Recrudescence de la criminalité : un million de jeunes "envahissent" les rues

Des spécialistes ont tiré la sonnette d’alarme contre l’augmentation inquiétante de la violence et de la criminalité sous toutes ses formes dans notre pays. Selon eux, cette situation résulte du fait que la famille, l’école et la mosquée ne jouent plus leurs rôles éducatifs. A ces facteurs là s’ajoutent d’autre tels que les inégalités sociales, le fait que les citoyens ne font plus confiance à l’ État qui n’arrive pas à protéger ses citoyens. Certes notre pays dispose d’un arsenal juridique, mais sans aucune efficacité vu que le sentiment d’ « injustice » est toujours ressenti par un très grand nombre d’Algériens.



Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), le professeur Mustapaha Khiati a indiqué qu’une étude réalisée en 2000 a mis en garde contre une nouvelle vague de violence en Algérie à partir de l’année 2001. Selon cette étude, cette violence sera menée par 950 000 jeunes victimes de la Tragédie nationale qui ne sont pas pris en charge. Ces jeunes sont ainsi devenus des bombes à retardement qui risquent d’exploser à la moindre occasion. Les inégalités sociales ont encore fragilisé cette frange qui s’acharne contre tout ce qui symbolise l’ État. Pour eux, l’ État n’est qu’un instrument de répression et d’injustice. Intervenant hier mardi au forum d'Echorouk, le professeur Khiati a expliqué que la décennie noire a fait plus d’un million de victimes parmi les enfants. 50 % de ces enfants ont été pris en charge alors que le reste a été victime des inégalités sociales et de l’injustice. Ces enfants sont aujourd’hui des jeunes perdus et sans avenir. Ces sont eux qui mènent aujourd’hui la nouvelle vague de violence.

134 000 crimes en une année

Le représentant de la Direction générale de la Sûreté nationale, Abdelatif Farhi, a affirmé que 131 000 affaires criminelles (toutes formes confondues) ont été enregistrées en une année. 73 000 de ces affaires sont relatives aux atteintes aux personnes, 52 000 liées aux biens, 3 626 affaires de crimes économiques, 2653 affaires liées au trafic de stupéfiants et substances psychotropes et 2067 affaires liées à la migration clandestine (harga). Dans le même contexte, le représentant de la DGSN a tenu à préciser que les crimes liés aux personnes ont connu une augmentation alarmante et inquiétante. Par conséquent, il faudrait, selon lui, sensibiliser les citoyens et les mobiliser afin d’éviter le pire. « L’arsenal juridique et les mesures dissuasives sont insuffisants, ainsi il faudrait mobilier et sensibiliser les citoyens pour réduire la criminalités sous toutes ses formes dans notre pays », a-t-il conclu.

Echourouk
 

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