Pirouettete
杜妮娅
Multiplication des attaques contre les Roms en République tchèque
La multiplication des violences contre les Roms dans le pays a contraint le gouvernement tchèque à promettre, lundi 20 avril, de présenter, avant sa démission début mai, un plan de lutte contre l'extrême droite.
Le seul week-end des 19 et 20 avril a été marqué par une manifestation de 300 néonazis à Usti-nad-Labem (au nord de Prague) et l'incendie, par des cocktails Molotov, d'une maison habitée par des Roms, à Vitkov en Moravie du Nord. Une fillette de 2 ans, dans un état critique, et ses parents ont été grièvement brûlés. Cet attentat a été condamné par le président Vaclav Klaus, le premier ministre (conservateur) démissionnaire Mirek Topolanek et le chef de l'opposition sociale-démocrate Jiri Paroubek, mais aucun responsable politique ne s'est rendu sur les lieux pour rencontrer les victimes.
Pour les représentants roms et les commentateurs, "ce n'était qu'une question de temps pour qu'un tel drame ait lieu". Au cours des six derniers mois, plusieurs incendies criminels contre des maisons de Roms ont été déclenchés selon le même scénario dans diverses localités du pays. Par ailleurs, l'extrême droite a organisé dans plusieurs villes symboliques des rassemblements contre la communauté juive (à Prague et à Pilsen) ou contre les Roms (à Prerov, Litvinov, Usti, Slany, Krupka). A Litvinov, début novembre, et à Prerov, début avril, des combats de rues ont opposé les néonazis aux forces de l'ordre qui les empêchaient d'atteindre les quartiers roms de ces villes où ils projetaient de "nettoyer la cité des inadaptables", terme utilisé par les politiques tchèques pour désigner les Roms.
Après les heurts violents à Litvinov, le gouvernement avait décidé de dissoudre le Parti ouvrier, principale formation d'extrême droite, qui dispose d'une garde entraînée aux coups de force. Fin mars, le tribunal de Prague a rejeté la demande du ministre de l'intérieur qui, en dépit des conseils reçus, a bâclé sa plainte. "Malgré tous nos avertissements, le gouvernement n'a pas pris au sérieux la lutte contre l'extrême droite et la xénophobie", estime Jarmila Balazova, de l'association Romea.
ANTISÉMITISME
Mirek Topolanek a indiqué que le plan comprendra des "éléments répressifs et de prévention". De nouvelles procédures de dissolution vont être lancées contre les formations xénophobes et antisémites les plus en vue. Pour ce qui concerne la prévention, les autorités vont devoir employer les grands moyens. Selon des sondages récents, la population tchèque, et en particulier les jeunes, est réceptive au racisme de l'extrême droite même si, pour l'instant, ses résultats politiques sont minimes. Plus de la moitié des Tchèques estiment qu'il y a trop d'étrangers dans le pays (ils ne représentent que 2 % à 3 % de la population). Près de 70 % reconnaissent avoir une mauvaise opinion des Roms et ne pas en vouloir comme voisin.
L'intelligentsia rom a lancé lundi un appel, intitulé "Assez !", aux autorités et à la population pour une prise de conscience du danger. "Aujourd'hui, ce sont les Roms qui sont visés, demain cela pourra être chacun d'entre vous", affirme le texte. La Fédération des communautés juives, qui fait face aussi à une recrudescence de l'antisémitisme, a apporté un soutien appuyé aux responsables roms.
Martin Plichta
La multiplication des violences contre les Roms dans le pays a contraint le gouvernement tchèque à promettre, lundi 20 avril, de présenter, avant sa démission début mai, un plan de lutte contre l'extrême droite.
Le seul week-end des 19 et 20 avril a été marqué par une manifestation de 300 néonazis à Usti-nad-Labem (au nord de Prague) et l'incendie, par des cocktails Molotov, d'une maison habitée par des Roms, à Vitkov en Moravie du Nord. Une fillette de 2 ans, dans un état critique, et ses parents ont été grièvement brûlés. Cet attentat a été condamné par le président Vaclav Klaus, le premier ministre (conservateur) démissionnaire Mirek Topolanek et le chef de l'opposition sociale-démocrate Jiri Paroubek, mais aucun responsable politique ne s'est rendu sur les lieux pour rencontrer les victimes.
Pour les représentants roms et les commentateurs, "ce n'était qu'une question de temps pour qu'un tel drame ait lieu". Au cours des six derniers mois, plusieurs incendies criminels contre des maisons de Roms ont été déclenchés selon le même scénario dans diverses localités du pays. Par ailleurs, l'extrême droite a organisé dans plusieurs villes symboliques des rassemblements contre la communauté juive (à Prague et à Pilsen) ou contre les Roms (à Prerov, Litvinov, Usti, Slany, Krupka). A Litvinov, début novembre, et à Prerov, début avril, des combats de rues ont opposé les néonazis aux forces de l'ordre qui les empêchaient d'atteindre les quartiers roms de ces villes où ils projetaient de "nettoyer la cité des inadaptables", terme utilisé par les politiques tchèques pour désigner les Roms.
Après les heurts violents à Litvinov, le gouvernement avait décidé de dissoudre le Parti ouvrier, principale formation d'extrême droite, qui dispose d'une garde entraînée aux coups de force. Fin mars, le tribunal de Prague a rejeté la demande du ministre de l'intérieur qui, en dépit des conseils reçus, a bâclé sa plainte. "Malgré tous nos avertissements, le gouvernement n'a pas pris au sérieux la lutte contre l'extrême droite et la xénophobie", estime Jarmila Balazova, de l'association Romea.
ANTISÉMITISME
Mirek Topolanek a indiqué que le plan comprendra des "éléments répressifs et de prévention". De nouvelles procédures de dissolution vont être lancées contre les formations xénophobes et antisémites les plus en vue. Pour ce qui concerne la prévention, les autorités vont devoir employer les grands moyens. Selon des sondages récents, la population tchèque, et en particulier les jeunes, est réceptive au racisme de l'extrême droite même si, pour l'instant, ses résultats politiques sont minimes. Plus de la moitié des Tchèques estiment qu'il y a trop d'étrangers dans le pays (ils ne représentent que 2 % à 3 % de la population). Près de 70 % reconnaissent avoir une mauvaise opinion des Roms et ne pas en vouloir comme voisin.
L'intelligentsia rom a lancé lundi un appel, intitulé "Assez !", aux autorités et à la population pour une prise de conscience du danger. "Aujourd'hui, ce sont les Roms qui sont visés, demain cela pourra être chacun d'entre vous", affirme le texte. La Fédération des communautés juives, qui fait face aussi à une recrudescence de l'antisémitisme, a apporté un soutien appuyé aux responsables roms.
Martin Plichta