Bonjour 
Texte à discuter :
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Devant un être très puissant, il est recommandé d'être prudent. La plus élémentaire sagesse est de se méfier. Avant tout, rester libre, sauvegarder son indépendance. Mieux vaut le nihilisme (du latin nihil : rien) que l'esclavage. Le nihilisme est la grande tentation du siècle, car le goût du néant, si amer soit-il, l'est cependant moins que celui de la servitude. Entre n'être pas et être esclave de la puissance de Hitler, je choisis délibérément de n'être pas.
Je sais bien que le nihilisme n'est qu'un rêve, puisqu'en fait j'existe. Mais je puis au moins me laisser glisser sur la pente qui conduit au suicide. Il est moins fou de se suicider que d'être aux mains de quelqu'un qui menace notre liberté. Je ne puis donc affirmer que je crois en un dieu tout-puissant que si j'ai la certitude qu'il s'agit d'une puissance qui ne menace pas ma liberté.
[...]
Mais tout change si la toute-puissance de Dieu est la toute-puissance de l'amour. Entre une toute-puissance et un amour tout-puissant, il y a une différence du tout au tout; il y a, à la lettre, un abîme. Le chrétien ne dit pas qu'il croit que Dieu est tout-puissant, il dit qu'il croit en un Dieu Père tout-puissant.
»»»
François Varillon, Joie de croire Joie de vivre, Paris, Le Centurion, 1981, p. 133-134.
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Devant un être très puissant, il est recommandé d'être prudent. La plus élémentaire sagesse est de se méfier. Avant tout, rester libre, sauvegarder son indépendance. Mieux vaut le nihilisme (du latin nihil : rien) que l'esclavage. Le nihilisme est la grande tentation du siècle, car le goût du néant, si amer soit-il, l'est cependant moins que celui de la servitude. Entre n'être pas et être esclave de la puissance de Hitler, je choisis délibérément de n'être pas.
Je sais bien que le nihilisme n'est qu'un rêve, puisqu'en fait j'existe. Mais je puis au moins me laisser glisser sur la pente qui conduit au suicide. Il est moins fou de se suicider que d'être aux mains de quelqu'un qui menace notre liberté. Je ne puis donc affirmer que je crois en un dieu tout-puissant que si j'ai la certitude qu'il s'agit d'une puissance qui ne menace pas ma liberté.
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Mais tout change si la toute-puissance de Dieu est la toute-puissance de l'amour. Entre une toute-puissance et un amour tout-puissant, il y a une différence du tout au tout; il y a, à la lettre, un abîme. Le chrétien ne dit pas qu'il croit que Dieu est tout-puissant, il dit qu'il croit en un Dieu Père tout-puissant.
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François Varillon, Joie de croire Joie de vivre, Paris, Le Centurion, 1981, p. 133-134.