Soufisme : les femmes pieuses

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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'A'isha al-Marwuziyya (Xème siècle)

Elle vint trouver Abu 'Uthman [al-Hiri], qui l'accueillit chez lui quelque temps.

J'ai entendu 'A'isha dire: "Celui qui n'a pas eu le désir le proclamer la grandeur de Dieu (takbir) à l'ouverture de la prière et de le faire en communauté, celui-là a très peu d'aspiration à la prière."

J'ai entendu Abu Muhammad dire qu'il avait entendu 'A'isha dire : "La raison ('aql) du Connaissant est le miroir de son coeur, son coeur est le miroir du croyant des son âme, son esprit est le miroir de son intellect, son secret est le miroir de son esprit; la réussite réside dans la lumière illuminant ce miroir, on peut différencier le vrai du faux."

J'ai entendu Abu Mansur Muhammad b. Ahmad b. 'Abdan al-Marwuzi dire dire qu'il avait lui-même entendu 'A'isha dire: "Jamais je n'ai mangé quoi que ce soit dont je ne me réjouisse, excepté ce que j'ai mangé en compagnie d'un indigent, ou à la manière d'un indigent, ou en contemplant nu indigent."

Je l'ai entendu dire également qu'il avait entendu 'A'isha qui disait : " Pas un des héros (fityan) n'a pensé à moi, quel que soit le lieu où il se trouve, sans que je n'aie ressenti en mon for intérieur une lumière, jusqu'à ce qu'il vienne me trouver. Si j'arrive à le servir dignement et à subvenir à ses impératifs, cette lumière devenait pour moi parfaite; si, au contraire, je négligerai son service, elle s'éteignait."

"Femmes Soufies" de Sulami
 
Shabaka de Basra

Elle avait pour habitude de dire: « les âmes se purifient par l'accomplissement des actes de dévotion (riyadat). Lorsqu'elles sont pures, elles trouvent l'apaisement dans la dévotion, juste avant d'en être chargées ». Abu Sa'id Ibn al-'Arabi mentionne également cette citation dans le kitab at-tabaqat.

dhikr an-niswa al muta'abbidat as sufiyyat, 'Abdu Rahman As Sulami"
 
Sayyida Nunah Fatimah de Séville

Elle vivait à Séville. Quand je la connus, elle avait déjà quatre-vingt-dix ans et se nourrissait des restes d'aliments que les gens laissaient à la porte de leurs maisons. Bien qu'elle fût si vieille et mangeât si peu, j'avais presque honte de regarder son visage tant il était rose et frais. Sa sourate personnelle était la Fâtihah. Elle me dit une fois : « La Fâtihah m'a été donnée. Elle est à mon service pour tout ce que je veux faire. »

Deux de mes compagnons et moi lui construisîmes une hutte de roseaux pour qu'elle y vive. Elle avait coutume de dire : « De tous ceux qui viennent me voir, personne ne m'émerveille qu'un Tel » (en fait, il s'agissait de moi). Quand on lui en demanda la raison, elle répondit : « Les autres viennent me voir avec une partie d'eux-mêmes, laissant chez eux l'autre partie, tandis que mon fils Ibn `Arabî est une consolation pour moi (litt. " la fraîcheur de mes yeux "), car lorsqu'il vient me voir, il vient tout entier ; quand il se lève, il se lève avec toute sa personne et quand il s'asseoit, il s'asseoit avec toute sa personne. Il ne laisse rien de lui-même ailleurs. C'est ainsi qu'il conviendrait que l'on fût sur la Voie. »


Bien qu'Allâh lui eût présenté Son Royaume (mulk), elle ne s'était arrêtée à rien ; elle dit seulement : « Tu es Tout, hors Toi tout m'est funeste. » Elle était dans le trouble devant Allâh. En la voyant, on aurait pu dire qu'elle était une demeurée ; à quoi elle aurait répondu : « Le demeuré est celui qui ne connaît pas son Seigneur. » Elle était une miséricorde pour les mondes.

