Amine
En mode pause
Combiné à celui dun organisme américain, le vaccin a montré une certaine efficacité. MAIS LA COMMERCIALISATION RESTE HYPOTHÉTIQUE.
A une époque où lon reproche souvent aux groupes pharmaceutiques de privilégier les profits à court terme, Sanofi-Aventis a eu beau jeu hier de souligner quil travaille aussi sur lune des grandes pathologies de lépoque : le sida. Le laboratoire français a participé à un essai, organisé par larmée américaine et réalisé durant six ans par le ministère thaïlandais de la Santé publique. 16.000 volontaires de ce pays ont reçu deux vaccins expérimentaux : lAlvac de Sanofi-Pasteur filiale de Sanofi et lAidsvax de laméricain VaxGen contrôlé aujourdhui par une organisation à but non lucratif.
La combinaison des deux a permis de réduire de près dun tiers (31,2 %) le taux de patients infectés. « Il faut faire preuve de grande prudence vis-à-vis de ces résultats, qui font état dune protection modeste », a prévenu Jean-François Delfraissy, directeur de lAgence nationale de recherches sur le sida (ANRS). Mais lessai présente le mérite de relancer lespoir dun vaccin. « Le seuil defficacité était fixé à 50 % avec le gouvernement thaïlandais, il ny aura donc pas de commercialisation du vaccin », a reconnu Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi.
Un tel vaccin nest pas à attendre avant une décennie. Létude comporte encore beaucoup de zones dombre : quel est le mécanisme de protection chez les patients non infectés ? La durée de cette protection ? Pour quelles populations le vaccin est-il efficace ? « Outre des raisons logistiques, le choix de la Thaïlande repose sur la relative stabilité du virus dans le pays et la moindre part de population infectée par le VIH », a précisé Michel de Wilde, responsable de la R&D chez Sanofi- Pasteur. Ces résultats ont aussi permis à la communauté scientifique de rappeler limportance des fonds dans la recherche.
Létude, financée à 75 % par le NIH et à 25 % par larmée américaine, a coûté 105 millions deuros. « En comparaison, lANRS ne dispose que de 5,5 millions deuros chaque année pour la recherche sur un vaccin ! Il est donc primordial que les groupes pharmaceutiques reviennent vers ce domaine », a expliqué Jean-François Delfraissy. Sanofi lui-même, quasiment absent de la recherche contre le sida, nenvisage pas de débloquer des financements après cette étude. « Si de nouvelles cibles dessais sont identifiées, alors nous allouerons un budget », veut croire Chris Viehbacher. Interrogé sur lopportunité de racheter les droits sur le vaccin Aidsvax, le dirigeant sest laissé le temps de la réflexion Les résultats détaillés de létude seront publiés le 20 octobre à Paris, lors dune conférence internationale sur le sida.
A une époque où lon reproche souvent aux groupes pharmaceutiques de privilégier les profits à court terme, Sanofi-Aventis a eu beau jeu hier de souligner quil travaille aussi sur lune des grandes pathologies de lépoque : le sida. Le laboratoire français a participé à un essai, organisé par larmée américaine et réalisé durant six ans par le ministère thaïlandais de la Santé publique. 16.000 volontaires de ce pays ont reçu deux vaccins expérimentaux : lAlvac de Sanofi-Pasteur filiale de Sanofi et lAidsvax de laméricain VaxGen contrôlé aujourdhui par une organisation à but non lucratif.
La combinaison des deux a permis de réduire de près dun tiers (31,2 %) le taux de patients infectés. « Il faut faire preuve de grande prudence vis-à-vis de ces résultats, qui font état dune protection modeste », a prévenu Jean-François Delfraissy, directeur de lAgence nationale de recherches sur le sida (ANRS). Mais lessai présente le mérite de relancer lespoir dun vaccin. « Le seuil defficacité était fixé à 50 % avec le gouvernement thaïlandais, il ny aura donc pas de commercialisation du vaccin », a reconnu Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi.
Un tel vaccin nest pas à attendre avant une décennie. Létude comporte encore beaucoup de zones dombre : quel est le mécanisme de protection chez les patients non infectés ? La durée de cette protection ? Pour quelles populations le vaccin est-il efficace ? « Outre des raisons logistiques, le choix de la Thaïlande repose sur la relative stabilité du virus dans le pays et la moindre part de population infectée par le VIH », a précisé Michel de Wilde, responsable de la R&D chez Sanofi- Pasteur. Ces résultats ont aussi permis à la communauté scientifique de rappeler limportance des fonds dans la recherche.
Létude, financée à 75 % par le NIH et à 25 % par larmée américaine, a coûté 105 millions deuros. « En comparaison, lANRS ne dispose que de 5,5 millions deuros chaque année pour la recherche sur un vaccin ! Il est donc primordial que les groupes pharmaceutiques reviennent vers ce domaine », a expliqué Jean-François Delfraissy. Sanofi lui-même, quasiment absent de la recherche contre le sida, nenvisage pas de débloquer des financements après cette étude. « Si de nouvelles cibles dessais sont identifiées, alors nous allouerons un budget », veut croire Chris Viehbacher. Interrogé sur lopportunité de racheter les droits sur le vaccin Aidsvax, le dirigeant sest laissé le temps de la réflexion Les résultats détaillés de létude seront publiés le 20 octobre à Paris, lors dune conférence internationale sur le sida.