Réchappés du carnage de Bombay, ils racontent leur "truc de ouf"…

Salam,

Ouais, un truc de ouf… :eek:

Réchappés du carnage de Bombay, ils racontent…

Ils étaient en train de prendre un verre, de dîner, ou s'attardaient dans leur chambre d'hôtel quand les premières rafales de mitraillettes ont été tirées.

Leopold Café. «On était en train de manger quand notre attention a été attirée par plusieurs jeunes qui sont arrivés avec d'énormes sacs à dos sur les épaules», se souvient Johanna, 24 ans, une touriste française revenue vendredi à Paris. «Ils ont pris des armes dans leurs sacs, ont lancé trois grenades et ils ont tiré sur tout ce qui bouge avec leurs fusils mitrailleurs. Il y a eu tout de suite des morts», les tireurs «avaient le visage découvert», «paraissaient indiens» et «particulièrement jeunes». «Des gens sont sortis en courant, d'autres, comme nous, se sont cachés sous les tables. Ceux qui sont allés se réfugier dans les cuisines y sont passés.» Après «dix minutes sous le feu», Johanna sort avec son cousin, cherche un taxi, «mais il y avait trop de monde».

Michael et Diane Murphey, un couple de retraités britanniques, sont moins chanceux. Ils sont depuis dix minutes au bar d'un Leopold Café bondé - «peut-être 100 personnes» - quand les premiers tirs claquent. Diane est touchée au pied, Michael prend une balle dans les côtes. «Nous avons dû attendre, ce qui nous a apparu des siècles, que la police arrive. Il y avait tant de blessés ! C'était un carnage !»

Hôtel Taj Mahal. Andrew Beetina est au bar et boit une bière avec des collègues en attendant de décider où aller dîner. «On a entendu comme un plateau en métal tombant par terre. On a tous sursauté. Juste après, une fusillade éclate dans le lobby, à trois mètres. On plonge sous les tables et les chaises. Le personnel nous fait sortir. On se retrouve dans un restaurant, au premier. Puis dans un salon lambrissé avec du marbre. Pe ndant plusieurs heures, tout est calme. J'appelle ma femme, mon frère et des amis à Londres. Je réalise que la situation est grave. Autour de moi, environ 200 personnes utilisent leur portable.

Au petit matin (vendredi) on a entendu différentes explosions. La tension est montée. On parle d'évacuation. Mais au moment de partir, plusieurs tirs retentissent. On se marche dessus, les uns sont projetés contre les murs, les autres heurtent le mobilier. On éteint les lumières. Trois énormes explosions résonnent, juste à côté. Le sol et le plafond tremblent. Mon cœur bat très fort. Je tends l'oreille mais ne perçois qu'un concert de toux, soupirs et sanglots. Je m'attends au pire : qu'un homme rentre et commence à tirer.»

Ce sont les forces spéciales qui finalement arrivent. «Tout le monde debout. Mettez vos mains sur la tête, qu'on puisse vérifier que personne n'est armé. On se retrouve dehors, dans l'air du matin. On nous conduit à un bus. Mais des tirs surviennent. Une voie crie : “Démarre ! Démarre ! Démarre ! ” Le bus accélère. On se retrouve à un poste de police.»

Hôtel Oberoi Trident. Alex Chamberlain, homme d'affaires britannique dîne avec un collègue quand les premiers tirs éclatent. «On a d'abord cru à un feu d'artifices. Un serveur a été blessé au bras. On s'est rué dans la cuisine. On est entre 30 à 40 et des hommes armés nous disent de monter les escaliers. Deux, trois étages plus haut, on nous dit de mettre les mains en l'air et un homme armé lance : Y a-t-il des Américains ou des Britanniques ici ? Montrez vos cartes d'identité, vos passeports ou vos cartes de crédits. “Ne joue pas au héros”, me chuchote mon ami, “ne leur dit pas que tu es britannique”, dis-leur que tu es italien.

Au 18e étage, il arrive à s'échapper par une porte coupe-feu. “Il y a un homme armé quelques étages au-dessus”, me dit-il. J'attends avec lui pendant vingt minutes derrière la porte coupe-feu, mais il y a trop de fumée. Je pense qu'on doit descendre les escaliers. J'appelle ma compagne, je lui dis que je l'aime. Je pense que c'est la dernière conversation de ma vie.» Alex Chamberlain et son collègue gagneront finalement le Lobby et parviendront à fuir l'hôtel.

Alain Jones, homme d'affaires australien, arrive avec l'ascenseur au lobby du même hôtel. «Alors que la porte s'ouvre, on entend des détonations. Un Japonais, l'un des quatre occupants de l'ascenseur, est mortellement blessé. J'appuie frénétiquement sur le bouton pour fermer la porte, mais le pied de l'homme abattu empêche la fermeture…»

Mark Abell, un avocat londonien, lui, se barricade dans sa chambre. Il raconte son calvaire sur son téléphone mobile à des journalistes qui l'interviewent : «Il y a des tirs et parfois des explosions. J'entends aussi fréquemment des gens courir dans les couloirs. Je n'ai pas assez de curiosité pour ouvrir la porte et regarder ce qui se passe. Je garde mon calme. J'ai parlé à ma femme et à mes enfants. Mes enfants ont apprécié d'avoir entendu leur père à la télévision.»

Descendu au Taj Mahal, l'homme d'affaires français Gilles Andrier dînait en compagnie d'une quinzaine d'analystes financiers dans le restaurant de l'Oberoi-Trident-Oberoi. «Heureusement, nous étions dans une zone de l'hôtel que les terroristes n'ont pas investie. On s'est demandé quelle était la bonne tactique, s'il fallait rester dans l'hôtel ou sortir. Finalement, on a réussi à s'échapper avant que les terroristes ne prennent le contrôle de l'hôtel. Il y avait des mouvements de panique dans la rue. Nous nous sommes réfugiés dans des bureaux où l'on a passé la nuit. D'autres personnes sont allées se cacher dans des parkings.»

T. P., Le Figaro, BBC & The Guardian, le 28 novembre 2008

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=> : http://www.lefigaro.fr/internationa...appes-du-carnage-de-bombay-ils-racontent-.php

On dirait film… Eh wow… :eek:
 
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