Sida : une campagne de prévention qui dérange
Une dizaine de maires ont interdit sur leur commune les affiches d’une campagne de prévention contre le sida. La ministre de la Santé dénonce une « censure ».
Ce sont des affiches placées aux arrêts de bus. On y voit des couples d’hommes ou de femmes s’enlacer sur un fond de couleur rose, jaune, vert. À chaque fois, un slogan : « Coup de foudre, coup d’essai, coup d’un soir. Les situations varient, les modes de protection aussi. »
Cette campagne de prévention contre le sida a été lancée par le ministère des Affaires sociales et de la Santé. Dès la semaine dernière, elle a fait réagir. Des membres de groupes proches de la Manif pour tous ont publié sur les réseaux sociaux des photos où les affiches étaient taguées. Depuis, une dizaine de maires - sur les 130 municipalités où la campagne est diffusée - ont demandé à la société d’affichage JC Decaux de les retirer.
« Pour protéger les enfants »
« On est sur une campagne qui n’est pas tous publics », a ainsi estimé le maire Les Républicains (LR) d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza. Ce dernier a pris lundi un arrêté interdisant la diffusion de ces affiches et a assuré qu’il aurait pris la même décision si les affiches avaient mis en scène des couples hétérosexuels.
À Angers, les affiches ont aussi été retirées « pour protéger les enfants les plus jeunes des visuels et des messages », selon le maire LR de la ville, Christophe Béchu, pour qui « le contenu et la forme de la campagne peuvent être ressentis comme provocants ».
L’équipe de Fillon réagit
La polémique s’est invitée dans la primaire de la droite et du centre. Isabelle Le Callennec, députée LR et porte-parole de François Fillon, a déclaré hier : « Ce n’est pas neutre. Il y a un message en plus du message. Je voudrais savoir pourquoi on a choisi cette campagne-là, si l’agence de pub en a proposé d’autres et pourquoi on a retenu celle-là. Elle est très suggestive. » Et d’ajouter : « Il y a un message électoral en direction d’une communauté. Les socialistes sont prêts à tout. »
La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a fait savoir hier qu’elle saisissait la justice : « Pour la santé publique et contre l’homophobie, je saisis la justice après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH. » Elle a ensuite ajouté : «30 000 personnes vivent avec le sida sans le savoir, il y a 7000 nouveaux cas de sida chaque année. La prévention est nécessaire. Attention à ne pas répondre par des considérations d’ordre moral d’un autre temps»,
http://www.dna.fr/societe/2016/11/2...vention-qui-derange?google_editors_picks=true
Une dizaine de maires ont interdit sur leur commune les affiches d’une campagne de prévention contre le sida. La ministre de la Santé dénonce une « censure ».
Ce sont des affiches placées aux arrêts de bus. On y voit des couples d’hommes ou de femmes s’enlacer sur un fond de couleur rose, jaune, vert. À chaque fois, un slogan : « Coup de foudre, coup d’essai, coup d’un soir. Les situations varient, les modes de protection aussi. »
Cette campagne de prévention contre le sida a été lancée par le ministère des Affaires sociales et de la Santé. Dès la semaine dernière, elle a fait réagir. Des membres de groupes proches de la Manif pour tous ont publié sur les réseaux sociaux des photos où les affiches étaient taguées. Depuis, une dizaine de maires - sur les 130 municipalités où la campagne est diffusée - ont demandé à la société d’affichage JC Decaux de les retirer.
« Pour protéger les enfants »
« On est sur une campagne qui n’est pas tous publics », a ainsi estimé le maire Les Républicains (LR) d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza. Ce dernier a pris lundi un arrêté interdisant la diffusion de ces affiches et a assuré qu’il aurait pris la même décision si les affiches avaient mis en scène des couples hétérosexuels.
À Angers, les affiches ont aussi été retirées « pour protéger les enfants les plus jeunes des visuels et des messages », selon le maire LR de la ville, Christophe Béchu, pour qui « le contenu et la forme de la campagne peuvent être ressentis comme provocants ».
L’équipe de Fillon réagit
La polémique s’est invitée dans la primaire de la droite et du centre. Isabelle Le Callennec, députée LR et porte-parole de François Fillon, a déclaré hier : « Ce n’est pas neutre. Il y a un message en plus du message. Je voudrais savoir pourquoi on a choisi cette campagne-là, si l’agence de pub en a proposé d’autres et pourquoi on a retenu celle-là. Elle est très suggestive. » Et d’ajouter : « Il y a un message électoral en direction d’une communauté. Les socialistes sont prêts à tout. »
La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a fait savoir hier qu’elle saisissait la justice : « Pour la santé publique et contre l’homophobie, je saisis la justice après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH. » Elle a ensuite ajouté : «30 000 personnes vivent avec le sida sans le savoir, il y a 7000 nouveaux cas de sida chaque année. La prévention est nécessaire. Attention à ne pas répondre par des considérations d’ordre moral d’un autre temps»,
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