Les prisons marocaines abritent 115 condamnés à mort. Et ils vont mal, très mal. Selon une enquête de terrain, conduite par l’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH), plus des deux tiers (67%) de ces détenus sont atteints de troubles mentaux. Et 50% en souffraient bien avant de commettre les crimes qui leur ont valu la peine capitale. Autre conclusion choc de cette étude intitulée “Voyage au cimetière des vivants”, 53% des locataires des couloirs de la mort pensent au suicide ou émettent le souhait d’être exécutés pour mettre fin à leur calvaire. Alors que 15% sont persuadés que leur sentence sera exécutée bien que le Maroc observe un moratoire de fait depuis 1993. Cette étude, menée par trois avocats et deux médecins, ne s’arrête pas au stade du constat. Elle recommande une intervention royale, par le biais de la grâce, pour commuer la peine de mort en peine de prison. Et surtout demande à l’Etat de respecter l’article 20 de la Constitution, institutionnalisant le droit à la vie, en abrogeant la peine de mort. L’étude de l’OMDH et ses partenaires (l’ONG Ensemble contre la peine de mort et la Coalition marocaine contre la peine de mort) a été réalisée en janvier et février 2013, via des rencontres directes avec 52 condamnés à mort.
http://www.telquel-online.com/content/prisons-au-cimetière-des-vivants
http://www.telquel-online.com/content/prisons-au-cimetière-des-vivants