Attendu sur un des dossiers les plus délicats de son mandat, Barack Obama est au pied du mur avec la visite à Washington, depuis dimanche, du nouveau Premier ministre israélien Netanyahu. Une rencontre qui en annonce d'autres autour de la question palestinienne, cruciale pour la paix.
Si jusqu'à ce jour, la politique proche-orientale du président américain Barack Obama s'est faite sans bruit, l'heure est maintenant aux progrès réels.
Jusqu'à présent, Obama s'était contenté de faire des appels du pied à la Syrie et à l'Iran, de nommer un nouvel émissaire, George Mitchell, et de s'entretenir avec Shimon Peres, le président israélien.
Il y eu également une intervention déterminée du vice-président américain Joe Biden en faveur de la création d'un état palestinien exprimée devant le lobby pro-israélien à Washington.
Un processus enclenché
Si comme l'explique Thomas Cantaloupe, sur le site du journal en ligne Médiapart, cette rencontre est attendue comme celle de deux grands fauves qui n'ont fait que s'observer à distance jusqu'ici, elle reste cependant moins importante en soi que le processus qu'elle enclenche.
En effet, dans les vingt jours qui vont suivre, Obama va également rencontrer le dirigeant de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le président égyptien Hosni Moubarak. Puis, il se rendra au Caire, le 4 juin, pour s'adresser au monde musulman.
Ce discours est annoncé depuis de nombreux mois comme un moment capital dans la redéfinition de la relation entre les États-Unis et les pays arabes.
Toujours sous le traumatisme de la guerre de Gaza, chronologiquement imbriquée avec l'intronisation du président Obama, le monde, les arabes en tête, conscient de la responsabilité des Etats-Unis, attend fermement une évolution significative.
Une relation "spéciale et unique"
Comme l'explique le spécialiste en relations internationales, Pascal Boniface sur le site de Rue 89, le partenariat stratégique entre les Etats-Unis et l'Israël ne ressemble à aucun autre, dans la mesure où ce petit Etat semble être plus fort dans leurs relations que son partenaire "hyper puissant", qui a toujours obéi à ses exigences.
Cette alliance avait atteint son apogée sous la présidence de George W Bush, notamment avec la guerre de Gaza.
Désaccords sur le Proche-Orient
Cependant, avec l'arrivée des nouveaux dirigeants américain et israélien, ces relations semblent s'être tendues.
Tensions illustrées par une opposition marquée sur les dossiers palestinien et iraniens, alors que le gouvernement israélien est le plus à droite de l'histoire du pays, un gouvernement qui renie pour la première fois depuis 16 ans, le principe même d'un Etat palestinien.
Alors qu'Obama insiste sur une solution à deux Etats, le chef du gouvernement israélien appelle quant à lui à une "nouvelle approche", fondée sur la coopération en matière de sécurité et de développement de l'économie palestinienne...
L'administration américaine voudrait par ailleurs voir Netanyahu mettre fin aux constructions dans les colonies juives de Cisjordanie occupée, conformément à la Feuille de route, le dernier plan international exigeant un gel de la colonisation.
Netanyahu entend pour sa part poursuivre la politique d'agrandissement des implantations existantes, particulièrement à Jérusalem-est, et des grands blocs de colonies en Cisjordanie.
Le différend sur l'Iran
Un autre désaccord porte sur la décision de Barack Obama d'ouvrir le dialogue avec l'Iran pour tenter de le dissuader de poursuivre ses ambitions nucléaires et veut laisser le temps à sa diplomatie d'ouverture.
Or l'Iran est présenté par Israël comme la menace principale à la sécurité mondiale, en grande partie afin de détourner l'attention sur le dossier palestinien.
Pour Netanyahu, la menace que représente le programme nucléaire iranien est prioritaire et compte plus que la résolution du conflit israélo-palestinien.
Dans ce contexte, ces entretiens seront-ils porteurs de nouveau? Rien n'est moins sûr.
Auteur : aufait
Si jusqu'à ce jour, la politique proche-orientale du président américain Barack Obama s'est faite sans bruit, l'heure est maintenant aux progrès réels.
Jusqu'à présent, Obama s'était contenté de faire des appels du pied à la Syrie et à l'Iran, de nommer un nouvel émissaire, George Mitchell, et de s'entretenir avec Shimon Peres, le président israélien.
Il y eu également une intervention déterminée du vice-président américain Joe Biden en faveur de la création d'un état palestinien exprimée devant le lobby pro-israélien à Washington.
Un processus enclenché
Si comme l'explique Thomas Cantaloupe, sur le site du journal en ligne Médiapart, cette rencontre est attendue comme celle de deux grands fauves qui n'ont fait que s'observer à distance jusqu'ici, elle reste cependant moins importante en soi que le processus qu'elle enclenche.
En effet, dans les vingt jours qui vont suivre, Obama va également rencontrer le dirigeant de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le président égyptien Hosni Moubarak. Puis, il se rendra au Caire, le 4 juin, pour s'adresser au monde musulman.
Ce discours est annoncé depuis de nombreux mois comme un moment capital dans la redéfinition de la relation entre les États-Unis et les pays arabes.
Toujours sous le traumatisme de la guerre de Gaza, chronologiquement imbriquée avec l'intronisation du président Obama, le monde, les arabes en tête, conscient de la responsabilité des Etats-Unis, attend fermement une évolution significative.
Une relation "spéciale et unique"
Comme l'explique le spécialiste en relations internationales, Pascal Boniface sur le site de Rue 89, le partenariat stratégique entre les Etats-Unis et l'Israël ne ressemble à aucun autre, dans la mesure où ce petit Etat semble être plus fort dans leurs relations que son partenaire "hyper puissant", qui a toujours obéi à ses exigences.
Cette alliance avait atteint son apogée sous la présidence de George W Bush, notamment avec la guerre de Gaza.
Désaccords sur le Proche-Orient
Cependant, avec l'arrivée des nouveaux dirigeants américain et israélien, ces relations semblent s'être tendues.
Tensions illustrées par une opposition marquée sur les dossiers palestinien et iraniens, alors que le gouvernement israélien est le plus à droite de l'histoire du pays, un gouvernement qui renie pour la première fois depuis 16 ans, le principe même d'un Etat palestinien.
Alors qu'Obama insiste sur une solution à deux Etats, le chef du gouvernement israélien appelle quant à lui à une "nouvelle approche", fondée sur la coopération en matière de sécurité et de développement de l'économie palestinienne...
L'administration américaine voudrait par ailleurs voir Netanyahu mettre fin aux constructions dans les colonies juives de Cisjordanie occupée, conformément à la Feuille de route, le dernier plan international exigeant un gel de la colonisation.
Netanyahu entend pour sa part poursuivre la politique d'agrandissement des implantations existantes, particulièrement à Jérusalem-est, et des grands blocs de colonies en Cisjordanie.
Le différend sur l'Iran
Un autre désaccord porte sur la décision de Barack Obama d'ouvrir le dialogue avec l'Iran pour tenter de le dissuader de poursuivre ses ambitions nucléaires et veut laisser le temps à sa diplomatie d'ouverture.
Or l'Iran est présenté par Israël comme la menace principale à la sécurité mondiale, en grande partie afin de détourner l'attention sur le dossier palestinien.
Pour Netanyahu, la menace que représente le programme nucléaire iranien est prioritaire et compte plus que la résolution du conflit israélo-palestinien.
Dans ce contexte, ces entretiens seront-ils porteurs de nouveau? Rien n'est moins sûr.
Auteur : aufait