Vendus sans ordonnance, les appareils du groupe Sonalto sont cinq fois moins chers que ceux des concurrents. Les audioprothésistes attaquent en justice.
Vent de fronde dans le petit monde de l'audioprothèse. La jeune société Sonalto propose un « assistant d'écoute » en vente libre en pharmacies, au prix de 300 euros. C'est cinq fois moins que le coût moyen des prothèses des leaders du secteur, le français Audika et l'italien Amplifon. En comparaison, même les derniers arrivés, début 2011, sur le marché, font pâle figure : Acuitis se veut 30 % à 40 % inférieurs au marché quand Afflelou, malgré son image de prix bas, pratique des tarifs comparables aux acteurs historiques. Mais la principale différence est ailleurs. Personne n'avait encore remis en cause le principe de la vente sur ordonnance des prothèses, avec réglages par un audioprothésiste diplômé. « Notre but est de dédramatiser le port d'appareils auditifs. Notre appareil peut convenir à 85 % des personnes atteintes de gêne auditive légère, qui iront voir un audioprothésiste en vieillissant », explique l'un des deux cofondateurs de Sonalto, Maxence Petit.
Car malgré un marché de 800 millions d'euros, les prothèses touchent moins de 20 % des Français souffrant de problèmes d'audition. En cause, leur image vieillotte mais aussi leur coût : 1.500 à 1 .700 euros en moyenne par oreille, dont seul un tiers est remboursé. Pourtant, n'allez pas dire à Sonalto qu'il fait du « low-cost ». « Ce n'est pas la provenance chinoise des appareils ? 90 % du marché se fournit dans ce pays ? mais l'absence de prestations associées (réglages, boutiques...) qui justifie la différence de prix », assurent les dirigeants.
Expertises prévues
Un discours qui ulcère la profession. « Si le système était fiable, nous le vendrions nous-mêmes. Mais il ne l'est pas, ce qui va nuire au patient et au métier », tacle Richard Darmon, PDG France d'Amplifon, numéro deux en France (12 % de parts de marché). « La prescription médicale est indispensable : les pertes auditives cachent des pathologies multiples », renchérit Alain Tonnard, coprésident du leader Audika (14 % du marché). Les deux principaux syndicats d'audioprothésistes ont assigné Sonalto en justice au motif qu'il vend des prothèses sans le diplôme nécessaire. Des expertises sont prévues l'an prochain.
Pas de quoi décontenancer Sonalto, qui a vendu 2.500 appareils depuis janvier dans 1.500 pharmacies. Le chiffre d'affaires doit doubler l'an prochain, entre 2 et 4 millions d'euros, de quoi être rentable. Et forts de la levée récente de 500.000 euros, les dirigeants démarrent la semaine prochaine la vente sur Internet, via le site de lunettes en ligne happyview.fr, dont le fondateur Marc Adamowicz détient près de 5 % de Sonalto. La polémique est loin d'être terminée.
http://www.latribune.fr/entreprises...e-start-up-qui-commence-a-faire-du-bruit.html
Vent de fronde dans le petit monde de l'audioprothèse. La jeune société Sonalto propose un « assistant d'écoute » en vente libre en pharmacies, au prix de 300 euros. C'est cinq fois moins que le coût moyen des prothèses des leaders du secteur, le français Audika et l'italien Amplifon. En comparaison, même les derniers arrivés, début 2011, sur le marché, font pâle figure : Acuitis se veut 30 % à 40 % inférieurs au marché quand Afflelou, malgré son image de prix bas, pratique des tarifs comparables aux acteurs historiques. Mais la principale différence est ailleurs. Personne n'avait encore remis en cause le principe de la vente sur ordonnance des prothèses, avec réglages par un audioprothésiste diplômé. « Notre but est de dédramatiser le port d'appareils auditifs. Notre appareil peut convenir à 85 % des personnes atteintes de gêne auditive légère, qui iront voir un audioprothésiste en vieillissant », explique l'un des deux cofondateurs de Sonalto, Maxence Petit.
Car malgré un marché de 800 millions d'euros, les prothèses touchent moins de 20 % des Français souffrant de problèmes d'audition. En cause, leur image vieillotte mais aussi leur coût : 1.500 à 1 .700 euros en moyenne par oreille, dont seul un tiers est remboursé. Pourtant, n'allez pas dire à Sonalto qu'il fait du « low-cost ». « Ce n'est pas la provenance chinoise des appareils ? 90 % du marché se fournit dans ce pays ? mais l'absence de prestations associées (réglages, boutiques...) qui justifie la différence de prix », assurent les dirigeants.
Expertises prévues
Un discours qui ulcère la profession. « Si le système était fiable, nous le vendrions nous-mêmes. Mais il ne l'est pas, ce qui va nuire au patient et au métier », tacle Richard Darmon, PDG France d'Amplifon, numéro deux en France (12 % de parts de marché). « La prescription médicale est indispensable : les pertes auditives cachent des pathologies multiples », renchérit Alain Tonnard, coprésident du leader Audika (14 % du marché). Les deux principaux syndicats d'audioprothésistes ont assigné Sonalto en justice au motif qu'il vend des prothèses sans le diplôme nécessaire. Des expertises sont prévues l'an prochain.
Pas de quoi décontenancer Sonalto, qui a vendu 2.500 appareils depuis janvier dans 1.500 pharmacies. Le chiffre d'affaires doit doubler l'an prochain, entre 2 et 4 millions d'euros, de quoi être rentable. Et forts de la levée récente de 500.000 euros, les dirigeants démarrent la semaine prochaine la vente sur Internet, via le site de lunettes en ligne happyview.fr, dont le fondateur Marc Adamowicz détient près de 5 % de Sonalto. La polémique est loin d'être terminée.
http://www.latribune.fr/entreprises...e-start-up-qui-commence-a-faire-du-bruit.html