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PLD (Peace, Love and Diversity)
Prisons: la fouille à corps systématique des détenus inquiète certains parlementaires
(07/05/2013)
© REPORTERS
Des avocats vont mener une action judiciaire contre Turtelboom
"J'ai peur de ce qu'on fait ici"
BRUXELLES Des craintes se sont exprimées mardi en Commission de la Justice de la Chambre, tant dans la majorité que dans l'opposition, à propos d'un projet de loi relatif au statut des détenus. L'un des articles prévoit la fouille à corps systématique des prisonniers lorsque ceux-ci sont entrés en contact avec l'extérieur.
"Tous les détenus sont fouillés à corps à leur entrée dans la prison" ou lorsqu'ils ont reçu une visite dans un local qui n'est pas pourvu d'une paroi transparente séparant détenu et visiteur, énonce le projet approuvé au conseil des ministres au mois de décembre.
"J'ai peur de ce qu'on fait ici", a souligné Stefaan De Clerck (CD&V).
Aux yeux de l'ancien ministre de la Justice, la disposition manque singulièrement de nuance -elle visera notamment des détenus en régime de semi-liberté- et sera difficile à mettre en oeuvre. Ce genre de fouille est particulièrement sévère voire humiliante: elle implique la mise à nu du détenu et permet d'examiner son corps à l'extérieur ou dans ses "ouvertures et cavités". Elle impliquera en outre de recourir à un personnel important.
L'opposition Ecolo a également fait part de ses craintes. "C'est une fouille qui implique de manière intime gardiens et détenus. C'est dangereux d'en faire quelque chose de banal", a souligné, Fouad Lahssaini.
L'un des buts poursuivis par la disposition vise notamment le trafic de drogue en prison. M. De Clerck a dit ses doutes sur l'efficacité de la mesure dans ce cadre. Les détenus en viendront à avaler les pacsons de drogue, a fait remarquer M. Lahissini.
Malgré ces objections, la ministre de la Justice, Annemie Turtelboom (Open Vld), n'a pas voulu limiter la portée de son texte. La fouille systématique est une nécessité quand il y a eu contact avec l'extérieur, estime-t-elle. "Il n'y a pas d'alternative valable".
"Nous avons remarqué que les personnes qui ne sont pas fouillées sont mises sous pression par les autres détenus", a-t-elle ajouté.
Quant à la façon dont les fouilles sont menées, elle garantira la dignité du détenu, a-t-elle assuré.
La Commission approuvera le projet la semaine prochaine.
© La Dernière Heure 2013
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Aux yeux de l'ancien ministre de la Justice, la disposition manque singulièrement de nuance -elle visera notamment des détenus en régime de semi-liberté- et sera difficile à mettre en oeuvre. Ce genre de fouille est particulièrement sévère voire humiliante: elle implique la mise à nu du détenu et permet d'examiner son corps à l'extérieur ou dans ses "ouvertures et cavités". Elle impliquera en outre de recourir à un personnel important.
L'opposition Ecolo a également fait part de ses craintes. "C'est une fouille qui implique de manière intime gardiens et détenus. C'est dangereux d'en faire quelque chose de banal", a souligné, Fouad Lahssaini.
L'un des buts poursuivis par la disposition vise notamment le trafic de drogue en prison. M. De Clerck a dit ses doutes sur l'efficacité de la mesure dans ce cadre. Les détenus en viendront à avaler les pacsons de drogue, a fait remarquer M. Lahissini.
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"Nous avons remarqué que les personnes qui ne sont pas fouillées sont mises sous pression par les autres détenus", a-t-elle ajouté.
Quant à la façon dont les fouilles sont menées, elle garantira la dignité du détenu, a-t-elle assuré.
La Commission approuvera le projet la semaine prochaine.
© La Dernière Heure 2013
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