Retraite : ces revenus qui resteront fiscalisés en 2017 malgré l'année blanche

mam80

la rose et le réséda
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Avec la mise en place du prélèvement à la source, les revenus engrangés en 2017 sont censés ne pas être imposés. Mais certains gains considérés comme exceptionnels resteront taxés. Parmi eux, plusieurs sont liés au départ en retraite.

Pour éviter que les ménages ne paient en 2018 à la fois l’impôt sur leurs revenus de 2017 et le prélèvement à la source sur leurs revenus de 2018, un crédit d’impôt spécifique est mis en place. Il doit permettre d’effacer l’impôt dû sur les revenus de 2017. Mais attention, ce crédit d’impôt ne couvrira pas les "revenus exceptionnels" pour lesquels l’impôt restera dû en 2018. Et la liste de ces "revenus exceptionnels", définie par la loi, n’est pas tendre pour ceux qui prendront leur retraite en 2017 !

En effet, si vous décidez de partir en retraite cette année, la totalité de votre prime de départ en retraite versée en 2017 sera imposable en 2018, sauf si votre départ intervient dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Cette imposition ne concerne toutefois que l’indemnité de départ proprement dite et pas forcément toutes les autres sommes versées à l’occasion de votre départ en retraite : les indemnités compensatrices de congés payés et de préavis versées en 2017 ne font pas partie des revenus exceptionnels imposables en 2018.

Par ailleurs, la règle est la même si vous êtes dirigeant ou mandataire social : les indemnités versées en 2017 à l’occasion de la cessation de vos fonctions seront également imposées en 2018.

En revanche, si vous êtes mis à la retraite par votre employeur – mise à la retraite qui ne peut intervenir qu’à partir de 65 ans et 9 mois pour les salariés nés en 1952 – vous n’aurez pas d’impôt à payer sur votre indemnité de mise à la retraite, y compris sur la fraction éventuellement imposable qui sera effacée par le crédit d’impôt.

Même si c’est votre dernière année dans votre entreprise, évitez de demander le versement immédiat de votre quote-part individuelle de participation et/ou de vos primes d’intéressement. Si vous le faites, vous devrez payer en 2018 l’impôt sur la participation et l’intéressement versés en 2017. Mieux vaut les verser sur votre PEE : vous pouvez le faire même si au moment où elles vous sont attribuées vous avez déjà quitté l’entreprise. Vous pourrez ensuite demander leur déblocage anticipé pour cessation de votre contrat de travail.

Enfin, si vous vous êtes constitué un capital sur un PERP pour financer l’achat de votre résidence principale en vue de votre retraite et que vous demandez à percevoir ce capital en 2017, il est considéré comme un revenu exceptionnel soumis à l’impôt. Il est imposable au barème progressif de l’impôt sur le revenu à moins que vous n’optiez lors de son versement pour un prélèvement forfaitaire libératoire de 7,5%, calculé sur le montant du capital versé diminué d’un abattement de 10%.

Nathalie Cheysson-Kaplan


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