Ramadan loin du bled rend les marocains plus nostalgiques

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Créer une ambiance ramadanesque

Ils habitent en France, au Canada voire aux Etat-Unis, et le mois sacré s’invite bien évidemment chez eux. Ils s’accordent tous à dire que le Ramadan n’a pas le même goût qu’au bled. Tiraillés et face à leurs engagements dans le pays d’accueil, ils font contre mauvaise fortune bon cœur. «On essaie tant bien que mal de créer l’ambiance ramadanesque empreinte de spiritualité », indique Ali avec une pointe de regret. Et ce n’est pas Karim qui dira le contraire. Installé au Québec depuis plus de trente ans, c’est toujours avec nostalgie qu’il pense aux Ramadans de son enfance passés au Maroc.

«A l’âge de 10 ans je jeûnais déjà et mon père me récompensait chaque fois pour m’encourager », se rappelle-t-il. «Je l’accompagnais à la mosquée, une façon pour moi d’être admis dans le monde des grands ». Des valeurs que Karim veille à transmettre à ses enfants. « J’ai la chance de vivre en famille. Ma femme et moi essayons de préserver les coutumes du pays au sein de notre foyer à commencer par la table de l’iftar que nous dressons à la marocaine.

On y retrouve toutes les chhiwates bien de chez nous. Sinon et dans la mesure du possible, nous rejoignons la communauté musulmane dans la mosquée où est organisé l’iftar après la prière du maghrib. On en profite également pour accomplir les tarawih ». Même son de cloche chez Naila, étudiante à Bordeaux. «C’est surtout les week-ends qu’on se retrouve entre amis vu qu’en semaine il faut se coucher tôt pour être en forme à son travail. Alors les femmes partagent leur savoir culinaire et les hommes vont ensemble à la mosquée la plus proche pour les tarawih. Ce n’est qu’après le repas du shour que les familles se séparent ».

Pour Ali, établi aux Etats-Unis, il y a quelques années déjà, le vrai problème c’est de ne pas être en famille. « Bien des fois, je pense retourner au Maroc, rien que pour y passer le mois béni mais en vain à cause des strictes exigences du boulot ». Il se souvient avec beaucoup d’émotion de son départ du Maroc et de ses balbutiements sur le territoire américain : « J’ai atterri ici en plein mois de Ramadan et j’ai dû faire face aux multiples questions qui ne cessent de tarauder les étrangers du genre « Même pas un verre d’eau ? vous ne risquez pas de vous déshydrater ? mâcher du chewin-gum est-il admissible ?» Une curiosité mêlée d’un scepticisme qui ne tardent d’être écartés une fois les explications fournies. Il y en a même, rapporte Karim, qui ont testé le jeûne. Là actuellement c’est juste s’ils ne s’excusent pas de manger en ma présence, reconnaît-il avant de saluer le respect profond dont fait preuve son entourage vis-à-vis de ses pratiques religieuses.

http://www.libe.ma/Ramadan-loin-du-bled-rend-les-Marocains-plus-nostalgiques_a40727.html
 
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