Réforme des retraites Inquiétantes hésitations

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Casablanca d'antan
VIB
700 milliards de dirhams d’engagements non couverts pour la CMR
Le conseil d’administration traîne les pieds
La hausse de la pension minimale occasionne une charge de 50 millions de dirhams par an

Le dossier de la retraite des fonctionnaires est urgent, mais semble faire peur au gouvernement. Celui-ci préfère ménager les syndicats qui refusent que l’on touche aux paramètres du régime et en particulier à l’âge de départ à la retraite, au lieu d’apporter une réponse aux déficits qui se creusent.
Aujourd’hui, la situation devient intenable et la dette implicite est colossale. Les études actuarielles réalisées par la Caisse marocaine des retraites (CMR) relèvent que l’engagement net non couvert du régime civil atteint 705,7 milliards de dirhams si l’on tient compte uniquement des engagements pris à l’égard des affiliés, des retraités et des ayants cause présents dans le régime (régime semi-fermé). Le gap passe à 484 milliards de dirhams en régime ouvert. Le constat sur la situation du régime civil des agents de l’Etat est établi depuis plusieurs années. A côté de la lenteur dans la prise de décision, ce régime est affecté par les augmentations de salaire et la revalorisation des pensions consenties l’année dernière dans le cadre du dialogue social. A elle seule, l’augmentation de la pension minimale à 1.000 dirhams induit annuellement une charge financière supplémentaire de 50 millions de dirhams. Quant à la revalorisation du salaire net des fonctionnaires de 600 dirhams par mois, elle se solde par une hausse des recettes sur le court terme et repousse de 7 mois l’apparition du premier déficit. Mais en parallèle, elle creusera l’engagement net non couvert aggravant ainsi la dette implicite de près de 10%.
La CMR, qui enregistrera les premiers déficits de son régime civil cette année, propose depuis 2010 une série de mesures. Mais jusque-là, aucune n’a été concrétisée.
Cette année, une nouvelle série est préparée et attend, sa validation par le conseil d’administration qui tarde à se réunir. Le gouvernement s’était engagé à intégrer les changements paramétriques dans le projet de loi de Finances 2013 pour accélérer leur adoption. Mais il s’est ravisé sous la pression des syndicats. Trois paramètres devraient être réaménagés: l’âge de départ à la retraite, le taux de cotisation et l’assiette de liquidation des pensions.
Le premier devrait être reporté de deux ans. L’âge de départ à la retraite proposé est de 62 ans, une mesure qui permettrait de décaler les départs massifs à la retraite. La limite d’âge de départ de 65 ans serait optionnelle.
Le deuxième paramètre que la CMR veut retoucher est le taux de cotisation. Elle propose de le porter à 26% contre 20% actuellement. Une hausse dont les deux tiers devraient être pris en charge par l’Etat employeur contre un tiers pour les fonctionnaires.
Troisième et dernier paramètre, le réaménagement de l’assiette de cotisation. A ce niveau, la Caisse propose un salaire de référence calculé sur la base de la moyenne des salaires des quatre dernières années et non sur le dernier traitement.
Ces mesures devraient permettre de réduire l’engagement net non couvert ainsi que les gaps de financement. La date du premier déficit financier serait décalée alors que la réserve serait renforcée.



Khadija MASMOUDI
 
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