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PLD (Peace, Love and Diversity)
Rachid Madrane : assurer une politique de diversité au sein de la fonction publique
La proposition d’ordonnance de Rachid Madrane visant à assurer une politique de diversité au sein de la fonction publique bruxelloise a été adoptée vendredi 18 juillet au Parlement. Pour le Groupe PS, il s’agit d’un texte phare de cette législature. Nous vous proposons une interview de l’auteur pour en savoir plus …
Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots les raisons qui vous ont poussé à écrire cette proposition d'ordonnance ?
Rachid Madrane : Depuis une dizaine d’années, les études universitaires indiquent clairement qu’il existe un phénomène de discrimination à Bruxelles. La première à l’avoir montré clairement c’est l’enquête menée par le Bureau International du Travail en 1997. À l’époque, les chercheurs avaient utilisé des "tests de situation" c’est-à-dire qu’ils avaient envoyé des personnes avec un même profil professionnel, mais une origine différente se présenter devant le même employeur. Au final , on constatait que lorsque la personne était d’origine étrangère , elle était discriminée dans 30% des cas chez les hommes et 20% chez les femmes . En 2005, l’étude du Pacte territorial pour l’emploi des Bruxellois confirme ces résultats et parle même d’ "ethnostratification", de "segmentation du marché de l’emploi" selon l’origine …
Est-ce que vous pouvez nous expliquer concrètement ce que cela signifie "l'ethno-stratification" du marché de l'emploi ?
Rachid Madrane : C’est un mot un peu savant pour expliquer que pour un certain nombre de personnes, l’ascenseur social n’a pas fonctionné et que selon son origine, tout le monde n’a pas les mêmes chances d’accéder à un emploi. C’est le cas pour un grand nombre d’enfants ou de petits-enfants d’immigrés qui exercent le même métier que leurs parents quand ils sont arrivés il y a 40 ans. Les hommes d’origine étrangère travaillent majoritairement dans la construction ou le transport et les femmes dans les services aux entreprises ... façon politiquement correcte de parler du "nettoyage de bureaux" ! Ce qui est sûr aujourd’hui c’est qu’on ne peut pas expliquer ce phénomène uniquement par un manque de formation, il existe bel et bien un phénomène de discrimination à l’égard des personnes d’origine étrangère. Mais cette discrimination existe également à l’égard des femmes, des jeunes, des seniors, des personnes handicapées, et de tous ceux qui ont une orientation sexuelle différente … Ce constat m’a décidé à déposer, d’abord et avant tout au nom de mes valeurs socialistes, à savoir l’égalité et la justice sociale, une proposition d’ordonnance claire et très concrète pour changer les choses !
Dans ta proposition d'ordonnance, vous parlez également de la discrimination liée au quartier dans lequel on vit ...
Rachid Madrane : Oui c’est exact, il faut savoir que les indicateurs statistiques montrent clairement que le nombre de demandeurs d’emploi varie fortement en fonction de la commune et plus particulièrement en fonction des quartiers où ils habitent. Pour le prouver, il suffit de comparer le taux de chômage entre les quartiers de la capitale. Dans certains coins de Bruxelles, il dépasse allègrement les 35 % alors que dans d’autres, il est à peine à 11 %. De plus, on voit également que c’est dans les quartiers où le taux de chômage est le plus élevé qu’il y a le moins de fonctionnaires publics. Ma proposition prévoit par conséquent de donner des moyens supplémentaires aux communes pour qu’elles engagent au minimum 10 % de demandeurs d’emploi issus des quartiers les plus fragilisés de Bruxelles.
Pour moi, cette notion de quartiers est fondamentale dans la mesure où elle favorise l’emploi des personnes les plus fragilisées socio-économiquement sans pour autant créer de discriminations à rebours et surtout, elle évite l’écueil de l’assignation identitaire.
Quelles sont les autres mesures prévues par ta proposition ?
Rachid Madrane : Pour éviter toute forme possible de discrimination, elle prévoit l’usage de CV anonymes lors des recrutements dans l’administration ainsi que l’engagement de consultants en diversité. Ceux-ci ont notamment pour mission d’assister aux recrutements et d’initier une série de politiques visant à promouvoir la diversité.
En conclusion, je dirais simplement qu’il était vraiment urgent de prendre des mesures par rapport à l’administration bruxelloise. Non seulement , parce qu’il est fondamental que celle-ci soit à l’image de la population qu’elle sert mais également parce que les pouvoirs publics ne peuvent pas donner des leçons au privé si ils ne prennent pas préalablement leurs responsabilités …
La proposition d’ordonnance de Rachid Madrane visant à assurer une politique de diversité au sein de la fonction publique bruxelloise a été adoptée vendredi 18 juillet au Parlement. Pour le Groupe PS, il s’agit d’un texte phare de cette législature. Nous vous proposons une interview de l’auteur pour en savoir plus …
Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots les raisons qui vous ont poussé à écrire cette proposition d'ordonnance ?
