Près de deux ans après la mort de Benaïssa Friekh, le MRE décédé de chagrin après la découverte de la spoliation de son terrain à Fès, ses enfants n’ont toujours pas obtenu gain de cause devant la justice. En attendant, deux familles viennent d’emménager sur les lieux pourtant sous « saisie conservatoire ».
L’affaire Benaïssa Friekh n’a toujours pas connu d’issue favorable. Ce père de famille MRE, ayant travaillé près de 40 années en France, avait, pour rappel, succombé le 13 décembre 2011 à un œdème pulmonaire aigu après la découverte de la spoliation de son terrain immobilier à Fès. Un immeuble de deux étages, comprenant 16 appartements et 6 magasins, avait été construit sur place à son insu.
Aujourd’hui, près de deux ans après sa mort, sa famille n’a toujours pas réussi à récupérer ses biens. Mais ce n’est pas tout. Le cadet de ses enfants, Toufik Friekh, assure que deux familles viennent d’emménager dans l’immeuble « illégalement », puisque le terrain fait l’objet d’une saisie conservatoire.
Les appartements mis en vente
« En déplacement à Fès le jeudi 7 novembre dernier, je me suis aperçu que depuis ma dernière visite effectuée sur le terrain quinze jours plus tôt, deux familles avaient emménagé dans l’immeuble. Ce qui veut dire que la résidence bénéficie de l’alimentation en eau et en électricité », déplore Toufik Friekh dans un courrier, adressé à l’association Cap Sud MRE qui suit l’affaire et dont nous avons eu une copie.
Selon lui, deux paraboles ont été installés sur place, en plus de « trois panneaux publicitaires de mise à la vente ». « Ce que nous pouvons appeler des squatteurs et non propriétaires », assure-t-il.
Contacté ce lundi matin, Toufik Fiekh nous a expliqué qu’il soupçonnait, en effet, une nouvelle mise en scène de la part des personnes ayant vendu le terrain de son père. Celles-ci pourraient avoir installé leurs familles pour montrer aux gens désireux d’y acheter une propriété que l’immeuble est parfaitement habitable. Mais en réalité, ces personnes-là sont dans « l’illégalité totale », explique-t-il.
La commune de Zouagha Bensouda mis en cause
« Comment dans de telles circonstances, est-il donc possible de délivrer un permis d’habiter pour une habitation au cœur d’un litige aussi sérieux ayant entraîné la mort ? », s’interroge-t-il. La commune de Zouagha Bensouda est la principale pointée du doigt.
Selon le fils du défunt, « c’est la même commune qui a délivré, en un temps record de 5 semaines, le permis de construire sur la base de faux documents (l’enquête policière l’a clairement démontré), et a émis un arrêt de chantier suite au sit-in que nous avons organisé en février 2012 (…) couvert par la chaîne 2M », assure-t-il. Celle-ci est également « au courant du caractère litigieux de l’immeuble et de son affaire en cours au tribunal », a-t-il ajouté.
La famille Friekh est aujourd’hui dans l’impasse. Malgré l’inculpation par le procureur général de Fès de trois personnes de la même famille F. pour « faux, usage de faux, trafic d’influence, escroquerie, dol et dépossession de biens », rien n’a été fait jusqu’à présent. Le procès pénal, devant initialement se tenir en juin 2013, a d’ores et déjà été reporté à deux reprises.
« Le 25 octobre finalement, à notre grande déception, vu que nous prenions la peine à chaque échéance du tribunal de nous déplacer de France jusqu’à Fès, le procès fut une nouvelle fois reporté à la date du 14 janvier 2014 », déplore la famille.
Se tourner vers la France
Lassée par des reports incessants qui aggravent la situation, et éloignent ses espoirs de justice, la famille se demande si à présent la solution ne serait pas de s’adresser aux autorités françaises, pour faire avancer leur dossier. Car malgré plusieurs entrevues avec de hautes personnalités marocaines dont le Chef du gouvernement Abdelilah Benkarine, le ministre de la Justice Mustapha Ramid, et l’ex ministre des MRE Abdellatif Maâzouz, qui l’ont assuré de leur soutien et du suivi personnel de leur dossier, la famille se sent totalement livrée à elle-même. « Avoir rencontré autant d’hommes d’influence, pour se retrouver deux ans après dans une telle situation plus critique, ca n’a apparemment servi à rien, nous sommes relégués au rang de dossiers anonymes. Mon père, paix à son âme, ne mérite pas ça », regrette Taoufik Friekh.
« Si rien ne bouge, si rien n’est fait d’ici quelques semaines, voire quelques mois, nous n’aurons d’autres choix malheureusement que celui de nous tourner vers la France, parce que c’est aussi notre pays », souligne-t-il. « On nous l’avait proposé au début mais on a refusé parce qu’on ne voulait pas donner une mauvaise image du Maroc », précise-t-il.
