didadoune
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Ils sont portés disparus. Mais, contrairement à quelques cas triés sur le volet, leur signalement est rarement relayé. Pour tout dire, sans parler d’indifférence, ces perdus de vue n’émeuvent pas grand monde. Autorités, forces de l’ordre ou médias semblent dépassés par le phénomène. Et pourtant, derrière les recensements et les statistiques, se cachent des enfants. C’est ainsi qu’on estime à plus de 30.000 le nombre de mineurs d’âge arrivés en Europe qui se sont volatilisés ces dernières années. Rien qu’en Belgique, on est désormais sans nouvelles de 427 enfants qui ont disparu des centres Fedasil.
C’est Missing Children Europe qui tire la sonnette d’alarme. L’ONG a pu constater que la majorité des enfants disparaissent juste avant ou pendant la procédure d’asile. Leur prise en charge pas toujours adéquate, les procédures lentes et complexes poussent de nombreux enfants à se volatiliser. Car trop souvent, on a pu penser que ces mineurs, en disparaissant des radars, avaient simplement poursuivi leur route ou avaient tenté de rejoindre de la famille dans un autre pays. La réalité est toute autre : des pays "refuges" comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou la Suède n’échappent pas au phénomène. Avec tous les risques d'"enrôlement" dont ces enfants, par ricochet, deviennent les victimes.
De Belgique, Child Focus est hautement concernée par ces disparitions massives. L’organisation a d’ailleurs collaboré à la collecte de ces statistiques. Stephan Smets, directeur de la communication de la fondation pour enfants disparus, met d’abord les points sur les i. "Il n’y a aucune classification lorsque nous parlons de disparition. Les cas que vous évoquez sont pour nous prioritaires, au même titre que tout autre signalement", poursuit-il. "Les 427 enfants en migration dont nous sommes sans nouvelles sont analysés avec la même rigueur que les centaines d’autres cas de disparition traités actuellement." Et de nous citer le cas de Sabri Ajrode, 9 ans à peine, porté disparu à Woluwe-Saint-Pierre, en août dernier, dont le signalement figure sur la page d’accueil de Child Focus. "Le problème avec ces cas d’enfants dits en migration, c’est que ces dossiers sont estampillés difficiles. Ils s’étalent dans la durée.", note Stephan Smets. "Ces jeunes qui arrivent en Europe sont enregistrés et puis, un jour, on nous apprend que les services d’accompagnement ont perdu leur trace." Très souvent, effectivement, les disparitions ne sont uniquement signalées que pour des raisons administratives.
Manque de cohérence
Passé le constat, comment améliorer le système. Car il faudrait la garder en tête, cette obligation pour chaque Etat membre de protéger les enfants contre les formes les plus diverses d’exploitation, or des milliers d’enfants échappent à ce filet de protection. Tant que subsiste un manque de cohérence sur ces matières entre Etats membres, les collectes de données resteront incomparables.
Plus grave : le nombre exact d’enfants migrants disparus et les abus qu’ils peuvent subir ne sont toujours pas formellement connus à cause de ce manque de synergie. Missing Children Europe encourage fortement la collaboration transfrontalière et un échange systématique et coordonné de toutes les données sur ces enfants disparus. Pour clarifier les procédures. Rappelant, au passage, que peu d’Etats sont dotés de procédures légales concernant les enfants en migration dont on a perdu la trace.
C’est Missing Children Europe qui tire la sonnette d’alarme. L’ONG a pu constater que la majorité des enfants disparaissent juste avant ou pendant la procédure d’asile. Leur prise en charge pas toujours adéquate, les procédures lentes et complexes poussent de nombreux enfants à se volatiliser. Car trop souvent, on a pu penser que ces mineurs, en disparaissant des radars, avaient simplement poursuivi leur route ou avaient tenté de rejoindre de la famille dans un autre pays. La réalité est toute autre : des pays "refuges" comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou la Suède n’échappent pas au phénomène. Avec tous les risques d'"enrôlement" dont ces enfants, par ricochet, deviennent les victimes.
Il n'y a pas de disparitions prioritaires
De Belgique, Child Focus est hautement concernée par ces disparitions massives. L’organisation a d’ailleurs collaboré à la collecte de ces statistiques. Stephan Smets, directeur de la communication de la fondation pour enfants disparus, met d’abord les points sur les i. "Il n’y a aucune classification lorsque nous parlons de disparition. Les cas que vous évoquez sont pour nous prioritaires, au même titre que tout autre signalement", poursuit-il. "Les 427 enfants en migration dont nous sommes sans nouvelles sont analysés avec la même rigueur que les centaines d’autres cas de disparition traités actuellement." Et de nous citer le cas de Sabri Ajrode, 9 ans à peine, porté disparu à Woluwe-Saint-Pierre, en août dernier, dont le signalement figure sur la page d’accueil de Child Focus. "Le problème avec ces cas d’enfants dits en migration, c’est que ces dossiers sont estampillés difficiles. Ils s’étalent dans la durée.", note Stephan Smets. "Ces jeunes qui arrivent en Europe sont enregistrés et puis, un jour, on nous apprend que les services d’accompagnement ont perdu leur trace." Très souvent, effectivement, les disparitions ne sont uniquement signalées que pour des raisons administratives.
Manque de cohérence
Passé le constat, comment améliorer le système. Car il faudrait la garder en tête, cette obligation pour chaque Etat membre de protéger les enfants contre les formes les plus diverses d’exploitation, or des milliers d’enfants échappent à ce filet de protection. Tant que subsiste un manque de cohérence sur ces matières entre Etats membres, les collectes de données resteront incomparables.
Plus grave : le nombre exact d’enfants migrants disparus et les abus qu’ils peuvent subir ne sont toujours pas formellement connus à cause de ce manque de synergie. Missing Children Europe encourage fortement la collaboration transfrontalière et un échange systématique et coordonné de toutes les données sur ces enfants disparus. Pour clarifier les procédures. Rappelant, au passage, que peu d’Etats sont dotés de procédures légales concernant les enfants en migration dont on a perdu la trace.