Rachid Madrane : Depuis une dizaine d’années, les études universitaires indiquent clairement qu’il existe un phénomène de discrimination à Bruxelles. La première à l’avoir montré clairement c’est l’enquête menée par le Bureau International du Travail en 1997. À l’époque, les chercheurs avaient utilisé des "tests de situation" c’est-à-dire qu’ils avaient envoyé des personnes avec un même profil professionnel, mais une origine différente se présenter devant le même employeur. Au final , on constatait que lorsque la personne était d’origine étrangère , elle était discriminée dans 30% des cas chez les hommes et 20% chez les femmes . En 2005, l’étude du Pacte territorial pour l’emploi des Bruxellois confirme ces résultats et parle même d’ "ethnostratification", de "segmentation du marché de l’emploi" selon l’origine …
Est-ce que vous pouvez nous expliquer concrètement ce que cela signifie "l'ethno-stratification" du marché de l'emploi ?
Rachid Madrane : C’est un mot un peu savant pour expliquer que pour un certain nombre de personnes, l’ascenseur social n’a pas fonctionné et que selon son origine, tout le monde n’a pas les mêmes chances d’accéder à un emploi. C’est le cas pour un grand nombre d’enfants ou de petits-enfants d’immigrés qui exercent le même métier que leurs parents quand ils sont arrivés il y a 40 ans. Les hommes d’origine étrangère travaillent majoritairement dans la construction ou le transport et les femmes dans les services aux entreprises ... façon politiquement correcte de parler du "nettoyage de bureaux" ! Ce qui est sûr aujourd’hui c’est qu’on ne peut pas expliquer ce phénomène uniquement par un manque de formation, il existe bel et bien un phénomène de discrimination à l’égard des personnes d’origine étrangère. Mais cette discrimination existe également à l’égard des femmes, des jeunes, des seniors, des personnes handicapées, et de tous ceux qui ont une orientation sexuelle différente … Ce constat m’a décidé à déposer, d’abord et avant tout au nom de mes valeurs socialistes, à savoir l’égalité et la justice sociale, une proposition d’ordonnance claire et très concrète pour changer les choses !
Dans ta proposition d'ordonnance, vous parlez également de la discrimination liée au quartier dans lequel on vit ...
Rachid Madrane : Oui c’est exact, il faut savoir que les indicateurs statistiques montrent clairement que le nombre de demandeurs d’emploi varie fortement en fonction de la commune et plus particulièrement en fonction des quartiers où ils habitent. Pour le prouver, il suffit de comparer le taux de chômage entre les quartiers de la capitale. Dans certains coins de Bruxelles, il dépasse allègrement les 35 % alors que dans d’autres, il est à peine à 11 %. De plus, on voit également que c’est dans les quartiers où le taux de chômage est le plus élevé qu’il y a le moins de fonctionnaires publics. Ma proposition prévoit par conséquent de donner des moyens supplémentaires aux communes pour qu’elles engagent au minimum 10 % de demandeurs d’emploi issus des quartiers les plus fragilisés de Bruxelles.
Pour moi, cette notion de quartiers est fondamentale dans la mesure où elle favorise l’emploi des personnes les plus fragilisées socio-économiquement sans pour autant créer de discriminations à rebours et surtout, elle évite l’écueil de l’assignation identitaire.
Quelles sont les autres mesures prévues par ta proposition ?
Rachid Madrane : Pour éviter toute forme possible de discrimination, elle prévoit l’usage de CV anonymes lors des recrutements dans l’administration ainsi que l’engagement de consultants en diversité. Ceux-ci ont notamment pour mission d’assister aux recrutements et d’initier une série de politiques visant à promouvoir la diversité.
En conclusion, je dirais simplement qu’il était vraiment urgent de prendre des mesures par rapport à l’administration bruxelloise. Non seulement , parce qu’il est fondamental que celle-ci soit à l’image de la population qu’elle sert mais également parce que les pouvoirs publics ne peuvent pas donner des leçons au privé si ils ne prennent pas préalablement leurs responsabilités …
qui est très actif et très militant, qui a remué beaucoup de dossiers. c'est pas comme ceux qu'on ne voie jamais, et puis qui surgissent de nul part quand les élections approchent.