rencontrer dans le cadre du MMCA nous permettra de rentrer dans les détails pratiques pour y arriver", a-t-elle jugé. La date précise et le lieu ne sont pas encore connus.

La Chine a par ailleurs prôné le dialogue dans le dossier nord-coréen, alors que les Etats-unis auraient espéré voir Pékin, principal soutien de Pyongyang, adopter une attitude plus ferme face à ce pays se présentant comme "une fière puissance nucléaire".

"Nous avons parlé sérieusement du problème de la Corée du Nord (...). Nous pressons les parties concernées de résoudre le problème par le dialogue et la consultation", a déclaré le général Ma.

Mme Flournoy a expliqué que les délégations n'étaient pas entrées dans les détails sur le dossier nord-coréen et notamment sur l'application de la nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU renforçant les sanctions contre Pyongyang après son deuxième essai nucléaire.

"Les deux parties ont réaffirmé leur volonté d'appliquer la résolution et d'essayer de résoudre cette question pacifiquement, mais nous n'avons pas parlé des détails opérationnels", a-t-elle déclaré.

Sur Taïwan, la Chine a de nouveau appelé les Etats-Unis à cesser leurs ventes d'armes à l'île qu'elle considère comme sa province.

"Nous avons donc appelé les Etats-Unis à prêter la plus grande attention aux préoccupations chinoises et aux intérêts essentiels chinois, et à annuler la vente d'armes à Taiwan, pour établir une base au développement de bonnes relations bilatérales", a-t-il dit.

Mme Flournoy, qui s'est réjouie de la détente dans le détroit de Taïwan, a indiqué que la vente d'armes prévue était actuellement l'objet d'une révision, comme le sont tous les dossiers "dont nous avons hérités de l'administration précédente".

"Mais aucune décision n'a encore été prise par l'administration Obama", a-t-elle déclaré.

L'administration du président américain George W. Bush avait demandé en octobre dernier au Congrès d'approuver une vente à Taïwan d'armements évalués à 6,5 milliards de dollars.

AFP
 
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