« Sebta et Melilla sont historiquement marocaines »

Bladi Robot

Je suis un vrai robot!
Le président de la commission du Sahara marocain au sein du Parti de la justice et du développement (PJD), Mustapha El Khalfi, reste très critique vis-à-vis de l'Espagne qui jouerait à un jeu flou sur la question du Sahara. Il a déclaré au cours d'une journée d'étude sur la crise migratoire que la nouvelle diplomatie marocaine renforcée par le soutien des États-Unis, peut conduire à un revirement de situation des villes de Sebta et Melilla.
Cette journée d'étude sur la crise migratoire initiée par le PJD (...)

- Société / Mustapha El Khalfi, Parti de la Justice et du Développement (PJD), Polisario, Espagne, Rencontre

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Après tout les espagnols se sont installés dans demander la permission à personne
 

Edito – Diplomatie. Le Maroc n’est pas la poubelle de l’Europe​


Si Hassan II nous a habitués aux affrontements feutrés, Mohammed VI pratique désormais une diplomatie offensive. Coup pour coup. C’est désormais dans le style du personnage : tout converge évidement entre les deux monarques, l’idéologie, le projet politique, les intérêts stratégiques du pays sauf la manière d’exercer le pouvoir et surtout la façon de mener la diplomatie.​


Il y a aujourd’hui, intensément présente dans tous les vœux du chef de l’Etat, une trame évidente : l’idée que le poids du royaume, sa voix dans le concert des nations est bien une réalité ; que ce pays représente une permanence ; qu’il est aussi une attitude, un état d’esprit et une conception irréductible, celle d’un acteur majeur dans l’histoire du monde arabe si ce n’est dans le monde tout court. On en est ou on n’en est pas. C’est ainsi.

Ce « pôle régalien » de la diplomatie reste le pré carré du palais et c’est tant mieux parce qu’il est légitime de se poser la question pour savoir si nous avons assez d’hommes politiques capables de ne plus se laisser aller aux délices de la servitude (à l’occident) au détriment des servitudes de la grandeur du Maroc ?

Il est vrai qu’on revient de loin. Le chantage à la « Notre ami le roi » n’est plus opérationnel depuis que Catherine Graciet et Eric Laurent ont été pris la main dans le pot de confiture et au lieu de se remplir les poches, ils risquent désormais de passer par la case prison, les juges d’instruction parisiens ayant ordonné le procès pour « chantage » pour les deux journalistes.

Or, le changement de paradigme souhaité par le souverain est une question centrale qui se résume en la reconnaissance de la souveraineté du royaume sur tous ses territoires et un traitement d’égal à égal. Tant que cette question ne sera pas réglée, le grand malentendu reviendra régulièrement sur le devant de la scène, avec sa litanie de ruptures, de rappels d’ambassadeurs et pourquoi pas de crises majeures, car le Maroc n’est ni le gendarme ni la poubelle de l’Europe.

Même si l’élite occidentale aveuglée par ces clichés teintés de condescendance ne comprend pas le sens des réactions fermes du royaume à toute tentative de regarder le pays de haut. L’Allemagne de Merkel qui, sous prétexte de déverser quelques millions de marks à des ONG allemandes actives au Maroc, donneuses de leçons dont l’arrogance n’a d’égal que leur stupidité à endoctriner des individus à rentrer en dissidence contre leur propre pays ; la France qui use à satiété de son statut de partenaire privilégié pour exiger la part du lion dans les contrats signés dans le royaume ; et cerise sur le gâteau, une Espagne qui mène une guerre tous azimuts contre son voisin du sud en usant de procédés dignes des barbouzeries de l’Amérique du sud, n’hésitant pas à faire entrer sur son territoire un chef du Polisario sous une fausse identité !

Le futur du monde a radicalement tourné le dos à l’Europe et un pays émergent comme le Maroc aura bientôt la carrure d’une puissance régionale capable de disputer aux grandes puissances les marchés et les ressources rares du continent africain. L’accord de libre-échange signé entre le Maroc et les États-Unis d’Amérique en juin 2004 et la reconnaissance de la marocanité du Sahara en 2020 montrent que c’est Washington qui a le mieux saisi ces nouvelles réalités géopolitiques.
 
