Reconnaissance d'un État palestinien : "Paris mène une diplomatie d’équilibriste"
Alors que l’Autorité palestinienne entend demander une adhésion à part entière à l'ONU, la France s'active pour éviter qu'une crise diplomatique internationale n'éclate lors de la prochaine assemblée générale de l'organisation. Décryptage.
Le compte à rebours a commencé. Confronté à l'impasse du processus de paix avec Israël, l’Autorité palestinienne entend demander une adhésion à part entière aux Nations Unies, et de fait une reconnaissance en tant qu’État, le 20 septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’institution - qui s’ouvre le à New York le 13 septembre. Un État conforme aux frontières du 4 juin 1967, antérieures à la Guerre des Six jours, c'est-à-dire composé de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et dont la capitale serait Jérusalem-Est.
Cette initiative a été rejetée en bloc par les Israéliens. "La demande unilatérale des Palestiniens constitue une violation des engagements pris par les Palestiniens dans leurs accords signés avec Israël", a déclaré, fin août, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. De son côté, la diplomatie française s’active depuis quelques semaines pour éviter une confrontation diplomatique "stérile et dangereuse" à l’ONU, selon les termes du ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.
Crise diplomatique en vue
Et pour cause, la démarche palestinienne ne manquera pas de se heurter à une opposition ferme des Etats-Unis, alliés traditionnels de l’Etat hébreu. Washington menace en effet de faire échouer la requête en utilisant son veto au Conseil de sécurité, si l’Autorité palestinienne, qui n’a pas encore dévoilé sa stratégie, choisi de formuler sa demande auprès de cet organe.
Redoutant les effets dévastateurs d’une crise diplomatique internationale, Paris "mène une diplomatie d’équilibriste", confie à FRANCE 24 sous couvert d'anonymat un ancien diplomate français basé au Moyen-Orient. Selon lui, Paris s’est fixé trois objectifs ambitieux : ménager les Etats-Unis et l’Etat hébreu, qui risquent de se retrouver isolés à l’ONU en cas de veto, sauvegarder les chances d’une reprise du processus de paix en évitant l’enveniment de la situation, et surtout trouver une solution médiane afin de répondre le plus favorablement possible à l’initiative palestinienne.
http://www.france24.com/fr/20110907...plomatie-abbas-israel-veto-assemblee-generale