Shoah: une urgence à raconter et filmer

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Casablanca d'antan
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DOCUMENTAIRES - Les témoignages sur la Shoah sont devenus très précieux

France 2 diffuse demain, à 22 h 50, Après les camps, la vie. Jeudi dernier, la chaîne programmait Moi, petite fille de 13 ans, Simone Lagrange témoigne d'Auschwitz. D'autres récits sur la Shoah, comme Les Enfants otages de Bergen-Belsen, sont, aussi, annoncés dans les semaines à venir. Si, comme le note Julie Maeck dans Montrer la Shoah à la télévision, en 2005, pour les 60 ans de libération d'Auschwitz, les docus se sont multipliés, 2 010 n'est, elle, pas une année commémorative.



«L'enejeu collectif»


Il y a, en revanche, «un sentiment d'urgence à recueillir le témoignage de ceux qui ont vécu cette période, note Fabienne Servan Schreiber, productrice d'Après les camps, la vie. Je l'ai compris en constatant les nombreuses parutions de témoignages en librairie. J'ai du coup proposé des films à France Télévisions qui a très bien saisi l'enjeu collectif.»

Les témoins sont eux aussi «obsédés par l'idée qu'il leur reste peu de temps», note la réalisatrice d'Après les camps, la vie Virginie Linhart. Mais, ajoute-t-elle, «les témoignages filmés sur la Shoah sont récents. Pendant des décennies, on n'en a pas parlé.»



«Pas d'effet d'accumulation»


De nombreuses problématiques restent donc à aborder. Son film s'intéresse ainsi aux parcours des rescapés après la déportation. Un sujet encore jamais traité. «De toute façon, estime Arnaud de Mezamat, réalisateur de Moi, petite fille de 13 ans, il n'y a pas d'effet d'accumulation, chaque récit porte une histoire inédite.» Son film à lui concerne donc Simone Lagrange, un des témoins majeurs du procès Barbie. Evoquant ses camarades qui ne sont pas rentrées d'Auschwitz, elle déclara à la barre: «Je pense qu'on n'a pas suffisamment parlé, elles ne sont pas satisfaites de nous.» C'était en 1989.

Alice Coffin
 
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