Cerise sur le gâteau, dans un secteur aussi stratégique que le renseignement, le royaume semble avoir damé le pion aux meilleurs spécialistes occidentaux de la question. La récente mise à nu des micmacs des services algériens et espagnols pour introduire en catimini dans un hôpital espagnol le mercenaire en chef des séparatistes et le démantèlement des cellules terroristes chargées de commettre des attentats sur le territoire marocain armées par Alger ou Téhéran (pour ne citer que ces deux-là) ne sont que la pointe de l’iceberg. Sur le plan de l’information stratégique à haute valeur ajoutée, le royaume n’a certainement pas à rougir.

Quel que soit le regard que l’on porte sur l’histoire des relations entre le royaume et l’Europe du dernier siècle, la réalité brutale qui saute au visage, c’est que l’Europe continue à voir le royaume à travers le prisme d’un pays autrefois sous tutelle. On se retrouve alors avec deux légitimités incompatibles : la première, celle des Européens, à leur tête l’Espagne et la France, fantasmée par les nostalgiques de l’occupation et celle du royaume qui veut sortir définitivement de l’impasse d’une relation de maître à esclave qui n’a plus de raison d’être, vu le changement des rapports de force.

Il y a pourtant urgence à revenir aux fondamentaux : il n’y aura pas de paix durable avec l’Europe sans respect de l’autre, sans partenariat win-win et surtout sans la mise à mort de cette dialectique du maître et de l’esclave. Le pacte colonial prend eau de toutes parts et les nostalgiques du franquisme en Espagne comme les derniers héritiers de la France de Vichy ou encore les usagers de la vulgate néonazie en Allemagne devraient revoir leur fondamentaux.

Le Maroc n’est pas un département d’outre-mer et les derniers anachronismes que sont Sebta et Mellilia (territoires marocains spoliés) ne sont qu’une question de temps, plus tôt que tard, ces deux villes reviendront à leur patrie d’origine. Quant au Sahara, la question ne se pose plus, et si certains de ses résidents indélicats cherchent bien à profiter d’une rente de situation, la plupart ont compris l’intérêt qu’il y avait à mettre tout dans le pot commun.

Face à ces nouvelles réalités, l’embarras des dirigeants occidentaux est profond mais, dans la mesure où il fait éclater en l’air le ghetto doctrinal, l’esprit de chapelle et la nostalgie du passé, le voilà qui redevient porteur d’espoir, l’espoir que le décès des idéologies coloniales soit définitivement acté.

D’ores et déjà l’évolution du monde est en train de démontrer que l’occupation des pays africains n’a été qu’une monstrueuse et injustifiable déviation marquée par le désir morbide de l’emporter sur l’autre. Lorsqu’on pense à tous les drames, à toutes les scissions et à tous les éclatements que le colonialisme a suscités dans les pays du Sud, cette question a aujourd’hui d’incalculables conséquences.
Si le Maroc s’est abstenu jusqu’à présent de demander des comptes aux anciens colons, c’est juste pour montrer que le royaume veut bien tourner la page, à condition qu’on arrête de lui chercher des poux dans la tête. Désormais, on rendra coup sur coup et pas question d’abandonner un seul pouce de notre territoire, que ce soit au sud du pays ou dans son extrême nord.

Si l’on ne peut présager de l’avenir, le présent montre en tout cas que jamais autant qu’aujourd’hui, les perspectives de nouveaux rapports n’ont été aussi complexes, mais jamais, en même temps, elles n’ont été aussi passionnantes et porteuses d’espérances.
La conclusion, c’est que, loin de fermer la porte à l’Europe, notre simple ambition est de l’aider à dépasser les anciens problèmes dans un contexte moderne. Et de lui apprendre qu’on peut toujours obtenir de gré à gré ce qu’on n’espère plus arracher par la force. N’est-ce pas Napoléon qui disait « il n’y a que deux puissances dans le monde, le sabre et l’esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l’esprit ».

 

Dernier vestige d’une autre ère, l’Espagne continuait d’occuper au nord du Maroc les présides de Ceuta, d’Al Hoceima, du peñon de Velez et de Melilla auxquels elle ajouta, en 1848, les trois îlots stériles des Chaffarines, à l’embouchure de la Moulouya. Harcelés en permanence par les « combattants de la foi » et les tribus du Rif, les quelques milliers d’Espagnols qui y vivaient manquaient pratiquement de tout, devant parfois faire venir de Malaga jusqu’à l’eau qu’ils buvaient. En outre, l’entretien des présides coûtait cher à l’Espagne et toutes les tentatives de ranimer l’activité portuaire de Ceuta pour concurrencer Tanger échouèrent lamentablement. Néanmoins, rares étaient ceux qui envisageaient leur cession ou leur « vente » au Maroc. Moins encore à l’Angleterre et à la France, dont les succès diplomatiques, commerciaux et territoriaux au Maghreb piquaient au vif l’amour-propre patriotique espagnol.

