Les téléspectateurs de France 5 ont pu découvrir vendredi soir
un délicieux nonagénaire porté par « l'audace de l'espoir » :
Stéphane Hessel, ancien résistant, ambassadeur de France,
militant de causes orphelines.
Au même moment, Stéphane Hessel fait l'objet d'une violente
et pernicieuse campagne hostile. La raison : ses critiques vis-à-vis d'Israël.
La vie de Stéphane Hessel, qu'il a racontée avec minutie dans
« Citoyen sans frontières », un livre d'entretiens avec Jean-Michel Helvig
(éd. Fayard 2008), reprise dans ce documentaire de France 5,
est une véritable épopée qui traverse le XXe siècle.
Né à Berlin de parents allemands, dont un père juif -
c'est le couple mythique qui a donné le film « Jules et Jim » de François Truffaut-,
il devient Français en 1937, s'engage dans la résistance,
est capturé et torturé par la Gestapo, déporté à Buchenwald et Dora,
avant de participer, à la Libération, à la rédaction de la déclaration
universelle des droits de l'homme aux Nations unies naissantes.
Toute la vie de Stéphane Hessel, après ces débuts époustouflants,
sera marquée du sceau de ces engagements avant tout humanistes,
même s'il s'implique sur le tard en politique, d'abord mendésiste,
puis au PS de François Mitterrand, et plus récemment en devenant,
à l'age de 91 ans, candidat sur une liste Europe Ecologie aux dernières régionales
L'appel au boycott des produits israéliens
Mais ce qui lui vaut la campagne hostile actuelle, c'est son engagement persistant,
répété, contre la politique suivie par Israël vis-à-vis des Palestiniens,
et son soutien à la campagne controversée en faveur du boycott
des produits israéliens provenant des territoires occupés.
Et, pour délégitimer un homme ayant eu un tel parcours, une telle histoire,
on l'accuse d'être un falsificateur, d'avoir la haine d'Israël et des juifs,
la haine d'une partie de soi puisque son père était juif,
même s'il ne se décrit pas comme juif.
La dernière attaque est venue d'un directeur de recherches au CNRS,
Pierre-André Taguieff, qui s'est spécialisé dans le « nouvel antisémitisme »,
avec des livres comme « La Judéophobie des Modernes » (éd. Odile Jacob, 2008),
« La Nouvelle propagande antijuive » (éd. PUF, 2010).
Ce qui rend la polémique étrange et résolument moderne,
c'est que les accusations de Taguieff ont été portées non pas
dans une publication du CNRS, mais sur Facebook. Sur le « mur »
du chercheur qui a depuis été fermé, mais sur lequel il avait écrit
en octobre, paraphrasant Voltaire :
« Quand un serpent venimeux est doté de bonne conscience,
comme le nommé Hessel, il est compréhensible qu'on ait envie de lui écraser la tête. »
Il remplaçait ensuite cette phrase par une autre :
« Il aurait certainement pu finir sa vie d'une façon plus digne sans
appeler à la haine
contre Israël joignant sa voix à celle des pires antijuifs. »
un délicieux nonagénaire porté par « l'audace de l'espoir » :
Stéphane Hessel, ancien résistant, ambassadeur de France,
militant de causes orphelines.
Au même moment, Stéphane Hessel fait l'objet d'une violente
et pernicieuse campagne hostile. La raison : ses critiques vis-à-vis d'Israël.
La vie de Stéphane Hessel, qu'il a racontée avec minutie dans
« Citoyen sans frontières », un livre d'entretiens avec Jean-Michel Helvig
(éd. Fayard 2008), reprise dans ce documentaire de France 5,
est une véritable épopée qui traverse le XXe siècle.
Né à Berlin de parents allemands, dont un père juif -
c'est le couple mythique qui a donné le film « Jules et Jim » de François Truffaut-,
il devient Français en 1937, s'engage dans la résistance,
est capturé et torturé par la Gestapo, déporté à Buchenwald et Dora,
avant de participer, à la Libération, à la rédaction de la déclaration
universelle des droits de l'homme aux Nations unies naissantes.
Toute la vie de Stéphane Hessel, après ces débuts époustouflants,
sera marquée du sceau de ces engagements avant tout humanistes,
même s'il s'implique sur le tard en politique, d'abord mendésiste,
puis au PS de François Mitterrand, et plus récemment en devenant,
à l'age de 91 ans, candidat sur une liste Europe Ecologie aux dernières régionales
L'appel au boycott des produits israéliens
Mais ce qui lui vaut la campagne hostile actuelle, c'est son engagement persistant,
répété, contre la politique suivie par Israël vis-à-vis des Palestiniens,
et son soutien à la campagne controversée en faveur du boycott
des produits israéliens provenant des territoires occupés.
Et, pour délégitimer un homme ayant eu un tel parcours, une telle histoire,
on l'accuse d'être un falsificateur, d'avoir la haine d'Israël et des juifs,
la haine d'une partie de soi puisque son père était juif,
même s'il ne se décrit pas comme juif.
La dernière attaque est venue d'un directeur de recherches au CNRS,
Pierre-André Taguieff, qui s'est spécialisé dans le « nouvel antisémitisme »,
avec des livres comme « La Judéophobie des Modernes » (éd. Odile Jacob, 2008),
« La Nouvelle propagande antijuive » (éd. PUF, 2010).
Ce qui rend la polémique étrange et résolument moderne,
c'est que les accusations de Taguieff ont été portées non pas
dans une publication du CNRS, mais sur Facebook. Sur le « mur »
du chercheur qui a depuis été fermé, mais sur lequel il avait écrit
en octobre, paraphrasant Voltaire :
« Quand un serpent venimeux est doté de bonne conscience,
comme le nommé Hessel, il est compréhensible qu'on ait envie de lui écraser la tête. »
Il remplaçait ensuite cette phrase par une autre :
« Il aurait certainement pu finir sa vie d'une façon plus digne sans
appeler à la haine
contre Israël joignant sa voix à celle des pires antijuifs. »