Une fois, pendant la nuit de la Fête, le muezzin Abû 'Amir la frappa dans la mosquée avec son fouet. Elle jeta les yeux sur lui et quitta les lieux, courroucée. A la fin de la nuit, elle entendit ce muezzin faire l'appel à la prière. Elle dit alors :« Seigneur, ne me punis pas de m'être mise en colère contre un homme qui T'invoque la nuit pendant que les gens dorment ! L'appel à mon Bien-Aimé court sur sa langue. Mon Dieu (Allâhumma), ne le punis pas du fait de ma colère à son égard ! »

En fin de matinée, après la prière de la Fête, les juristes de la ville se rendirent auprès du Sultan afin de lui présenter leurs hommages. Le muezzin, qui aimait les honneurs mondains, se joignit à eux. En le voyant arriver, le Sultan demanda qui c'était. Un lui dit que c'était le muezzin. « Qui lui a permis d'entrer avec les juristes ? » demanda-t-il, et il ordonna qu'on le jette dehors, ce qui fut fait. Le Sultan avait l'intention de le châtier, mais quelqu'un vint plaider sa cause et on le laissa partir. Lorsqu'on lui rapporta l'incident, Fâtimah s'écria : « Je le savais, et si je n'avais pas demandé pour lui l'indulgence, il aurait été exécuté. » Son influence spirituelle était très grande. Après cela, elle mourut — qu'Allâh lui fasse miséricorde !

L'épreuve de la faim et les miracles accomplis...

Recherchant sa compagnie, des jinns croyants s'asseyaient à ses côtés, mais elle leur demandait de rester cachés, et leur rappelait ce que l'Envoyé d'Allâh avait dit la nuit où il s'empara d'un démon : « Je me souvins des paroles de mon frère Salomon. »

Elle travaillait au fuseau et l'idée lui vint de gagner sa vie en filant, mais Allâh rendit infirme son doigt au moment où elle commença à filer. J'avais remarqué ce doigt et lui en avais parlé. Elle me rapporta ce qui s'était passé et ajouta que depuis ce jour elle comptait sur les restes que les gens laissent devant leurs maisons. Elle entra dans la Voie alors qu'elle était encore une jeune fille vivant chez son père.

Quand je fis sa connaissance, elle avait déjà quatre-vingt-seize ans.

Elle avait épousé un homme intègre qu'Allâh avait affligé de la lèpre. Elle le servit avec joie pendant vingt-quatre ans, puis il mourut.

.../...
 
suite et fin de citation

Lorsqu'elle avait faim et qu'elle ne trouvait ni restes ni aumônes sur son chemin, elle s'en montrait contente et remerciait Allâh de Sa faveur puisqu'Il a soumettait aux épreuves qu'Il inflige aux prophètes et aux saints. Elle disait alors : « O Seigneur, comment puis-je mériter ce haut rang : que Tu te conduises envers moi comme Tu le fais avec Tes bien-aimés ? »

Je lui construisis un jour une hutte de palmes pour qu'elle pût y accomplir ses oeuvres d'adoration. La nuit même, l'huile de sa lampe vint à manquer, ce qui ne s'était pas produit une seule fois auparavant (elle ne m'en confia d'ailleurs jamais la raison). Elle se leva pour ouvrir la porte et me demanda de lui apporter de l'huile et, dans l'obscurité, sa main trempa dans de l'eau contenue dans quelque récipient qui se trouvait près d'elle ; sur quoi une invocation lui échappa, et l'eau fut aussitôt changée en huile. Elle prit alors la cruche, la remplit d'huile, alluma la lampe et revint voir d'où l'huile était venue. Quand elle s'aperçut qu'il n'y avait plus aucune trace d'huile, elle comprit que cela avait été un don d'Allâh.

Un jour que j'étais avec elle, une femme vint la trouver pour se plaindre de son mari qui était parti à Sidonia, à deux journées de voyage de Séville. Elle nous apprit qu'il voulait chercher une autre épouse dans cette ville, ce qu'elle trouvait trop dur à supporter. Je demandai à Fâtimah si elle avait entendu la plainte de cette femme, et je la suppliai de demander à Allâh de lui rendre son mari. Elle répondit : « Je ne ferai pas de prière, mais je vais faire en sorte que la Fâtihah suive cet homme et le ramène chez lui. » Je dis alors : Au nom d'Allâh, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux, et elle récita le reste de la sourate. Puis elle ajouta : « O sourate al-Fâtihah, va rejoindre le mari de cette femme à Sidonia de Jerez et, où qu'il soit, fais-le revenir tout de suite et ne le laisse pas s'attarder. » Elle prononça ces mots dans l'après-midi.

Deux jours plus tard, le mari arrivait chez lui. La femme vint alors nous informer de son retour et nous remercier.

