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PLD (Peace, Love and Diversity)
http://www.lepetitjournal.com/casablanca/17768-reportage-etre-juif-au-maroc-1.html
REPORTAGE - Etre juif au Maroc (1) 0 Commentaires Entre sentiment dinsécurité et contraintes économiques, limmigration des Juifs marocains ne discontinue pas. Le Judaïsme marocain est dans limpasse et ses adeptes craignent de voir leur communauté séteindre avec le temps et donc rayer de la carte du royaume chérifien. Première partie de notre reportage
Il est 13 h 30 à la rue «Moulay Ismail» à Rabat. Esther Peretz, une vieille dame de 80 ans, est assise toute seule dans un coin sur les marches de la plus grande synagogue de Rabat «Talmud Torah». Echarpe à la tête, visage buriné, pâle et triste, elle parait inquiète, troublée et ne cesse dobserver les passants dans leur va-et-vient. A chaque fois que quelquun sapproche des marches, elle se met debout et prend un air affolé bien quelle reste inaperçue pour les gens. Elle attend que la synagogue ouvre ses portes à 15h00. «Esther habitait au quartier El Mellah et lorsque le plafond de sa maison sest effondré elle a cherché refuge chez nous», indique Marie, la secrétaire de la synagogue sur un ton irrité. Cette vieille dame juive est née à Salé, une ville séparée de la capitale du royaume par le fleuve Bou Regreg. «Je nai jamais trouvé une forte raison qui me pousse à quitter mon pays natal comme tous mes proches partis en Israël », murmure l'octogénaire dont les yeux se sont embués de larmes.
La communauté juive au Maroc sest réduite avec les années et compte aujourdhui moins de 5.000 personnes dont moins de deux cents à Rabat, selon les chiffres du Conseil des Communautés Israélites du Maroc.
Tout près de la synagogue «Talmud Torah», se trouve El Mellah de Rabat. Cest un ancien quartier entouré de murs, à plusieurs accès, autrefois réservé aux juifs, qu'ils ont déserté par la suite. Cest une sorte d'enclave ayant son propre cachet en comparaison avec les autres quartiers en raison de son ambiance animée par des commerçants, des marchands ambulants et autres activités qui sont disséminés dans ses ruelles qui grouillent de chalands.
280 000 personnes
Des petites échoppes se jouxtent un peu partout, les boulangers, volaillers, poissonniers, vendeurs de tissu, de légumes etc. sépoumonent pour attirer la clientèle. Une odeur répugnante se dégage de ce quartier populaire dont les bâtiments ne dépassent pas trois niveaux.
«Nous étions les rois du Mellah mais tout a changé pour nous et nous ne sommes aujourdhui que deux familles dans notre ex-quartier», regrette Menahem Dahan rabbin de la synagogue de Mellah.
Suspicieux au départ, il nous ouvre enfin la porte de sa maison. Des ornements et photos de figures du judaïsme couvrent les murs. Au centre dune table est posée une Torah richement décorée. La servante, les meubles, les corbeilles de fruits sur les tables du salon et son costume élégant montraient bien quil mène une vie aisée par rapport aux habitants de son quartier.
Kippa à la tête, il prend place sur un canapé arabe et commence à raconter son histoire. Natif de Mekhnès, Dahan poursuivit ses études universitaires en France avant de se rendre en Israël ou il a décroché un diplôme. Ce n'est qu'après quil décida de rentrer au pays, laissant derrière lui son père et ses frères qui ont émigré en Israël dans les années 60.
«Israël nétait pas le luxe dans le temps. C'est pourquoi jai préféré rester tout seul dans mon pays où jai enseigné lHébreu dans les écoles», explique le rabbin.
Le quinquagénaire David Toledano, Secrétaire général de la communauté hébraïque de Rabat, explique quavant les années quarante la population juive marocaine comptait près de 280.000 personnes. Après la création de lEtat dIsraël en 1948, plus de 90.000 sont parties pour
«la terre promise» par la Bible et le rêve de tous les juifs. La deuxième vague est intervenue avec lindépendance du pays en 1956, le départ des Français étant perçue comme une menace à leur sécurité.
