Quand Kouchner réinvente la « feuille de route »

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
mercredi 24 février 2010 - 05h:45

Alain Gresh
Le Monde diplomatique


Israël est-il un Etat voyou, qui utilise des passeports de pays amis pour exécuter ses ennemis ?

« Nous condamnons les exécutions ciblées et l’utilisation de faux. Les agents n’ont pas usurpé l’identité d’un de nos ressortissants, contrairement aux Britanniques, mais ont utilisé un faux passeport français et un faux nom. Notre condamnation est sans nuance. »

Jusqu’où peut aller cette crise avec Israël ?

« Ce qui doit faire dépasser cette crise, c’est l’affirmation du rôle politique de l’Europe pour imposer, vite, le chemin de la paix et la création d’un Etat palestinien. Recevoir Mahmoud Abbas, le président palestinien, avec qui je dîne dimanche, c’est soutenir l’homme qui porte la solution des deux Etats. La question qui se pose, en ce moment, c’est la construction d’une réalité : la France forme des policiers palestiniens, des entreprises se créent en Cisjordanie... Ensuite, on peut envisager la proclamation rapide d’un Etat palestinien et sa reconnaissance immédiate par la communauté internationale, avant même la négociation sur les frontières. Je serais tenté par cela. Des pays européens. Je ne suis pas sûr d’être suivi, ni même d’avoir raison. »

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8227
« M. Kouchner est-il un intrépide en proposant la reconnaissance d’un Etat avant un accord sur des frontières ? Point du tout. Cette perspective a été esquissée très précisément dès 2002 dans la “feuille de route” publiée en 2003 et à la rédaction de laquelle avait activement participé M. Moratinos. Rappelons que cette “feuille de route” prévoyait en trois phases la création d’un Etat palestinien au plus tard en décembre 2005. »


« Qu’un ministre des affaires étrangères la redécouvre sans s’en apercevoir (sans être sûr “d’avoir raison”), et qu’il se trouve des responsables israéliens pour s’en indigner (“Accorder une telle reconnaissance alors que les dossiers du conflit ne sont pas réglés ne ferait que jeter de l’huile sur le feu. Cela ne pourrait que pousser les Palestiniens à se montrer encore plus intransigeants et à rendre ainsi tout compromis impossible”, responsable anonyme cité par l’AFP), en dit long sur sa pertinence et sur la confusion qui entoure le processus de paix. »

Effectivement, la confusion est de rigueur. Depuis des années, le Quartet avance des propositions qui ne sont jamais mises en œuvre, fixe des échéances qui ne sont jamais respectées du fait des blocages israéliens. Et, chaque fois, Israël sort impuni de ces violations.
 
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