Je lui dis de faire venir son mari et, quand il se présenta, nous lui demandâmes ce qui l'avait fait revenir de Jerez alors qu'il comptait se marier et s'établir là-bas. Il répondit qu'il était sorti dans le milieu de l'après-midi et qu'il s'était dirigé vers le bâtiment municipal où les mariages étaient conclus. Il avait soudain senti son coeur se serrer tandis que tout devenait sombre autour de lui. Très inquiet, il quitta l'endroit immédiatement et arriva à Triana où il trouva un bateau pour Séville. Il s'embarqua le jour d'après et parvint à Séville au matin, ayant laissé toutes ses affaires et ses bagages à Jerez. Il admit qu'il ignorait encore la raison de sa conduite. Je la vis accomplir de nombreux miracles.

Ibn 'Arabi, "les Soufis d'Andalousie"
 
Sayyida Fatima de Nishapur

Une Sainte révérée.

Elle était d’une des plus anciennes familles du Khurasan et fut mariée à un ascète persan réputé, Ahmad Khidruya (mort en 854), et l’aurait maintes fois guidé dans la voie mystique. Abu Yazid al Bistami chantait ses louanges et Dhul Nun al Misri cherchait auprès d’elle conseils sur des points doctrinaux.

Elle passait son temps en dévotions à la Mecque. Il est possible également qu’elle partit à Jerusalem quelques temps avant de revenir à la Mecque. Il n’y avait aucune femme comme elle en son temps.

Elle mourut à la Mecque en l’an 223 de l’Hégire, sur le chemin du petit pèlerinage (Umra).

Ses liens avec les plus grands Mystiques de son temps.



Il est dit que Dhul Nun refusa un jour un présent qu’elle lui avait envoyé, sous prétexte qu’accepter le cadeau d’une femme soufie était un signe d’humiliation et de faiblesse. Elle le blâma en ces termes : « Il n’est pas de soufi plus vil en ce monde que celui qui doute des intentions des autres. »

Abu Yazid al Bistami déclara n’avoir rencontré dans toute sa vie qu’un homme et une femme véritables, et elle était cette femme, qui, chaque station spirituelle qu’il lui mentionnait, répondait comme ceux qui l’ont eux mêmes goûtée.

On dit aussi que Dhu n-Nun l’aurait admirée à ce point qu’il déclara : « Je n’ai jamais rencontré personne de plus excellent qu’une femme que je vis à la Mecque qui portait le nom de Fatima de Nishapûr. Elle discourait merveilleusement sur les sujets relatifs au sens profond du Coran. » D’ailleurs, dans ses propres récits pédagogiques, apparaît souvent une femme inconnue (ou une jeune fille), éprise d’un immense amour pour Dieu, qui lui apprend à percevoir partout dans la nature les chants de louange à la gloire de Dieu. Il s'y référait même comme étant son « enseignante » (ustadhi).

Citations:



« Quand Allah ignore une personne, celle-ci erre sans but sur chaque mètre carré de la cité et déblatère inutilement avec chaque langue. Quand Allah n’ignore pas une personne, Il la réduit au silence sur tout sauf la Vérité et la force à Le considérer avec révérence et sincérité. »

« De nos jours, celui qui dit la vérité, tout comme celui qui est conscient de son Seigneu,r se trouve dans une mer démontée. Il s’adresse alors à Dieu par la prière de celui qui se noie et demande à son Seigneur de le sauver et de le secourir. »

« Celui qui agit pour la Face de Dieu tout en cherchant à Le contempler est un Connaissant (‘Arif) ; tandis que celui qui agit dans l’espoir qu’Allah le remarque est un croyant sincère (mukhlis). »
 
Sayyida Maryam Al Bassriya

Dans l'extase de l'amour divin...


Maryam était une contemporaine de Rabi’a al Adawiyya à qui elle survécut. Elle fut à son service et parmi ses disciples.

On rapporte qu’elle avait l’habitude de faire des prêches vibrants sur l’amour d’Allah, et que quand, à son tour, elle assistait à des discours sur la science de l’Amour, elle entrait dans un état d’extase mystique.

Et c’est d’ailleurs lors d’une telle séance, alors qu’elle écoutait un prêcheur parler de l’Amour d’Allah, qu’elle mourut d’extase, avant même la fin du discours.

On rapporte qu’elle restait toute la nuit en adoration, méditant le seul verset de la sourate ash Shurah : « Allah est Doux avec Ses serviteurs » (Allahu l Latif bi ibadihi) jusqu’au petit matin.

Elle déclara : « Je ne me suis jamais soucié de ma subsistance, pas plus que je ne suis fatiguée dans sa recherche depuis le jour où j’entendis la Parole de Dieu le Puissant et Glorieux : « Car c’est au ciel qu’est ta subsistance ainsi que ce qui te fut promis. » (sourate ad Dhariyât).


Dieu a des servantes semblables à la pluie...