C’est que, depuis la Reconquista, les Espagnols croyaient leur destin lié à celui du Maghreb et, à ce titre, ils estimaient avoir des droits historiques au Maroc. Ils entendaient les affirmer, coûte que coûte, face aux Marocains d’abord, qui leur vouaient pour ces mêmes raisons liées à l’histoire et à la religion une haine implacable ; face aux Français et aux Anglais ensuite, qui depuis la bataille de l’Isly en 1844 et le traité de commerce anglo-marocain de 1856 étaient devenus les partenaires européens incontournables du Makhzen. Il en allait de l’orgueil national espagnol, clamait à tout bout de champ la presse nationaliste et populaire de Madrid, dont les appels à l’action militaire au Maroc ne laissèrent pas insensibles le fougueux général Leopoldo O’Donnell, rappelé au pouvoir par la reine Isabelle II en juin 1858…


 

Ceuta et Melilla : l'histoire des deux dernières enclaves "espagnoles" d'Afrique du Nord​

21 mai 2021
Soldat espagnol gardant un groupe d'immigrants



Des milliers d'immigrants ont récemment pris d'assaut les murs de Ceuta qui n'était que le dernier maillon d'une longue série de nombreuses tentatives d'immigration vers les pays européens à travers les enclaves de Ceuta et Melilla, soumises à l'administration espagnole dans les territoires du Maroc.
A ne pas manquer sur BBC Afrique :

Quelle est l'histoire des villes de Ceuta et Melilla?​

Ceuta et Melilia

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Ceuta et Melilla
L'histoire de la chute des deux villes commence avec l'affaiblissement de l'émirat de Beni Al-Ahmar à Grenade au XVe siècle après JC, si bien que les Portugais occupent Ceuta en 1415, puis Melilla tombe entre les mains des Espagnols en 1497, et Ceuta est restée sous occupation portugaise jusqu'en 1580 lorsque l'Espagne a annexé le Royaume du Portugal.

Ceuta​

Ceuta est située sur la côte marocaine à l'entrée de la Méditerranée au détroit de Gibraltar, et a une superficie de 20 kilomètres carrés, et elle compte actuellement 77 mille personnes. En raison de son emplacement stratégique, il a été contrôlé par les Romains en 42 après JC, et environ 400 ans plus tard, les Vandales ont expulsé les Romains de la ville. Plus tard, elle fut dominée par les Byzantins, puis les Goths d'Espagne.


Ceuta était la base de l'invasion islamique dirigée par Tariq ibn Ziyad de l'Espagne, lorsque son dirigeant gothique, Julian, a changé de position et a exhorté les musulmans à envahir l'Espagne. Après la chute du califat omeyyade, le chaos a régné jusqu'à ce que les Mourides en prennent le contrôle, et ils l'ont également pris comme base pour l'attaque de l'Andalousie en 1084.
 
Le changement de souveraineté sur la ville s'est poursuivi jusqu'à ce que les Portugais l'occupent en 1415, dirigés par le prince Henri la Mer, qui visait à éliminer l'influence des musulmans dans la région, puis la ville est devenue espagnole lorsque le roi d'Espagne, Philippe II, a assumé le trône du Portugal en 1580. Et après que l'Espagne eut reconnu l'indépendance du Portugal, par le traité de Lisbonne en 1668, ce dernier céda Ceuta à l'Espagne.
Après que le Maroc a obtenu son indépendance de l'Espagne et de la France en 1956, l'Espagne a conservé Ceuta, qui est une région autonome depuis 1995.
Poches espagnoles


Des centaines de migrants tentent chaque jour de traverser les barbelés qui séparent les enclaves de Ceuta et Melilla du Maroc

Melilla​

Melilla est située dans l'est du Maroc, près de la frontière algérienne, au large de la côte sud de l'Espagne. Sa superficie dépasse 12 kilomètres carrés et compte actuellement 70 000 habitants. C'était à l'origine un château construit sur une haute colline, à 500 kilomètres de la côte espagnole, et il est donc plus influencé par la culture marocaine, et le nombre de Marocains qui y vivent est plus que ceux qui vivent à Ceuta.
Les forces espagnoles à Melilla ont été les premières à se rebeller contre le gouvernement de gauche à Madrid, pendant la guerre civile espagnole qui a éclaté en 1936 et a duré jusqu'en 1939.
Melilla est restée dans la province espagnole de Malaga jusqu'au 14 mars 1995, date à laquelle elle est devenue une région autonome.


