Réforme des retraites : "la majorité ne devrait pas augmenter la durée de cotisation d'ici 2018", selon le député PS, Pascal Terrasse
Source : Capital.fr
11/06/2013 à 19:02 / Mis à jour le 11/06/2013 à 19:33
Alors que le Premier ministre s'apprête à recevoir le rapport Moreau, en vue de préparer la réforme des retraites, le député socialiste Pascal Terrasse, également membre du Conseil d'orientation des retraites (COR), prône un alignement des 35 régimes existants actuellement en France.
Pour le Monsieur Retraite du PS, le gouvernement ne devrait pas augmenter la durée de cotisation d'ici 2018 et aurait tout intérêt à revenir à la retraite à 65 ans pour le taux plein.
Capital.fr : Le rapport Moreau semble s'orienter vers un certain nombre d'ajustements, régime par régime.
Est-ce qu'un alignement des régimes des retraites est envisageable ?
Pascal Terrasse : Il me semble indispensable.
Il existe 35 régimes de retraites en France que l'on peut décomposer de la manière suivante :
le régime général complété par 2 régimes complémentaires, des régimes spécifiques qui bénéficient de compensations financières au titre des déséquilibres démographiques (agriculteurs, artisans, commerçants ), et des régimes particuliers qui sont liés à certaines professions (libérales, avocats, mineurs, RATP, EDF, Opéra de Paris ...).
Certains sont excédentaires et d'autres en déséquilibre démographique et donc financier.
A cela, il faut rappeler que pour les militaires et les fonctionnaires (police, agent des préfectures, enseignants...), c'est le budget de l'Etat qui assure le financement de leurs revenus d'activité, ainsi que de leurs retraites.
>> Lire aussi : Réforme des retraites : les mesures choc du futur rapport Moreau
Capital.fr : Souvent attaqué, le régime des fonctionnaires a déjà subi des alignements, notamment depuis la réforme de 2010.
Est-il possible de leur demander davantage d'efforts ?
Pascal Terrasse : Il est vrai que les fonctionnaires d'Etat - je pense aux enseignants notamment - partent à la retraite au même âge que les salariés du privé et avec le même nombre d'années de cotisations.
Reste que le montant de leur retraite est calculé sur les 6 derniers mois contre les 25 meilleures années dans le privé. Un nouveau mode de calcul convergent doit être étudié dans la durée, à condition d'ouvrir le débat sur l'accès des fonctionnaires à une retraite complémentaire (ndlr, la fonction publique ne bénéficie actuellement pas de régimes complémentaires).
Une telle réforme pourrait s'appliquer à toutes les nouvelles recrues de la fonction publique, comme cela a été le cas pour les nouveaux agents de France Télécom ou de La Poste.
En revanche, les fonctionnaires actuellement en poste, et qui ont fait l'effort d'être quelquefois moins bien rémunérés que dans le secteur privé, doivent conserver leurs garanties retraites, même après la réforme.
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Source : Capital.fr
11/06/2013 à 19:02 / Mis à jour le 11/06/2013 à 19:33
Alors que le Premier ministre s'apprête à recevoir le rapport Moreau, en vue de préparer la réforme des retraites, le député socialiste Pascal Terrasse, également membre du Conseil d'orientation des retraites (COR), prône un alignement des 35 régimes existants actuellement en France.
Pour le Monsieur Retraite du PS, le gouvernement ne devrait pas augmenter la durée de cotisation d'ici 2018 et aurait tout intérêt à revenir à la retraite à 65 ans pour le taux plein.
Capital.fr : Le rapport Moreau semble s'orienter vers un certain nombre d'ajustements, régime par régime.
Est-ce qu'un alignement des régimes des retraites est envisageable ?
Pascal Terrasse : Il me semble indispensable.
Il existe 35 régimes de retraites en France que l'on peut décomposer de la manière suivante :
le régime général complété par 2 régimes complémentaires, des régimes spécifiques qui bénéficient de compensations financières au titre des déséquilibres démographiques (agriculteurs, artisans, commerçants ), et des régimes particuliers qui sont liés à certaines professions (libérales, avocats, mineurs, RATP, EDF, Opéra de Paris ...).
Certains sont excédentaires et d'autres en déséquilibre démographique et donc financier.
A cela, il faut rappeler que pour les militaires et les fonctionnaires (police, agent des préfectures, enseignants...), c'est le budget de l'Etat qui assure le financement de leurs revenus d'activité, ainsi que de leurs retraites.
>> Lire aussi : Réforme des retraites : les mesures choc du futur rapport Moreau
Capital.fr : Souvent attaqué, le régime des fonctionnaires a déjà subi des alignements, notamment depuis la réforme de 2010.
Est-il possible de leur demander davantage d'efforts ?
Pascal Terrasse : Il est vrai que les fonctionnaires d'Etat - je pense aux enseignants notamment - partent à la retraite au même âge que les salariés du privé et avec le même nombre d'années de cotisations.
Reste que le montant de leur retraite est calculé sur les 6 derniers mois contre les 25 meilleures années dans le privé. Un nouveau mode de calcul convergent doit être étudié dans la durée, à condition d'ouvrir le débat sur l'accès des fonctionnaires à une retraite complémentaire (ndlr, la fonction publique ne bénéficie actuellement pas de régimes complémentaires).
Une telle réforme pourrait s'appliquer à toutes les nouvelles recrues de la fonction publique, comme cela a été le cas pour les nouveaux agents de France Télécom ou de La Poste.
En revanche, les fonctionnaires actuellement en poste, et qui ont fait l'effort d'être quelquefois moins bien rémunérés que dans le secteur privé, doivent conserver leurs garanties retraites, même après la réforme.
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