La poétesse turque Lalla Muldur lui a consacré un poème émouvant :

Maryam de Basra
Fut une servante de Rabia
A peine eut-elle fait l’expérience
De l’Amour divin
Qu’elle s’effondra sans connaissance.
Lors d’une séance de dhikr
Elle mourut subitement d’amour.
Dieu a des servantes semblables à la pluie :
Quand elles tombent sur la terre elle deviennent du grain,
Quand elles tombent dans la mer elles deviennent des perles.


Qu'Allah fasse germer dans nos coeurs le grain de l'amour et qu'Allah nous place en sa compagnie parmi les perles de Son océan de Science.

Amine
 
Râbi’a al-Adawiyya

- Considérée comme l’une des grandes saintes de l’Islam, Rabi’a al-‘Adawiyya (m. 185H./801 J.C.) est la figure qui illustre par excellence la sensibilité de l’amour spirituel féminin. Elle fut parmi les autres saintes, celle qui a le plus exprimé son Amour pour Le Seigneur par ses actes, ses paroles et ses poèmes.

- Elle refusa la demande en mariage, faite par de riches et pieuses personnes, et mena une vie de célibat consacrée exclusivement à la dévotion, à la contemplation et au pur Amour de Dieu. Et en ce sens, elle contribua grandement à l’apparition de cette piété féminine qui allait marquer de son empreinte toute la postérité.

- Grâce à ses nombreux disciples, son rayonnement spirituel demeure vivace et son expérience personnelle continue de susciter bien des vocations jusqu’à nos jours. Ces disciples ont su transmettre sa doctrine d’Amour que résume cette confidence de Rabi’a :

« Mon Dieu, si je T’adore par crainte de Ton Enfer, brûle-moi dans ses flammes, et si je T’adore par crainte de Ton Paradis, prive m’en. Je ne T’adore, Seigneur, que pour Toi. Car Tu mérites l’adoration. alors ne me refuse pas la contemplation de Ta Face majestueuse ».

La Générosité du Cœur

Elle ne se conformait pas aux vérités acquises.
Sa mission était d’éveiller ses compagnons et leur apprendre la sincérité avec Dieu.

- En quoi consiste la générosité ?
- La générosité consiste à L’adorer par amour pour Lui-même,
sans avoir en vue des récompenses ni des rétributions !


La Joie du Jugement Dernier

On demanda à Rabi’a : « Quelle grâce veux-tu obtenir en priant avec une telle fréquence et avec tant d’ardeur ? »

Elle répondit : « Je ne désire aucune récompense pour mes bonnes actions. Je le fais pour que, le jour de La Résurrection, le Prophète Muhammad – que Dieu lui accorde le salut et la paix – éprouve de la joie et dise à tous les autres Prophètes – que Dieu leur accorde le salut - : « Regardez bien cette femme de ma communauté ! Voici ses bonnes actions ! »


La Pudeur d’une Ascète

Quelques dévots allèrent trouver Rabi’a, la voyant couverte d’un vêtement déchiré, ils lui dirent :
« Bien des gens te donneraient une aide si tu la leur demandais ! »
Elle regarda le ciel et leur répondit : « Je rougirais de demander des biens de ce-monde à qui que ce soit. Ces biens n’appartiennent à personne en vérité. Ce sont des prêts entre les mains de leurs propriétaires ! »

L’Amour

« Entre l’amant et le bien-aimé, il n’y pas de distance, ni de parole, que par la force du désir, ni de description, que par le goût.
Qui a goûté, a connu. Et qui a décrit ne s’est pas décrit. En vérité, comment peux-tu décrire quelque chose, quand en sa présence tu es anéanti ?
En son existence, tu es dissout ? En sa contemplation, tu es défait ?
En sa pureté, tu es ivre »"
 
As-Sayyidah Nafîsah

Notre dame bénie et purifiée, As-Sayyidah Nafîsah naquit en 145 A.H. Son père est Abû Muhammad Al-Hasan Al-Anwar Ibn Zayd Al-Abladj Ibn Al-Hasan - le petit-fils du Messager- Ibn `Alî Ibn Abî Tâlib Ash-Sharîf Al-Murtada, qu'Allâh soit satisfait d'eux.

As-Sayyidah Nafîsah grandit dans un milieu imprégné de la bénédiction du Noble Messager, notre bien-aimé Muhammad. Elle passa ses premières années à la Mecque entourée de soins et du respect qui lui sont dus, puis, âgée de cinq ans, son père l'emmena à Médine. Il commença alors à lui prendre ce dont elle avait besoin pour sa vie ici-bas et pour l'au-delà et elle partait à la mosquée du Messager pour écouter les savants du hadîth et pour apprendre la jurisprudence par les jurisconsultes.

