Les derniers affrontements entre Chinois expatriés en Algérie et les habitants de ce pays révèlent un malaise entre les deux communautés. Celles-ci sont toutefois condamnées à coexister, au nom de la coopération économique instaurée entre Alger et Pékin.
La tension monte entre la communauté chinoise installée en Algérie et les Algériens. A tel point que la discorde sest cristallisée, la semaine passée, dans des affrontements qui ont profondément choqué la population du quartier de Bab Ezzouar, à l'est dAlger.
Une querelle de voisinage a dégénéré en règlement de comptes à coups de couteau et de matraque, entre une cinquantaine dAlgériens et autant dimmigrés chinois. La raison? Un Chinois avait garé sa camionnette devant lentrée dune boutique appartenant à un habitant du quartier et a refusé de la déplacer, tout en proférant des insultes à lencontre du commerçant.
Bab Ezzouar est surnommée Chinatown en raison de la forte concentration de ressortissants Chinois qui sy sont installés pour commercer. Depuis quelques années, ils cohabitent tant bien que mal avec la population du quartier. Celle-ci, majoritairement musulmane, reproche à ceux quils avouent parfois considérer comme des intrus, de ne pas sintégrer et de faire fi des coutumes locales. « On ne peut pas vivre avec eux. Ils boivent de l'alcool et ne respectent pas notre religion. Ils doivent s'en aller », réclamait dailleurs un commerçant à la suite des violences.
Après lincident, la sécurité a été renforcée, et les boutiques chinoises ont rouvert après quelques jours de fermeture. Mais les retombées diplomatiques ne se sont pas fait attendre. « L'ambassade chinoise en Algérie a protesté auprès du gouvernement local et de la police et appelé l'Algérie à calmer la situation, à punir les responsables selon la loi et à éviter que de tels incidents ne se reproduisent », a indiqué la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jiang Yu.
Leldorado algérien
Par ailleurs, lambassadeur chinois sest rendu sur place et a appelé ses compatriotes à respecter les coutumes locales, insistant sur le fait que de telles échauffourées ne devaient pas faire oublier les liens qui unissent Alger à Pékin.
Et pour cause, puisque la seule et unique raison de la présence de près de 30.000 expatriés en Algérie réside dans lattrait économique incarné par leldorado algérien. Le pays a engagé dimmenses travaux de construction, et, depuis cinq ans, fait de plus en plus appel à la Chine pour prendre en main ces chantiers gigantesques de routes, de logements Aujourdhui, cest près de 80% du marché algérien qui est détenu par Pékin, et ce nest pas prêt de sarrêter.
Les raisons de ce succès? Des prix les plus attractifs qui soient. Car quand la Chine débarque en Algérie, cest avec ses ingénieurs, ses matériaux de construction à moindre coût et surtout sa main duvre très bon marché et docile, toute entière dévouée à son travail, qui dort dans des « bases » accolées aux chantiers et qui nen sort quen bleu de travail.
Concurrence et jalousies
Sauf que, dannée en année, la communauté sinophone sest enhardie et a poussé jusquaux cités commerçantes, où certains chinois recyclés en marchands font désormais concurrence aux boutiquiers algérois. Cest le cas à Bab Ezzouar. Car, sans parler du fossé culturel qui existe entre les deux communautés, les Algériens ne voient pas dun très bon il que les immigrés chinois viennent marcher sur leurs plates-bandes. Cest dailleurs aussi le cas sur les chantiers de construction où, malgré lobligation dembaucher environ 20% douvriers locaux, certains Algériens dénoncent la « vague » chinoise qui rafle les emplois.
Pour les autorités, chinoises comme algériennes, il devient urgent de faire retomber la pression. Dautant que dans le contexte de crise actuel, il est impensable de se priver dune telle coopération économique, surtout depuis la récente signature par les grandes compagnies pétrolières comme Sinopec (China Petroleum and Chemical Corporation) de gros contrats dexploitation des hydrocarbures algériens.
Jeune Afrique
La tension monte entre la communauté chinoise installée en Algérie et les Algériens. A tel point que la discorde sest cristallisée, la semaine passée, dans des affrontements qui ont profondément choqué la population du quartier de Bab Ezzouar, à l'est dAlger.
Une querelle de voisinage a dégénéré en règlement de comptes à coups de couteau et de matraque, entre une cinquantaine dAlgériens et autant dimmigrés chinois. La raison? Un Chinois avait garé sa camionnette devant lentrée dune boutique appartenant à un habitant du quartier et a refusé de la déplacer, tout en proférant des insultes à lencontre du commerçant.
Bab Ezzouar est surnommée Chinatown en raison de la forte concentration de ressortissants Chinois qui sy sont installés pour commercer. Depuis quelques années, ils cohabitent tant bien que mal avec la population du quartier. Celle-ci, majoritairement musulmane, reproche à ceux quils avouent parfois considérer comme des intrus, de ne pas sintégrer et de faire fi des coutumes locales. « On ne peut pas vivre avec eux. Ils boivent de l'alcool et ne respectent pas notre religion. Ils doivent s'en aller », réclamait dailleurs un commerçant à la suite des violences.
Après lincident, la sécurité a été renforcée, et les boutiques chinoises ont rouvert après quelques jours de fermeture. Mais les retombées diplomatiques ne se sont pas fait attendre. « L'ambassade chinoise en Algérie a protesté auprès du gouvernement local et de la police et appelé l'Algérie à calmer la situation, à punir les responsables selon la loi et à éviter que de tels incidents ne se reproduisent », a indiqué la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jiang Yu.
Leldorado algérien
Par ailleurs, lambassadeur chinois sest rendu sur place et a appelé ses compatriotes à respecter les coutumes locales, insistant sur le fait que de telles échauffourées ne devaient pas faire oublier les liens qui unissent Alger à Pékin.
Et pour cause, puisque la seule et unique raison de la présence de près de 30.000 expatriés en Algérie réside dans lattrait économique incarné par leldorado algérien. Le pays a engagé dimmenses travaux de construction, et, depuis cinq ans, fait de plus en plus appel à la Chine pour prendre en main ces chantiers gigantesques de routes, de logements Aujourdhui, cest près de 80% du marché algérien qui est détenu par Pékin, et ce nest pas prêt de sarrêter.
Les raisons de ce succès? Des prix les plus attractifs qui soient. Car quand la Chine débarque en Algérie, cest avec ses ingénieurs, ses matériaux de construction à moindre coût et surtout sa main duvre très bon marché et docile, toute entière dévouée à son travail, qui dort dans des « bases » accolées aux chantiers et qui nen sort quen bleu de travail.
Concurrence et jalousies
Sauf que, dannée en année, la communauté sinophone sest enhardie et a poussé jusquaux cités commerçantes, où certains chinois recyclés en marchands font désormais concurrence aux boutiquiers algérois. Cest le cas à Bab Ezzouar. Car, sans parler du fossé culturel qui existe entre les deux communautés, les Algériens ne voient pas dun très bon il que les immigrés chinois viennent marcher sur leurs plates-bandes. Cest dailleurs aussi le cas sur les chantiers de construction où, malgré lobligation dembaucher environ 20% douvriers locaux, certains Algériens dénoncent la « vague » chinoise qui rafle les emplois.
Pour les autorités, chinoises comme algériennes, il devient urgent de faire retomber la pression. Dautant que dans le contexte de crise actuel, il est impensable de se priver dune telle coopération économique, surtout depuis la récente signature par les grandes compagnies pétrolières comme Sinopec (China Petroleum and Chemical Corporation) de gros contrats dexploitation des hydrocarbures algériens.
Jeune Afrique