Penché sur sa feuille, Abderrahim Braihim révise.
Dans quelques jours, l'imam de la grande mosquée de Sevran prononcera son premier prêche en français. Son objectif :
être entendu de toute la communauté, en particulier des jeunes non arabophones qui, lorsqu'ils ont une question, consultent plus volontiers le « Cheikh Google ».
Depuis novembre 2015, Abderrahim Braihim suit avec six autres imams de Seine-Saint-Denis des cours de français dans un local de la cité Beaudottes à Sevran, douze heures par semaine. Il veut pouvoir traduire seul son prêche, mais aussi échanger plus facilement avec les fidèles.
« Ils posent des questions personnelles, c'est obligatoire pour nous de parler français », explique celui qui officie depuis 1992.
Par le passé, il s'était déjà renseigné pour prendre des cours, auprès de Maisons des jeunes et de la culture ou de l'Alliance française, mais ils étaient mal adaptés ou trop chers.
« Cheikh Google » Les 1 600 à 1 800 imams prêchant en France ne font en effet pas que diriger le culte, ils doivent aussi répondre aux interrogations des fidèles, voire jouer le rôle de conseil de famille. « On nous fait beaucoup confiance. L'imam, c'est comme le psychologue », résume Omar Ayatillah, imam bénévole depuis trente ans dans plusieurs mosquées de la région parisienne, actuellement au Blanc-Mesnil. Ce sont ses enfants qui traduisaient jusque-là son prêche du vendredi.
« 70 % des fidèles qui viennent à la mosquée aujourd'hui sont francophones », pointe Yacine Hilmi, 33 ans, l'un des responsables du projet. « Les jeunes se posent beaucoup de questions sur la religion », ajoute cet entrepreneur dans le numérique, lui-même traducteur de prêches, « et s'ils ne trouvent pas de réponse, ils vont sur Internet, consulter Cheikh Google comme on dit ».
Visites au Louvre, au Parlement européen Problème, les textes disponibles en ligne sont souvent tronqués ou interprétés de façon trop éloignée du contexte français, regrette M. Braihim : « Cheikh Google donne la même réponse au fidèle qui vit en France et à celui qui vit dans un pays arabe. Mais ce n'est pas le même pays, pas le même monde. »
« L'imam doit connaître les lois, la culture, les règles de la France et de l'Europe pour avoir un discours adapté à ici », poursuit l'imam de Sevran, qui se félicite que la formation comprenne aussi un volet culture et découverte des institutions.
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Dans quelques jours, l'imam de la grande mosquée de Sevran prononcera son premier prêche en français. Son objectif :
être entendu de toute la communauté, en particulier des jeunes non arabophones qui, lorsqu'ils ont une question, consultent plus volontiers le « Cheikh Google ».
Depuis novembre 2015, Abderrahim Braihim suit avec six autres imams de Seine-Saint-Denis des cours de français dans un local de la cité Beaudottes à Sevran, douze heures par semaine. Il veut pouvoir traduire seul son prêche, mais aussi échanger plus facilement avec les fidèles.
« Ils posent des questions personnelles, c'est obligatoire pour nous de parler français », explique celui qui officie depuis 1992.
Par le passé, il s'était déjà renseigné pour prendre des cours, auprès de Maisons des jeunes et de la culture ou de l'Alliance française, mais ils étaient mal adaptés ou trop chers.
« Cheikh Google » Les 1 600 à 1 800 imams prêchant en France ne font en effet pas que diriger le culte, ils doivent aussi répondre aux interrogations des fidèles, voire jouer le rôle de conseil de famille. « On nous fait beaucoup confiance. L'imam, c'est comme le psychologue », résume Omar Ayatillah, imam bénévole depuis trente ans dans plusieurs mosquées de la région parisienne, actuellement au Blanc-Mesnil. Ce sont ses enfants qui traduisaient jusque-là son prêche du vendredi.
« 70 % des fidèles qui viennent à la mosquée aujourd'hui sont francophones », pointe Yacine Hilmi, 33 ans, l'un des responsables du projet. « Les jeunes se posent beaucoup de questions sur la religion », ajoute cet entrepreneur dans le numérique, lui-même traducteur de prêches, « et s'ils ne trouvent pas de réponse, ils vont sur Internet, consulter Cheikh Google comme on dit ».
Visites au Louvre, au Parlement européen Problème, les textes disponibles en ligne sont souvent tronqués ou interprétés de façon trop éloignée du contexte français, regrette M. Braihim : « Cheikh Google donne la même réponse au fidèle qui vit en France et à celui qui vit dans un pays arabe. Mais ce n'est pas le même pays, pas le même monde. »
« L'imam doit connaître les lois, la culture, les règles de la France et de l'Europe pour avoir un discours adapté à ici », poursuit l'imam de Sevran, qui se félicite que la formation comprenne aussi un volet culture et découverte des institutions.
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