A l'âge de seize ans, elle épousa Ishâq Al-Mu'taman Ibn Ja`far As-Sâdiq Ibn Muhammad Al-Bâqir Ibn `Alî Zayn Al-`Âbidîn Ibn (Abî Ash-Shuhadâ') l'Imâm Al-Husayn, paix sur lui. Ishâq fut un homme pieux, connu pour sa rectitude, sa bonté et sa générosité. Elle eut de lui deux enfants : Al-Qâsim et Umm Kulthûm. Dans une maison honorée, au sein d'une famille qu'Allâh a purifiée, As-Sayyidah Nafîsah est venue au monde.

Depuis sa plus tendre enfance, son cœur s'attacha au Noble Coran qu'elle récitait régulièrement. Elle se consacra à son apprentissage et finit sa mémorisation en un an et demi. Quant aux actes d'adoration, il est rapporté que notre bien-aimée accomplissait de façon régulière les cinq prières avec ses parents, alors qu'elle n'avait que six ans.

Au fil des années, elle grandit, son corps se renforça, son âme s'éleva et son cœur se raffina. Elle multiplia les actes de piété, jeûnant le matin et priant le soir, recueillie dans son adoration d'Allâh et animée par la soif du savoir. Son cœur s'ouvrit aux illuminations divines et s'attacha à la Parole d'Allâh et aux hadîths de son grand-père, l'Envoyé d'Allâh. Elle apprit et relata des hadîths par son père, les membres de sa famille bénie, et les savants de son époque dont elle apprit également la jurisprudence. C'est ainsi qu'on lui donna un surnom qui resta très célèbre Nafisa't'ul-`ilm, la (dame) au savoir précieux.

La dame honorée dans les deux demeures, As-Sayyidah Nafîsah, a accompli dans sa vie bénie trente pélerinages en se rendant à la Mecque la plupart du temps à pieds. Elle marchait ainsi sur les pas de son grand-père l'Imâm Al-Husayn, paix sur lui, qui disait : « J'ai honte d'aller à la rencontre de mon Seigneur sans avoir marché pour cela ». La nièce d'As-Sayyidah, Zaynab bint Yahyâ Al-Moutawwadj (frère de notre bien-aimée) : « j'ai été au service de ma tante pendant quarante ans où je ne l'ai point vu dormir le soir (i.e. elle priait) ou ne pas jeûner pendant la journée, sauf les jours de l'Aïd et ceux du Tashrîq. Je lui dis : ne veux-tu pas être plus clémente envers toi-même ? Elle répondit : et comment cela alors que j'ai devant moi des épreuves difficiles qui ne seront surmontées que par ceux qui seront du nombre des réussissants ». Et elle disait d'As-Sayyidah Nafîsah : « Ma tante connaissait par cœur le Coran et son exégèse, et elle récitait le Coran et ses larmes coulaient. »

Cette dame pieuse était une ascète désintéressée des vains ornements d'ici-bas et faisant preuve d'une grande observance d'Allâh et d'ascétisme, en prenant pour modèle le maître des fils d'Adam, le Sceau de la Prophétie, Muhammad, paix et bénédiction d'Allâh sur lui. Malgré les plaisirs et l'abondance qu'elle pouvait trouver dans la maison de son père le prince de la ville, elle avait opté pour l'ascétisme et une grande simplicité dans la vie. Elle se contentait de peu de nourriture et préférait le jeûne. Elle avait un panier accroché près de l'endroit où elle accomplissait la prière.

Lorsqu'elle ressentait faim, elle tendait la main pour en prendre la nourriture. Zaynab, sa nièce, disait : je trouvais chez elle ce qui n'effleurait même pas mon esprit et je ne savais comment elle avait cela. Cela provoqua mon étonnement. C'est alors qu'elle me dit : ô Zaynab, quiconque fait preuve de droiture avec Allâh, l'univers entier est dans sa main ». On rapporta que dans son ascétisme, il n'y avait pas d'excès, et elle ne s'écartait que des ornements d'ici-bas qui risquent de la détourner de sa fin première qui est la Satisfaction d'Allâh et le Cheminement vers Sa Majesté. Elle pensait en permanence à la mort et l'au-delà, si bien qu'elle creusa elle même sa tombe et passa son temps à évoquer Dieu et à accomplir les œuvres pies...................

suite dans le lien http://www.saveurs-soufies.com/inde...ne-femme-soufie-412153/33-as-sayyidah-nafisah
 
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