Rama Yade, 32 ans, a ruiné toutes ses chances de succéder à Jean-Pierre Jouyet au secrétariat d'Etat aux affaires européennes et s'est attirée les foudres de Nicolas Sarkozy. La secrétaire d'Etat aux droits de l'homme a profondément "déçu" le président de la République en refusant, dimanche 7 décembre au Grand Jury-RTL-Le Figaro, de mener les couleurs de l'UMP aux élections européennes de juin 2009 et d'aller siéger à Strasbourg au Parlement européen. Mardi 9 octobre, l'Elysée reprochait à la jeune ministre née à Dakar de manquer de sens collectif, d'avoir pris la grosse tête en étant devenue ministre à trente et un an. Elle aurait commis une grave erreur de jugement sur l'importance de l'Europe et du Parlement européen où elle aurait pu s'imposer bien plus qu'au Palais Bourbon. "Cela prouve qu'elle n'a pas de sens politique", entendait-on à l'Elysée, qui exclut de la nommer en remplacement de M. Jouyet. Lire la suite l'article
Un malheur n'arrivant pas seul, le ministre de tutelle de Rama Yade, Bernard Kouchner a lancé une charge contre l'existence même d'un secrétariat aux droits de l'homme. "C'est une erreur", explique le ministre des affaires étrangères au Parisien. Bien sûr, les précautions d'usage sont prises : "Rama Yade a fait, avec talent, ce qu'elle a pu", "attention, je parle de la structure bien sûr, pas des personnalités", explique le French Doctor. Voilà qu'elle a une mission toute trouvée : "Il est important que Rama Yade s'occupe avec passion des droits des enfants et ceux des femmes, notamment en matière de violences sexuelles. Il ne faut pas de titre pour cela", assène M. Kouchner.
Mme Yade se trouve de facto évincée des grands dossiers. "Les droits de l'homme, c'est moi", affirme régulièrement M. Kouchner. C'est un peu le cas depuis le début : Mme Yade a pu faire ses sorties médiatiques contre la visite à Paris du Guide libyen Kadhafi, mais quand les choses deviennent graves, elle est priée de s'éclipser. Elle n'avait pas été autorisée à accompagner M. Sarkozy lors de son premier voyage en Chine en novembre 2007.
Mardi soir, la secrétaire d'Etat tombait un peu des nues, comme si elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. "Je ne peux pas avoir été punie, je ne demandais rien", explique-t-elle. Juste de rester à Paris. Le président de la République était au courant de sa décision sur un sujet qui a été abordé à maintes reprises, y compris dans l'avion, samedi, lorsqu'ils se sont rendus à Gdansk pour rencontrer le dalaï-lama. "Cela fait six mois que cela dure, il n'y a pas de coup de tête. j'avais prévenu le président de la République avant", explique Mme Yade, qui revendique de pouvoir dire non au président de la République. "Il me pose une question, j'ai répondu. Sinon, à quoi cela sert-il de poser une question ?".
En réalité, elle a tenté un rapport de force avec le président de la République, jouant sur son image d'icône de la diversité, pour pouvoir échapper à un destin européen. Dans ces conditions, le successeur de M. Jouyet serait le député de l'Eure, Bruno Le Maire, 39 ans, normalien et énarque, ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin et germaniste. Cet avantage est décisif alors que l'équipe de l'Elysée a une faible empathie avec l'Allemagne. M. Sarkozy compte rendre public son choix, vendredi 12 décembre, à l'issue du conseil européen de Bruxelles.
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Un malheur n'arrivant pas seul, le ministre de tutelle de Rama Yade, Bernard Kouchner a lancé une charge contre l'existence même d'un secrétariat aux droits de l'homme. "C'est une erreur", explique le ministre des affaires étrangères au Parisien. Bien sûr, les précautions d'usage sont prises : "Rama Yade a fait, avec talent, ce qu'elle a pu", "attention, je parle de la structure bien sûr, pas des personnalités", explique le French Doctor. Voilà qu'elle a une mission toute trouvée : "Il est important que Rama Yade s'occupe avec passion des droits des enfants et ceux des femmes, notamment en matière de violences sexuelles. Il ne faut pas de titre pour cela", assène M. Kouchner.
Mme Yade se trouve de facto évincée des grands dossiers. "Les droits de l'homme, c'est moi", affirme régulièrement M. Kouchner. C'est un peu le cas depuis le début : Mme Yade a pu faire ses sorties médiatiques contre la visite à Paris du Guide libyen Kadhafi, mais quand les choses deviennent graves, elle est priée de s'éclipser. Elle n'avait pas été autorisée à accompagner M. Sarkozy lors de son premier voyage en Chine en novembre 2007.
Mardi soir, la secrétaire d'Etat tombait un peu des nues, comme si elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. "Je ne peux pas avoir été punie, je ne demandais rien", explique-t-elle. Juste de rester à Paris. Le président de la République était au courant de sa décision sur un sujet qui a été abordé à maintes reprises, y compris dans l'avion, samedi, lorsqu'ils se sont rendus à Gdansk pour rencontrer le dalaï-lama. "Cela fait six mois que cela dure, il n'y a pas de coup de tête. j'avais prévenu le président de la République avant", explique Mme Yade, qui revendique de pouvoir dire non au président de la République. "Il me pose une question, j'ai répondu. Sinon, à quoi cela sert-il de poser une question ?".
En réalité, elle a tenté un rapport de force avec le président de la République, jouant sur son image d'icône de la diversité, pour pouvoir échapper à un destin européen. Dans ces conditions, le successeur de M. Jouyet serait le député de l'Eure, Bruno Le Maire, 39 ans, normalien et énarque, ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin et germaniste. Cet avantage est décisif alors que l'équipe de l'Elysée a une faible empathie avec l'Allemagne. M. Sarkozy compte rendre public son choix, vendredi 12 décembre, à l'issue du conseil européen de Bruxelles.
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