Les musulmans des deux villes s'étaient révoltés en 1985 pour protester contre la «loi sur les étrangers», qui exigeait que tous les étrangers en Espagne fassent enregistrer leur nom auprès des autorités ou soient expulsés.
Le taux de chômage des Marocains dans les deux villes est de plus de 30%, ce qui est parmi les plus élevés d'Espagne. Les deux villes attirent également des milliers de marchands et d'ouvriers des terres marocaines qui traversent quotidiennement la frontière depuis le Maroc pour gagner leur vie dans ces deux enclaves.
Juan Carlos


La visite de l'ancien roi espagnol Juan Carlos à Ceuta a irrité le Maroc

Tentatives de restauration​

Les Marocains ont tenté à plusieurs reprises de regagner les deux villes, et la plus importante de ces tentatives a été menée par Moulay Ismail au XVIe siècle après JC, la ville de Ceuta étant assiégée pendant longtemps, mais en vain. En 1774, Moulay Mohamed bin Abdullah a tenté d'assiéger la ville de Melilla sans pouvoir la libérer également.
Les tentatives des Marocains pour reprendre les deux villes se sont poursuivies au XXe siècle, et certaines sources historiques ont mentionné que le prince Muhammad bin Abdul Karim al-Khattabi, le chef de la révolution du Rif, était dans une position militaire qui lui a permis d'entrer à Melilla, mais il a refusé de le faire.
Depuis l'indépendance du Maroc vis-à-vis de la France et de l'Espagne, Rabat a revendiqué les villes de Ceuta et Melilla, ainsi que certaines petites îles au large des côtes africaines, comme les îles Jafariennes (Echarren en berbère ou Chfarinas en espagnol).

En 2002, l'armée espagnole a expulsé une force de police marocaine de l'île de Berjeel, en face de Ceuta, que les Marocains appellent l'île de Leila.

La visite de l'ancien roi espagnol Juan Carlos à Ceuta en novembre 2007 a provoqué la colère du Maroc et l'a incité à renouveler sa revendication de souveraineté sur les deux villes.

Cependant, en juillet 2015, le Premier ministre marocain de l'époque, Abdelilah Benkirane, :stop:a déclaré que le moment n'était pas encore venu d'exiger la restitution des villes de Ceuta et Melilla. Il a appelé les partis politiques à rester à l'écart de ce qu'il a décrit comme des offres politiques dans cette affaire, notant que l'Espagne est un partenaire économique important pour le Royaume.
Certains analystes ont estimé que la raison du changement de position de Rabat sur cette question est son incapacité à ouvrir deux fronts simultanément. Le premier au sud contre le Polisario et l'Algérie, et le second au nord contre l'Espagne.
Il convient de noter que l'ONU ne classe pas Ceuta et Melilla parmi les territoires occupés.

 
Après tout les espagnols se sont installés dans demander la permission à personne
De même que les arabes 🤔 avant eux les Romains les Byzantins , les Goths...
aucun n'a demandé une quelconque permission!
Les phéniciens étaient de sympas commerçants qui vivaient de trocs et d'échanges divers
probablement qu'ils avaient la permission de s'installer dans quelques bourgades Maures
pour créer des comptoirs , leur frères colons carthaginois en ont profités les bougres!
Hassan 2 aimait à le répéter il se considérait arabe , la dynastie alaouites est arabe , la langue nationale
du maroc est d'importation arabe de même que la religion ; ceci est bien la conséquence d'une occupation!
Les mentalités doivent changer pour aller de l'avant une occupation reste une occupation , une occupation arabe n'est pas
moins une occupation comme une autre et pas plus hallal qu'une autre !
 
