Sultan Munadi, tué mercredi dans un raid controversé de l'Otan qui a permis de libérer le reporter britannique qu'il accompagnait, aurait pu mener une vie confortable à l'étranger, mais ce journaliste afghan était déterminé à aider ses compatriotes dans un pays ravagé par la guerre.
Cet homme, également interprète, avait 34 ans et était père de deux enfants.
Il a péri, de même qu'un soldat britannique, une femme et un enfant, dans une opération commando dont l'opportunité est très contestée, réalisée dans la nuit de mardi à mercredi par des forces spéciales britanniques pour le compte de l'Otan, selon la presse londonienne, et sur ordre de Londres.
Stephen Farrell, le journaliste du quotidien américain New York Times qui employait M. Munadi, a été, lui, libéré.
Les deux hommes avaient été kidnappés samedi par les talibans dans la province de Kunduz, dans le nord, en interviewant des habitants sur un bombardement de l'Otan qui avait fait un nombre indéterminé de morts parmi les civils le 4 août.
"Il donnait toujours de bons conseils, il était toujours prêt à rendre service. C'était une personne exceptionnelle", confie un de ses collègues du New York Times, Abdul Waheed Wafa.
Sultan Munadi trouvait étouffantes les villes d'Allemagne où il suivait depuis 2008 une maîtrise de politique publique, interrompue brièvement pour rentrer au pays.
"C'était déprimant, très ennuyeux pour moi. Je rêvais de la poussière et de la nature de mon pays, de ses montagnes", écrivait-il sur un blog.
"Et si je quitte ce pays, si d'autres personnes comme moi quittent ce pays, qui viendra en Afghanistan ? Les talibans ?", se demandait-il, ajoutant : "c'est pour cela que je veux revenir".
"Les parents de Munadi ont dû aller chercher eux-mêmes son corps, sans l'aide de personne, pour le ramener et l'enterrer", selon un ami.
"Il a juste été laissé là, et le corps était dans un état affreux, criblé de balles devant et derrière, donc il est impossible de savoir s'il a été tué par les soldats ou les talibans", ajoute-t-il.
Sous les talibans (1996-2001), M. Munadi travaillait pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Il avait rejoint le bureau kabouli du New York Times en 2001, comme journaliste et administrateur.
Le journaliste David Rohde, enlevé par les talibans l'an dernier, le décrit comme "maigre comme un clou, généreux à l'extrême, au rire facile".
En 2005, M. Munadi avait rejoint la radio afghane naissante Good Morning Afghanistan, avant de partir en Allemagne en 2008.
"Il a laissé tomber un bon salaire, quitté le New York Times, un grand nom. Il était très engagé pour l'Afghanistan", se rappelle son collègue Abdul Waheed Wafa.
"Etre un journaliste n'est pas assez. Ca ne règlera pas les problèmes de l'Afghanistan. Je veux travailler à l'éducation (des gens) de ce pays, car la majorité de son peuple est illettrée", expliquait Munadi sur son blog.
source : AFP
Cet homme, également interprète, avait 34 ans et était père de deux enfants.
Il a péri, de même qu'un soldat britannique, une femme et un enfant, dans une opération commando dont l'opportunité est très contestée, réalisée dans la nuit de mardi à mercredi par des forces spéciales britanniques pour le compte de l'Otan, selon la presse londonienne, et sur ordre de Londres.
Stephen Farrell, le journaliste du quotidien américain New York Times qui employait M. Munadi, a été, lui, libéré.
Les deux hommes avaient été kidnappés samedi par les talibans dans la province de Kunduz, dans le nord, en interviewant des habitants sur un bombardement de l'Otan qui avait fait un nombre indéterminé de morts parmi les civils le 4 août.
"Il donnait toujours de bons conseils, il était toujours prêt à rendre service. C'était une personne exceptionnelle", confie un de ses collègues du New York Times, Abdul Waheed Wafa.
Sultan Munadi trouvait étouffantes les villes d'Allemagne où il suivait depuis 2008 une maîtrise de politique publique, interrompue brièvement pour rentrer au pays.
"C'était déprimant, très ennuyeux pour moi. Je rêvais de la poussière et de la nature de mon pays, de ses montagnes", écrivait-il sur un blog.
"Et si je quitte ce pays, si d'autres personnes comme moi quittent ce pays, qui viendra en Afghanistan ? Les talibans ?", se demandait-il, ajoutant : "c'est pour cela que je veux revenir".
"Les parents de Munadi ont dû aller chercher eux-mêmes son corps, sans l'aide de personne, pour le ramener et l'enterrer", selon un ami.
"Il a juste été laissé là, et le corps était dans un état affreux, criblé de balles devant et derrière, donc il est impossible de savoir s'il a été tué par les soldats ou les talibans", ajoute-t-il.
Sous les talibans (1996-2001), M. Munadi travaillait pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Il avait rejoint le bureau kabouli du New York Times en 2001, comme journaliste et administrateur.
Le journaliste David Rohde, enlevé par les talibans l'an dernier, le décrit comme "maigre comme un clou, généreux à l'extrême, au rire facile".
En 2005, M. Munadi avait rejoint la radio afghane naissante Good Morning Afghanistan, avant de partir en Allemagne en 2008.
"Il a laissé tomber un bon salaire, quitté le New York Times, un grand nom. Il était très engagé pour l'Afghanistan", se rappelle son collègue Abdul Waheed Wafa.
"Etre un journaliste n'est pas assez. Ca ne règlera pas les problèmes de l'Afghanistan. Je veux travailler à l'éducation (des gens) de ce pays, car la majorité de son peuple est illettrée", expliquait Munadi sur son blog.
source : AFP