Un texte de René Guenon qui anéantie les paradigmes:
"Ce nest guère quau XIXe siècle quon a vu des hommes se faire gloire de leur ignorance, car se proclamer « agnostique » nest point autre chose que cela, et prétendre interdire à tous la connaissance de ce quils ignoraient eux-même ; et cela marquait une étape de plus dans la déchéance intellectuelle de lOccident.
En voulant séparer radicalement les sciences de tout principe supérieur sous prétexte dassurer leur indépendance, la conception moderne leur enlève toute signification profonde et même tout intérêt véritable au point de vue de la connaissance, et elle ne peut aboutir quà une impasse, puisquelle les enferme dans un domaine irrémédiablement borné.
Cest pourquoi la « science profane », celle des modernes, peut à juste titre, ainsi que nous lavons déjà dit ailleurs, être regardée comme un « savoir ignorant » : savoir dordre inférieur, qui se tient tout entier au niveau de la plus basse réalité, et savoir ignorant de tout ce qui le dépasse, ignorant de toute fin supérieure à lui-même, comme de tout principe qui pourrait lui assurer une place légitime, si humble soit-elle, parmi les divers ordres de la connaissance intégrale ; enfermée irrémédiablement dans le domaine relatif et borné où elle a voulu se proclamer indépendante, ayant ainsi coupé elle-même toute communication avec la vérité transcendante et avec la connaissance suprême, ce nest plus quune science vaine et illusoire, qui, à vrai dire, ne vient de rien et ne conduit à rien.
(à suivre)
"Ce nest guère quau XIXe siècle quon a vu des hommes se faire gloire de leur ignorance, car se proclamer « agnostique » nest point autre chose que cela, et prétendre interdire à tous la connaissance de ce quils ignoraient eux-même ; et cela marquait une étape de plus dans la déchéance intellectuelle de lOccident.
En voulant séparer radicalement les sciences de tout principe supérieur sous prétexte dassurer leur indépendance, la conception moderne leur enlève toute signification profonde et même tout intérêt véritable au point de vue de la connaissance, et elle ne peut aboutir quà une impasse, puisquelle les enferme dans un domaine irrémédiablement borné.
Cest pourquoi la « science profane », celle des modernes, peut à juste titre, ainsi que nous lavons déjà dit ailleurs, être regardée comme un « savoir ignorant » : savoir dordre inférieur, qui se tient tout entier au niveau de la plus basse réalité, et savoir ignorant de tout ce qui le dépasse, ignorant de toute fin supérieure à lui-même, comme de tout principe qui pourrait lui assurer une place légitime, si humble soit-elle, parmi les divers ordres de la connaissance intégrale ; enfermée irrémédiablement dans le domaine relatif et borné où elle a voulu se proclamer indépendante, ayant ainsi coupé elle-même toute communication avec la vérité transcendante et avec la connaissance suprême, ce nest plus quune science vaine et illusoire, qui, à vrai dire, ne vient de rien et ne conduit à rien.
(à suivre)