Selon les producteurs Le Wita et De Bayser, Alexandre Dumas aurait été un «Aryen» blo

Oumshyrine

TANJA AL 3ALYA
Selon les producteurs Le Wita et De Bayser, Alexandre Dumas aurait été un «Aryen» blond aux yeux bleus.


La réponse des producteurs du film L’Autre Dumas, complaisamment colportée par les médias qui espèrent relancer un navet ayant pris le bouillon dès le premier jour, confirme les préjugés ouvertement racistes qui ont fondé ce projet ignoble. Croyant se justifier, MM. Frank Le Wita et Marc De Bayser, poussés par l’amertume, trahissent le fond de leur pensée et se livrent à une curieuse analyse du «sang» d’Alexandre Dumas. Trois quarts de "sang" blanc, un "quart" de sang noir expliquent ces Vacher de Lapouge du cinéma. Donc plus de « sang » blanc que de « sang » noir. La preuve : Alexandre Dumas avait les yeux bleus. Donc Gégé Depardieu s’imposait, selon eux. Les producteurs veulent nous faire comprendre que Dumas était un «Aryen». Ce raisonnement trahit la pire mauvaise foi, car pour les racistes du XIXe siècle, un homme, même avec les yeux bleus, dont le phénotype trahissait qu’un de ses grands parents avait la peau sombre était voué au mépris et à l’exécration. C’était un «homme de couleur». Pas un Français à part entière. Aux colonies, le code noir s’appliquait. En France, c’étaient les insultes. Rien dans le physique de Gérard Depardieu ne trahit cette ascendance entraînant automatiquement la discrimination. Mais c’est surtout la terminologie utilisée par les producteurs qui est intéressante. Ça faisait longtemps, en effet, qu’on n’avait pas vu apparaître cette idée de «sang» associée à la couleur de peau. Comme si le sang n’était pas de la même couleur pour tous les hommes. Préfigurant l’idée de «race», l’idée du «sang» (implicitement associée à la «pureté» de ce sang) remonte très exactement à l’ancien régime esclavagiste. Le Wita et De Bayser, avec une sottise confondante, trahissent leurs références puantes en faisant d’Alexandre Dumas un «quarteron». Et ils semblent contents d’utiliser cette expression forgée par l’esclavagiste Moreau de Saint-Méry qui nous ramène aux pires moments de Saint-Domingue. Il s’agissait alors de traquer, chez les «gens de couleur», la goutte de "sang noir", évidemment impure, qui couvrait un individu de honte et d’infamie. La honte et l’infamie, aujourd’hui, est du côté des racistes qui osent encore utiliser ces mots d’un autre âge, qu’Alexandre Dumas aurait considéré comme des insultes exigeant réparation par les armes. Personne n’aurait jamais osé dire en face à Alexandre Dumas qu’il était un «quarteron». Mais, 130 ans après sa mort, Le Wita et De Bayser, eux ne s’en privent pas, et insultent ouvertement Alexandre Dumas dans un communiqué dégoulinant de préjugés. Ce qui est étrange, c’est que personne ne relève le caractère éminemment raciste dans lequel s’enfonce le débat. Pour les racistes noirs, Dumas est un « noir », avec un N majuscule (N comme Napoléon). Pour les racistes blancs, Dumas est un «blanc», toujours avec un B majuscule (B comme Bonaparte). En réalité, Alexandre Dumas n’était ni «blanc» ni «noir». Son phénotype trahissait des origines africaines, voilà tout. Le phénotype de Depardieu ne reflète nullement une pareille ascendance, qu'à l'évidence on a voulu gommer, ce que confirme le communiqué. Si l’on s’est abrité derrière le fait que Depardieu était connu et qu’aucun acteur français dont le phénotype pourrait correspondre à celui de Dumas ne l’était, l’échec du film balaie cet argument. Depardieu était peut-être «bankable», mais il a quand même fait perdre quelques millions d’euros à la production. Avec un inconnu talentueux au cachet modeste, le succès était garanti. Ce que les Français avaient envie de voir, c’était un Dumas tel qu’il était, en butte aux préjugés de son époque. Maquet ne les intéresse pas. Les Français en ont marre des racistes, des films racistes, des journalistes et des politiciens racistes. Ils n'iront plus voir vos films, ne liront plus les journaux où vous écrivez, ne voteront plus pour vous. Savez-vous pourquoi ? Parce que, contrairement à ce que vous semblez croire, Napoléon a fini seul comme un chien dans une île proche de l'Afrique, parce que Hitler n'a pas gagné la guerre, parce que le "sang" des Français n'est pas blanc, parce que les nègres, Alexandre Dumas compris, vous emmerdent et vous emmerderont de plus en plus.




http://www.claude-ribbe.com/
 
IL Y EN A QUI DEVRAIT REVOIR LEUR LECTURE ET REPRENDRE

"la rose et le réséda"
d'Aragon

ça leur éviterait de produire des conneries et d'en parler à tord et à travers

ON NE POURRAIT PAS VIVRE TOUS ENSEMBLE, en étant fiers de nos origines, sans en faire sans arrêt un débat stérile
????

mam
 
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