SEBTA L’AFRICAINE ET UNE CERTAINE LOGIQUE COLONIALE


Par Mouna Hachim


En incorporant Sebta dans les frontières de l’Europe et en adoptant une posture de donneur de leçons instrumentalisant des notions, le Parlement européen s’installe dans une logique coloniale.

Les différents recueils, émanant d’instances académiques ou politiques européennes à travers les siècles, n’avaient aucun mal à nommer les choses sans faux-fuyants: Sebta est «une colonie espagnole au Maroc».



Car la géographie et l’histoire sont implacables: séquelle d’un empire colonial révolu, la ville est marocaine depuis plusieurs siècles avant son occupation par les Ibères dans la mouvance de la Reconquista.



C’est durant la nuit du 20 août 1415, au terme de plus de trois années de préparatifs, que débarque à Sebta l’armada portugaise, forte de ses 200 vaisseaux et 30 galères, avec à sa tête le roi du Portugal, ses trois fils aînés et la fine fleur de l’aristocratie.



Deux jours plus tard, l’ancienne mosquée almoravide est transformée en église où une première messe est célébrée et les infants du Portugal adoubés chevaliers. Pedro de Menezes est désigné capitaine général de la place, pillée, vidée de sa population et ses empreintes islamiques progressivement effacées afin que l'oubli triomphe de la mémoire. Des ecclésiastiques sont dévoués à la conversion des «Maures infidèles» dans une ardeur digne de cette croisade soutenue par une nouvelle bulle papale, Rex regum, octroyée trois ans plus tard.



La prise de Sebta symbolise ainsi la première victoire de la chrétienté sur l’islam en terre africaine et inaugure l'expansion coloniale de l'Europe outre-mer.



En plus de sa situation stratégique de porte du détroit et clé de la Méditerranée, la Sebta musulmane était un port florissant où abondaient tous types de produits en provenance d’Alexandrie, de Marseille ou de Gênes (qui y avaient leurs foundouks et caravansérails), désertée peu à peu par ses marchands habituels.



Par ailleurs, si elle facilite aux Portugais la prise d’autres villes littorales avec lesquels elle entretient des échanges, l’intrusion étrangère aux allures messianiques déclarées, la coupe de l’arrière-pays dont elle dépendait sur les plans hydraulique et agricole. Réduite désormais à celui de ville-garnison, objet des attaques des combattants de la guerre sainte, elle endosse le triste rang de bagne où étaient transférés les prisonniers portugais et les membres de l’élite indésirables.



Vient le règne saâdien et le retentissant triomphe marocain à la bataille des Trois Rois. Au Portugal, où seulement 60 personnes étaient revenues à Lisbonne sur plus de 17.000 hommes, la Couronne est confrontée à une grave crise de succession, provoquant deux ans plus tard, l’occupation du Portugal par l’Espagne et l’annexion de ses possessions, dont Sebta.



Parmi les nombreuses campagnes marocaines en vue de sa libération figurent les assauts mystico-guerriers des moujahidine du XVIe siècle sous la direction des chefs locaux Aroussiyine qui organisent le premier siège en 1418.



Sous le règne du sultan alaouite Moulay Ismail, le siège commence en 1694 et dure 27 ans jusqu’à la contre-attaque sans appel du marquis de Lede, accompagné de 16.000 soldats qui prennent dans la foulée la citadelle mérinide de l’Afrag, résidence administrative et campement royal fondé en 1328-1329 par le sultan mérinide Abou-Saïd, comprenant alors mosquées, logements, hammams…



Un peu plus tard, en 1790-1791, le sultan Moulay Yazid met le siège pendant 14 mois devant la ville à l’aide de 20.000 hommes…
 
Que d’entêtements pour maintenir une place-forte coûteuse pour le Trésor! C’est ainsi que durant la guerre d’Indépendance espagnole contre la France, il fut question à plusieurs reprises en Espagne de céder les présides. En 1811, la problématique est discutée aux Cortes de Cadix où la majorité des députés déclare que les «presidios menores» ne font pas partie du territoire espagnol et votent en faveur de leur cession. La question revient plusieurs fois sur le devant de la scène avec le développement d’idées libérales opposées à cette colonisation, assimilée par certains à une survivance du fanatisme religieux du temps de la conquête en Afrique.



