Le Conseil national du RNI, réuni vendredi dernier à Bouznika, a donné son feu vert à l’entrée du parti au gouvernement. Il a, par la même occasion, délégué au président le pouvoir de conduire les négociations. Désormais, après le Bureau politique et le Conseil national, Salaheddine Mezouar a les coudées franches pour entamer les négociations avec Abdelilah Benkirane. Aujourd’hui, la balle est dans le camp du chef du gouvernement qui devra faire une offre à son nouvel allié. C’est lui qui doit prendre l’initiative et fixer un agenda pour démarrer ces négociations.
En pratique, Benkirane devra venir avec une proposition concrète. Le RNI fera une contre-offre. Sur la table, des problèmes liés notamment au programme gouvernemental, au pacte de la majorité et à la reconfiguration de l’architecture du gouvernement. Au rythme où vont les choses, les négociations, qui seront ardues, prendront du temps. Car, les exigences de Mezouar ne semblent pas caler avec les attentes de Benkirane qui souhaite remplacer les ministres istiqlaliens démissionnaires par ceux du RNI. Sur ce point, le Conseil national a réitéré la position de son président: le RNI ne sera pas la roue de secours. En plus, le président du RNI raisonne en priorités de réforme, avant d’aborder la question sensible des portefeuilles ministériels.
Pour être plus pragmatique, le RNI ne semble pas intéressé par le perchoir. D’abord, c’est un poste de prestige, troisième homme dans la hiérarchie de l’Etat, mais sans avoir un impact électoral. En plus, cette question de Parlement ne se pose pas aujourd’hui. La Chambre des représentants a un président, Karim Ghellab, jusqu’au printemps 2014. La présidence n’est donc pas concernée par la démission des 5 ministres istiqlaliens. Du coup, ce point ne devra pas figurer dans les discussions entre les deux dirigeants politiques. Salaheddine Mezouar voudra échanger le perchoir contre deux postes ministériels, selon la règle de calcul appliquée avec l’Istiqlal en décembre 2011. S’il obtient ce deal, il aura alors droit à 8 portefeuilles. Comme il est en position de force, il voudra monter les enchères pour décrocher le maximum de ministères ayant un impact électoral. Car, dans cette affaire, il s’agit aussi et surtout de préparer le parti pour les prochaines législatives de 2016.
Comme le Maroc est confronté à un problème de relance économique, Mezouar pourrait être intéressé par la direction d’un grand ministère d’Etat, chapeautant les départements de l’économie et des finances, y compris les affaires générales dont dépend la Caisse de compensation. Il a l’expérience et pourra s’entourer de toutes les expertises en vue de redresser la situation et restaurer la confiance des investisseurs à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Surtout que les finances publiques se sont dégradées avec un déficit budgétaire qui s’aggrave. S’il obtient ce grand ministère des Finances, il sera réhabilité après avoir été traîné dans la boue par des faucons du PJD.
La présence féminine au gouvernement est également un élément de négociation du président du RNI. Pour le prochain gouvernement, c’est une occasion de se rattraper de la grosse erreur d’avoir une seule femme ministre. «Une régression insultante pour le Maroc», a-t-il dit il y a une semaine. Pour lui, il faudra au moins revenir au niveau de l’ancien gouvernement qui avait 7 femmes ministres.
Sur la table également, l’option de lui confier les Affaires étrangères. Cette situation présente l’inconvénient de voir Salaheddine Mezouar constamment en voyage à l’étranger. Cela l’éloigne de la gestion du parti et des réunions hebdomadaires de son bureau politique. Même s’il a la possibilité de déléguer certaines de ses attributions, il court le risque d’être déconnecté de la pratique politique.
www.leconomiste.com/article/909601-rnigouvernement-benkirane-iiles-choses-s-rieuses-commencent
En pratique, Benkirane devra venir avec une proposition concrète. Le RNI fera une contre-offre. Sur la table, des problèmes liés notamment au programme gouvernemental, au pacte de la majorité et à la reconfiguration de l’architecture du gouvernement. Au rythme où vont les choses, les négociations, qui seront ardues, prendront du temps. Car, les exigences de Mezouar ne semblent pas caler avec les attentes de Benkirane qui souhaite remplacer les ministres istiqlaliens démissionnaires par ceux du RNI. Sur ce point, le Conseil national a réitéré la position de son président: le RNI ne sera pas la roue de secours. En plus, le président du RNI raisonne en priorités de réforme, avant d’aborder la question sensible des portefeuilles ministériels.
Pour être plus pragmatique, le RNI ne semble pas intéressé par le perchoir. D’abord, c’est un poste de prestige, troisième homme dans la hiérarchie de l’Etat, mais sans avoir un impact électoral. En plus, cette question de Parlement ne se pose pas aujourd’hui. La Chambre des représentants a un président, Karim Ghellab, jusqu’au printemps 2014. La présidence n’est donc pas concernée par la démission des 5 ministres istiqlaliens. Du coup, ce point ne devra pas figurer dans les discussions entre les deux dirigeants politiques. Salaheddine Mezouar voudra échanger le perchoir contre deux postes ministériels, selon la règle de calcul appliquée avec l’Istiqlal en décembre 2011. S’il obtient ce deal, il aura alors droit à 8 portefeuilles. Comme il est en position de force, il voudra monter les enchères pour décrocher le maximum de ministères ayant un impact électoral. Car, dans cette affaire, il s’agit aussi et surtout de préparer le parti pour les prochaines législatives de 2016.
Comme le Maroc est confronté à un problème de relance économique, Mezouar pourrait être intéressé par la direction d’un grand ministère d’Etat, chapeautant les départements de l’économie et des finances, y compris les affaires générales dont dépend la Caisse de compensation. Il a l’expérience et pourra s’entourer de toutes les expertises en vue de redresser la situation et restaurer la confiance des investisseurs à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Surtout que les finances publiques se sont dégradées avec un déficit budgétaire qui s’aggrave. S’il obtient ce grand ministère des Finances, il sera réhabilité après avoir été traîné dans la boue par des faucons du PJD.
La présence féminine au gouvernement est également un élément de négociation du président du RNI. Pour le prochain gouvernement, c’est une occasion de se rattraper de la grosse erreur d’avoir une seule femme ministre. «Une régression insultante pour le Maroc», a-t-il dit il y a une semaine. Pour lui, il faudra au moins revenir au niveau de l’ancien gouvernement qui avait 7 femmes ministres.
Sur la table également, l’option de lui confier les Affaires étrangères. Cette situation présente l’inconvénient de voir Salaheddine Mezouar constamment en voyage à l’étranger. Cela l’éloigne de la gestion du parti et des réunions hebdomadaires de son bureau politique. Même s’il a la possibilité de déléguer certaines de ses attributions, il court le risque d’être déconnecté de la pratique politique.
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