Syrie: décret pour l'établissement de relations diplomatiques avec le Liban

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Casablanca d'antan
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Le président syrien Bachar al-Assad a promulgué mardi un décret prévoyant l'établissement de relations diplomatiques avec le Liban et l'ouverture d'une ambassade à Beyrouth, pour la première fois dans l'histoire des deux pays, a rapporté l'agence officielle Sana.

Le décret stipule "l'instauration de relations diplomatiques entre la République arabe syrienne et la République libanaise, et la formation d'une mission diplomatique au niveau d'ambassade dans la capitale libanaise, Beyrouth", a indiqué Sana.

Le texte ne précise pas de date pour l'entrée en vigueur de la décision dont le principe avait été arrêté cet été après des décennies de tutelle de la Syrie sur son petit voisin.

A Beyrouth, une source au ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que le chef de la diplomatie libanaise, Fawzi Salloukh, se rendrait à Damas mercredi pour une visite au cours de laquelle les deux pays décideront de la date officielle de l'établissement de relations diplomatiques.

Ce sera la première fois que Damas et Beyrouth procèdent à une ouverture réciproque d'ambassades depuis leur accession respective à l'indépendance il y a une soixantaine d'années.

La décision avait été annoncée par le président français Nicolas Sarkozy à l'occasion d'un sommet méditérranéen à Paris en juillet, après une rencontre à trois avec le président Assad et son homologue libanais Michel Sleimane.

Elle avait été confirmée à la mi-août à Damas lors d'un sommet des présidents syrien et libanais mais sans qu'une date soit précisée.

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, en visite à Damas quelques jours plus tard, avait déclaré que la Syrie et le Liban échangeraient des ambassadeurs "avant fin 2008".

La Syrie a retiré ses troupes du Liban en avril 2005 après y avoir exercé une tutelle de 30 ans. Elle y avait été contrainte par les protestations provoquées par l'assassinat en février de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, dans lequel Damas avait été mis en cause. La Syrie a nié toute implication dans l'attentat.

L'ouverture de relations diplomatiques ne réglera cependant pas tous les problèmes entre les deux voisins.

Le quotidien syrien al-Watan, proche du pouvoir, a indiqué mardi que le prochain ambassadeur syrien au Liban "devra gérer des dossiers compliqués tels ceux des disparus syriens et libanais, de la délimitation de la frontière, et de la révision de certains accords" conclus dans le passé.

La Syrie et le Liban sont liés depuis 1991 par un "Traité d'amitié" qui stipule une "étroite coordination" au niveau politique, économique et en matière de sécurité. Il est critiqué par des membres de la majorité parlementaire anti-syrienne qui jugent que le traité privilégie les interêts de Damas.

Lundi, le président américain George W. Bush a averti la Syrie qu'elle devait respecter la souveraineté du Liban, au moment où le déploiement de troupes syriennes à la frontière libanaise a ravivé l'inquiètude.

"Nous avons discuté de la nécessité pour la Syrie de respecter la souveraineté du Liban, de mettre fin à son soutien du terrorisme, et d'ouvrir des relations diplomatiques pleines et entières avec le gouvernement élu du Liban", a dit M. Bush après des entretiens avec le Premier ministre italien Silvio Berlusconi.

L'armée libanaise a fait état en septembre du déploiement de 10.000 soldats des forces spéciales syriennes au nord du Liban. Des membres de la majorité parlementaire anti-syrienne du Liban avaient alors évoqué un "prétexte" pour un retour des forces syriennes dans leur pays.

Le président Sleimane assuré samedi, après avoir contacté son homologue syrien, que ces mouvements de troupes visaient à "lutter contre la contrebande".



Auteur : DAMAS, 14 oct 2008 (AFP)
 
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