Bien vite, le contexte de compétition entre les puissances impérialistes change la donne. L’Espagne, freinant l’avancée française 18 ans après la conquête de l’Algérie, occupe en 1848 les îles Jaâfarines face à l’embouchure de la Moulouya, s’assurant par la même occasion un soutien à une pénétration plus profonde dans le Rif.



Dix ans plus tard s’annonce une crise majeure. En 1859, la tribu Anjra bordant Sebta, excédée par les provocations des soldats espagnols qui avaient construit un fortin en dur, y hissant leurs armes nationales, procède à la destruction de la borne frontière, prétextes à des escarmouches de frontières qui allaient se transformer en affrontement général.



L’Espagne exige la cession d’une portion du territoire en avant de l’ancienne frontière, avant de déclarer officiellement la guerre. Cette réaction démesurée, qui a pour motif officiel de laver l’affront, lui vaut d’être comparée à la fameuse anecdote du chasse-mouche du dey d’Alger.



Cinquante mille hommes sont engagés dans la Guerre de Tétouan, avec à leur tête les trois généraux les plus célèbres du moment, dans une débauche de moyens indiquant une volonté de conquête.



Malgré les tentatives acharnées des troupes marocaines, elles ne tardent pas à être submergées par le nombre, le matériel et l’organisation tactique des assaillants qui remportent la bataille décisive et rentrent à Tétouan, étape ultime de l’expédition.



Les premiers pourparlers débouchent sur une impasse au vu des conditions excessives exigées par l’Espagne contraignant la reprise des combats à Wad-Ras, tandis que Larache et Asilah étaient bombardées. L’artillerie lourde ne laissant aucun répit, les Espagnols poursuivent leur marche conquérante en direction de Tanger avant d’être arrêtés en chemin, sur intervention de l’Angleterre.

La proposition de cessez-le-feu et le dialogue entre les belligérants aboutissent au Traité de paix du 26 avril 1860. Rédigé en seize articles, il est désastreux pour le Maroc. Entre autres clauses, il stipule l’agrandissement des limites de Melilla et de Sebta, confinées auparavant à l’intérieur de leurs fortifications. Pour ne parler que de Sebta, elle voit ses frontières s’étaler, tracées par tirs du canon, au détriment du territoire des tribus limitrophes; motifs de tensions que le Makhzen se devait de juguler en assurant la sécurité conformément aux accords.
 
Une nouvelle vie commence pour Sebta, déclarée par Madrid en 1863, port franc (avec Melilla et les îles Jaâfarines) propulsant son essor, lié ensuite au dumping et à la contrebande avec les conséquences que l’on connait sur l’hinterland.



Ce n’est pas pour autant la fin de son destin de présidio, poste fortifié, érigé dès le début du XVIIIe siècle en prison pénale, recevant bannis et forçats de tous types: prisonniers de droits commun, militaires, opposants politiques qu’ils soient Espagnols péninsulaires (carlistes, progressistes…) ou indépendantistes du continent américain. Tel est le cas du médecin et journaliste Francisco Isnardi, connu pour avoir préparé et signé l'Acte de la Déclaration d'Indépendance du Venezuela.



Plus tard, avec le séparatisme cubain, le bagne de Sebta continue à s’imposer comme destination de sombre renommée. Parmi ses prisonniers d’envergure: l’intellectuel et leader de l'insurrection cubaine, futur président de la République de Cuba, Alfredo Zayas.



Durant le Protectorat, la ville assure un rôle de tête de pont à la pénétration coloniale dans le Rif et tente ensuite, tant bien que mal, de se débarrasser de sa réputation de colonie pénitentiaire. Et voilà qu’à la fin du XXe siècle, y était érigée une barrière, définie comme le premier mur dressé après la chute du mur de Berlin, faisant craindre que l’antique cité ne passe de bagne à forçats, à prison à ciel ouvert pour les migrants.



Et l’on en arrive à dire pour conclure, que dans les temps passés, il y avait un certain mérite à appeler un chat un chat et à évoquer sans détours une croisade ou une colonie en Afrique.



Aujourd’hui, en incorporant Sebta dans les frontières de l’Europe et en adoptant une posture de donneur de leçons instrumentalisant des notions, le Parlement européen s’installe dans une logique coloniale. Plutôt que de distribuer des points et des résolutions, il eut été plus décent d’assumer un fait colonial qui apparait clairement en filigrane. Car, dirait Albert Camus, «mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur de ce monde».


https://fr.le360.ma/blog/la-chroniq...aine-et-une-certaine-logique-coloniale-240561
 
Si on veut resté objectif, Ceuta a un lien historique avec le monde occidental, elle était même une terre vassal des wisigoth au moment de l'arrivée des Ommeyyades.
 
