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À Jakarta, capitale de l’Indonésie, est actuellement en train de se tenir un procès inhabituel : celui de la privatisation de l’eau. Et aussi, d’une certaine manière, celui de Suez environnement, la multinationale française en charge du service de l’eau dans la moitié Ouest de la ville. Cédant à la pression de ses administrés, le gouverneur de Jakarta, Joko “Jokowi” Widodo, a annoncé l’année dernière son intention de remunicipaliser le service, après seize années de gestion privée. Mais il souhaite le faire à travers une transaction commerciale, en rachetant les parts du groupe français, pour un coût vraisemblablement élevé. Les plaignants – une coalition de syndicalistes et d’opposants à la privatisation – espèrent de leur côté faire annuler purement et simplement le contrat liant Suez à la ville, au motif qu’il ne respecte pas les dispositions de la Constitution indonésienne.
Au cours du procès, un représentant de la Commission indonésienne des droits de l’homme a ainsi estimé que la privatisation de l’eau de Jakarta avait occasionné des «
Dans le même temps, au Maroc, la Cour des comptes de Casablanca vient de publier un rapport accablant sur la gestion du service de l’eau et de l’électricité de la principale ville du Maroc par la Lydec, filiale de Suez environnement. Les magistrats évoquent une série d’opérations financières douteuses au profit de sociétés parentes, et plus généralement un système biaisé en faveur de la Lydec et de ses actionnaires, au détriment de la collectivité locale et de ses habitants.
Les contrats de privatisation de Suez environnement à Jakarta et Casablanca datent tous les deux de la fin des années 1990. Dans les deux cas, ils ont été conclus dans des conditions opaques, directement avec les dirigeants nationaux (non élus démocratiquement). Si ces contrats se sont avérés profitables pour la multinationale française, on ne peut pas en dire autant pour les habitants des deux métropoles. À Jakarta, le taux d’accès au réseau d’eau n’a pas progressé en seize ans de gestion privée, l’eau est souvent d’une qualité exécrable, et les tarifs pratiqués sont parmi les plus élevés d’Asie. Dans le cas de Casablanca, la Cour des comptes relève que les habitants les plus pauvres, ceux qui doivent s’approvisionner auprès de bornes-fontaines collectives, sont aussi parmi ceux qui paient leur eau le plus cher : 20 dirhams (1,78 euro) par mètre cube, contre 8 en moyenne dans le reste de l’agglomération.
Source : Bastamag
Au cours du procès, un représentant de la Commission indonésienne des droits de l’homme a ainsi estimé que la privatisation de l’eau de Jakarta avait occasionné des «
Dans le même temps, au Maroc, la Cour des comptes de Casablanca vient de publier un rapport accablant sur la gestion du service de l’eau et de l’électricité de la principale ville du Maroc par la Lydec, filiale de Suez environnement. Les magistrats évoquent une série d’opérations financières douteuses au profit de sociétés parentes, et plus généralement un système biaisé en faveur de la Lydec et de ses actionnaires, au détriment de la collectivité locale et de ses habitants.
Les contrats de privatisation de Suez environnement à Jakarta et Casablanca datent tous les deux de la fin des années 1990. Dans les deux cas, ils ont été conclus dans des conditions opaques, directement avec les dirigeants nationaux (non élus démocratiquement). Si ces contrats se sont avérés profitables pour la multinationale française, on ne peut pas en dire autant pour les habitants des deux métropoles. À Jakarta, le taux d’accès au réseau d’eau n’a pas progressé en seize ans de gestion privée, l’eau est souvent d’une qualité exécrable, et les tarifs pratiqués sont parmi les plus élevés d’Asie. Dans le cas de Casablanca, la Cour des comptes relève que les habitants les plus pauvres, ceux qui doivent s’approvisionner auprès de bornes-fontaines collectives, sont aussi parmi ceux qui paient leur eau le plus cher : 20 dirhams (1,78 euro) par mètre cube, contre 8 en moyenne dans le reste de l’agglomération.
Source : Bastamag