« C’est empreints du sentiment total d’abandon de notre terre natale, et véritablement à contrecœur que nous ne voyons plus comme ultime recours, que celui de nous tourner vers les autorités, associations, et médias de notre pays d’adoption, la France. Car en toute sincérité, cette affaire qui, il faut le rappeler, a entraîné la mort d’un être cher (et ce pourrait être demain un des vôtres), aurait-elle eu le même traitement, si elle avait concerné la famille d’une personnalité… A chacun d’en juger », conclut-il.
http://www.yabiladi.com/articles/details/20837/spoliations-immobilieres-maroc-deux-familles.html
L’affaire Benaïssa Friekh n’a toujours pas connu d’issue favorable. Ce père de famille MRE, ayant travaillé près de 40 années en France, avait, pour rappel, succombé le 13 décembre 2011 à un œdème pulmonaire aigu après la découverte de la spoliation de son terrain immobilier à Fès. Un immeuble de deux étages, comprenant 16 appartements et 6 magasins, avait été construit sur place à son insu.
Aujourd’hui, près de deux ans après sa mort, sa famille n’a toujours pas réussi à récupérer ses biens. Mais ce n’est pas tout. Le cadet de ses enfants, Toufik Friekh, assure que deux familles viennent d’emménager dans l’immeuble « illégalement », puisque le terrain fait l’objet d’une saisie conservatoire.
Les appartements mis en vente
« En déplacement à Fès le jeudi 7 novembre dernier, je me suis aperçu que depuis ma dernière visite effectuée sur le terrain quinze jours plus tôt, deux familles avaient emménagé dans l’immeuble. Ce qui veut dire que la résidence bénéficie de l’alimentation en eau et en électricité », déplore Toufik Friekh dans un courrier, adressé à l’association Cap Sud MRE qui suit l’affaire et dont nous avons eu une copie.
Selon lui, deux paraboles ont été installés sur place, en plus de « trois panneaux publicitaires de mise à la vente ». « Ce que nous pouvons appeler des squatteurs et non propriétaires », assure-t-il.
Contacté ce lundi matin, Toufik Fiekh nous a expliqué qu’il soupçonnait, en effet, une nouvelle mise en scène de la part des personnes ayant vendu le terrain de son père. Celles-ci pourraient avoir installé leurs familles pour montrer aux gens désireux d’y acheter une propriété que l’immeuble est parfaitement habitable. Mais en réalité, ces personnes-là sont dans « l’illégalité totale », explique-t-il.
La commune de Zouagha Bensouda mis en cause
« Comment dans de telles circonstances, est-il donc possible de délivrer un permis d’habiter pour une habitation au cœur d’un litige aussi sérieux ayant entraîné la mort ? », s’interroge-t-il. La commune de Zouagha Bensouda est la principale pointée du doigt.
Selon le fils du défunt, « c’est la même commune qui a délivré, en un temps record de 5 semaines, le permis de construire sur la base de faux documents (l’enquête policière l’a clairement démontré), et a émis un arrêt de chantier suite au sit-in que nous avons organisé en février 2012 (…) couvert par la chaîne 2M », assure-t-il. Celle-ci est également « au courant du caractère litigieux de l’immeuble et de son affaire en cours au tribunal », a-t-il ajouté.
La famille Friekh est aujourd’hui dans l’impasse. Malgré l’inculpation par le procureur général de Fès de trois personnes de la même famille F. pour « faux, usage de faux, trafic d’influence, escroquerie, dol et dépossession de biens », rien n’a été fait jusqu’à présent. Le procès pénal, devant initialement se tenir en juin 2013, a d’ores et déjà été reporté à deux reprises.
« Le 25 octobre finalement, à notre grande déception, vu que nous prenions la peine à chaque échéance du tribunal de nous déplacer de France jusqu’à Fès, le procès fut une nouvelle fois reporté à la date du 14 janvier 2014 », déplore la famille.
Se tourner vers la France
Lassée par des reports incessants qui aggravent la situation, et éloignent ses espoirs de justice, la famille se demande si à présent la solution ne serait pas de s’adresser aux autorités françaises, pour faire avancer leur dossier. Car malgré plusieurs entrevues avec de hautes personnalités marocaines dont le Chef du gouvernement Abdelilah Benkarine, le ministre de la Justice Mustapha Ramid, et l’ex ministre des MRE Abdellatif Maâzouz, qui l’ont assuré de leur soutien et du suivi personnel de leur dossier, la famille se sent totalement livrée à elle-même. « Avoir rencontré autant d’hommes d’influence, pour se retrouver deux ans après dans une telle situation plus critique, ca n’a apparemment servi à rien, nous sommes relégués au rang de dossiers anonymes. Mon père, paix à son âme, ne mérite pas ça », regrette Taoufik Friekh.
« Si rien ne bouge, si rien n’est fait d’ici quelques semaines, voire quelques mois, nous n’aurons d’autres choix malheureusement que celui de nous tourner vers la France, parce que c’est aussi notre pays », souligne-t-il. « On nous l’avait proposé au début mais on a refusé parce qu’on ne voulait pas donner une mauvaise image du Maroc », précise-t-il.
« C’est empreints du sentiment total d’abandon de notre terre natale, et véritablement à contrecœur que nous ne voyons plus comme ultime recours, que celui de nous tourner vers les autorités, associations, et médias de notre pays d’adoption, la France. Car en toute sincérité, cette affaire qui, il faut le rappeler, a entraîné la mort d’un être cher (et ce pourrait être demain un des vôtres), aurait-elle eu le même traitement, si elle avait concerné la famille d’une personnalité… A chacun d’en juger », conclut-il.
http://www.yabiladi.com/articles/details/20837/spoliations-immobilieres-maroc-deux-familles.html