De même que les arabes 🤔 avant eux les Romains les Byzantins , les Goths...
aucun n'a demandé une quelconque permission!
Les phéniciens étaient de sympas commerçants qui vivaient de trocs et d'échanges divers
probablement qu'ils avaient la permission de s'installer dans quelques bourgades Maures
pour créer des comptoirs , leur frères colons carthaginois en ont profités les bougres!
Hassan 2 aimait à le répéter il se considérait arabe , la dynastie alaouites est arabe , la langue nationale
du maroc est d'importation arabe de même que la religion ; ceci est bien la conséquence d'une occupation!
Les mentalités doivent changer pour aller de l'avant une occupation reste une occupation , une occupation arabe n'est pas
moins une occupation comme une autre et pas plus hallal qu'une autre !
tu crois que les berbères quand ils sont venus en Afrique du nord avaient demandé la permission à quelqu un ?
 
Ouai mais il y a 550 ans.... Si depuis on ne les a pas virer.... pourquoi le ferions nous aujourd'hui?
Oui c est vrai pourquoi c'est maintenant qu on estime que Melilla et Ceuta devraient nous revenir....
Pourtant Isabelle la catholique n a pas hésiter à viré les Andalouse d Espagne en estimant que ça lui appartenait

Mais je suis d accord avec toi pourquoi maintenant et pourquoi avons nous dépenser autant pour le Sahra que pour le nord ?
 
Oui c est vrai pourquoi c'est maintenant qu on estime que Melilla et Ceuta devraient nous revenir....
Pourtant Isabelle la catholique n a pas hésiter à viré les Andalouse d Espagne en estimant que ça lui appartenait

Mais je suis d accord avec toi pourquoi maintenant et pourquoi avons nous dépenser autant pour le Sahra que pour le nord ?
Ce n'est pas pour ça qu'Isabelle la Catholique a viré les Maures... d'aileurs c même pas elle qui l'a fait... Philippe III est le Roi qui a viré les derniers musulmans d'Espagne.... et c'est à cause de la décadence des Almoravides et la dureté des Almohades (Daeshiens de l'époque) que les Maures on perdu l'Espagne...
"Llora como una mujer, lo que como un hombre no supiste defender ! ". (Pleure comme une femme ce que tu n’as pas su défendre comme un homme) C'est ce que Aïcha El Horra, la mère du sultan Boabdil (Mohamed XII) dit à son fils en parlant de Grenade....
 
Ce n'est pas pour ça qu'Isabelle la Catholique a viré les Maures... d'aileurs c même pas elle qui l'a fait... Philippe III est le Roi qui a viré les derniers musulmans d'Espagne.... et c'est à cause de la décadence des Almoravides et la dureté des Almohades (Daeshiens de l'époque) que les Maures on perdu l'Espagne...
"Llora como una mujer, lo que como un hombre no supiste defender ! ". (Pleure comme une femme ce que tu n’as pas su défendre comme un homme) C'est ce que Aïcha El Horra, la mère du sultan Boabdil (Mohamed XII) dit à son fils en parlant de Grenade....
Oui mais c était son rêve de récupérer se qu elle croyait lui appartenir elle a juste attendue une opportunité les guerguer intestine
 
Oui c est vrai pourquoi c'est maintenant qu on estime que Melilla et Ceuta devraient nous revenir....
Pourtant Isabelle la catholique n a pas hésiter à viré les Andalouse d Espagne en estimant que ça lui appartenait

Mais je suis d accord avec toi pourquoi maintenant et pourquoi avons nous dépenser autant pour le Sahra que pour le nord ?
Les populations locales sont elles pour leur rattachement au Maroc ?
 
Les populations locales sont elles pour leur rattachement au Maroc ?
Alors d après un référendum qui date ( je ne sais plus quand ) non.....les autochtones ont refusé

Et puis au 16 siècle je ne pense pas qu ils se disaient marocainn
 

XÉNOPHOBIE: À SEBTA, UN DÉPUTÉ DU PARTI VOX DEMANDE L’EXPULSION D’UNE ÉLUE D’ORIGINE MAROCAINE​


 
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