Rabat, patiente, met les pêcheurs européens en attente, Bruxelles mécontente
L’Union européenne a adressé le 19 août un courrier officiel au gouvernement marocain invité à accélérer la cadence en matière de distribution des licences, dans le cadre de l’accord bilatéral signé avec l’Espagne, le Portugal, les Pays-Bas, la Lettonie et la Lituanie. La lettre envoyée par l’UE, datant du 19 août, réclame que les délais d’attribution des licences soient respectés et intervient quelques temps après l’entrée en vigueur de l’accord de pêche Maroc-UE, le 15 juillet. Mais il faudra attendre la date de la réunion de la commission mixte pour avancer, le 10 septembre.
Les licences en question devaient être remises à leurs bénéficiaires le 15 août, explique le Terry Waite, le porte-parole de la Commission européenne, qui justifie ce retard par celui du retard d’entrée en vigueur de l’Accord de pêche.
Les Européens, et en particulier les Espagnols, attendaient que les choses aillent plus vite après la visite protocolaire rendue par le roi d’Espagne Felipe VI au Maroc. Les discussions entre les deux chefs d’Etat amis devaient fluidifier les choses, mais les engrenages grincent encore, semblerait-il.
Il faut dire que le Maroc prend son temps dans ce dossier depuis que l’Union Européenne avait refusé sa reconduction au prétexte qu’il lésait les provinces sahariennes au large desquelles les bateaux pêchaient, manière détournée de prendre position dans cette affaire. C’était mal connaître la sensibilité du sujet chez les Marocains et leur sensibilité pour tout ce qui a trait au Sahara.
Le nouvel accord prévoit des dispositions particulières, à la différence des conventions passées :
1/ 25 à 30% des captures devront être débarquées dans des ports marocains ;
2/ Les bateaux européens devront embarquer de 350 à 400 marins marocains, lauréats des instituts nationaux de formation maritime. Les pêcheurs européens devront payer 20 euros par jour et par marin non embarqué, s’ils décidaient de n’en prendre aucun à leur bord ;
3/ Un montant de 30 millions d’euros par an sera versé à Rabat par la Commission, en plus des 10 millions annuels qui seront payés par les armateurs européens.
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