REPORTAGE - Etre juif au Maroc (1) 0 Commentaires Entre sentiment dinsécurité et contraintes économiques, limmigration des Juifs marocains ne discontinue pas. Le Judaïsme marocain est dans limpasse et ses adeptes craignent de voir leur communauté séteindre avec le temps et donc rayer de la carte du royaume chérifien. Première partie de notre reportage
Il est 13 h 30 à la rue «Moulay Ismail» à Rabat. Esther Peretz, une vieille dame de 80 ans, est assise toute seule dans un coin sur les marches de la plus grande synagogue de Rabat «Talmud Torah». Echarpe à la tête, visage buriné, pâle et triste, elle parait inquiète, troublée et ne cesse dobserver les passants dans leur va-et-vient. A chaque fois que quelquun sapproche des marches, elle se met debout et prend un air affolé bien quelle reste inaperçue pour les gens. Elle attend que la synagogue ouvre ses portes à 15h00. «Esther habitait au quartier El Mellah et lorsque le plafond de sa maison sest effondré elle a cherché refuge chez nous», indique Marie, la secrétaire de la synagogue sur un ton irrité. Cette vieille dame juive est née à Salé, une ville séparée de la capitale du royaume par le fleuve Bou Regreg. «Je nai jamais trouvé une forte raison qui me pousse à quitter mon pays natal comme tous mes proches partis en Israël », murmure l'octogénaire dont les yeux se sont embués de larmes.
La communauté juive au Maroc sest réduite avec les années et compte aujourdhui moins de 5.000 personnes dont moins de deux cents à Rabat, selon les chiffres du Conseil des Communautés Israélites du Maroc.
Tout près de la synagogue «Talmud Torah», se trouve El Mellah de Rabat. Cest un ancien quartier entouré de murs, à plusieurs accès, autrefois réservé aux juifs, qu'ils ont déserté par la suite. Cest une sorte d'enclave ayant son propre cachet en comparaison avec les autres quartiers en raison de son ambiance animée par des commerçants, des marchands ambulants et autres activités qui sont disséminés dans ses ruelles qui grouillent de chalands.
280 000 personnes
Des petites échoppes se jouxtent un peu partout, les boulangers, volaillers, poissonniers, vendeurs de tissu, de légumes etc. sépoumonent pour attirer la clientèle. Une odeur répugnante se dégage de ce quartier populaire dont les bâtiments ne dépassent pas trois niveaux.
«Nous étions les rois du Mellah mais tout a changé pour nous et nous ne sommes aujourdhui que deux familles dans notre ex-quartier», regrette Menahem Dahan rabbin de la synagogue de Mellah.
Suspicieux au départ, il nous ouvre enfin la porte de sa maison. Des ornements et photos de figures du judaïsme couvrent les murs. Au centre dune table est posée une Torah richement décorée. La servante, les meubles, les corbeilles de fruits sur les tables du salon et son costume élégant montraient bien quil mène une vie aisée par rapport aux habitants de son quartier.
Kippa à la tête, il prend place sur un canapé arabe et commence à raconter son histoire. Natif de Mekhnès, Dahan poursuivit ses études universitaires en France avant de se rendre en Israël ou il a décroché un diplôme. Ce n'est qu'après quil décida de rentrer au pays, laissant derrière lui son père et ses frères qui ont émigré en Israël dans les années 60.
«Israël nétait pas le luxe dans le temps. C'est pourquoi jai préféré rester tout seul dans mon pays où jai enseigné lHébreu dans les écoles», explique le rabbin.
Le quinquagénaire David Toledano, Secrétaire général de la communauté hébraïque de Rabat, explique quavant les années quarante la population juive marocaine comptait près de 280.000 personnes. Après la création de lEtat dIsraël en 1948, plus de 90.000 sont parties pour
«la terre promise» par la Bible et le rêve de tous les juifs. La deuxième vague est intervenue avec lindépendance du pays en 1956, le départ des Français étant perçue comme une menace à leur sécurité.