Syrie : les troupes américaines au sol se joignent à la «guerre de tous contre tous»

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Les militaires américains sur le sol syrien montrent, pour Richard Labévière, le manque de stratégie des Etats-Unis sur le terrain comme dans les pourparlers et qui viennent s'ajouter à l'imbroglio d'intérêts qui «favorise les factions terroristes.»



Il est certain que cette situation de guerre de tous contre tous favorise non seulement Daesh mais également d'autres factions terroristes et mafieuses

"Tant sur le plan militaire que diplomatique, les Etats-Unis n'ont pas la main. Ils agissent plutôt en réaction aux initiatives russes à Astana et aux avancées de Genève qui se déroulent sans leur intervention"


RT France : Cet imbroglio d'intérêts de chaque acteur du conflit et qui retarde la possibilité d'une action conjointe contre Daesh ne joue-t-il pas en quelque sorte le jeu des terroristes qui ont ainsi le temps, malgré les défaites sur le terrain, de trouver des portes de sortie et de nouvelles stratégies ?

R. L. : On peut comparer ce conflit à la guerre de 30 ans en Europe qui a opposé le Saint Empire catholique aux puissantes protestantes entre 1618 et 1648. Dans ce contexte, La France bien que pays catholique avait fait des alliances de revers contre l'Espagne et le Saint-Empire.

On a, à partir de la Défenestration de Prague, un conflit qui a ensanglanté l'Europe pendant 30 ans.

Je ne dis pas que la guerre en Syrie durera trente ans également mais c'est une guerre que j'appelle «civiloglobale» car elle superpose quatre niveaux de conflictualité : Washington opposé à Moscou, L'Arabie Saoudite face à L'Iran, la Turquie contre les Kurdes et enfin les djihadistes globaux - Al-Qaida comme canal historique - rivalisant avec les djihadistes locaux - les combattants de Daesh qui veulent renverser les pouvoirs sunnites en Irak et en Syrie. A ce contexte très composite avec une dynamique de guerre asymétrique s'ajoute la démultiplication des acteurs et des factions djihadistes et terroristes - qui changent presque quotidiennement de noms, d’allégeance et d'alliance.

Il est certain que cette situation de guerre de tous contre tous favorise non seulement Daesh mais également d'autres factions terroristes et mafieuses. Les grandes compagnies de grand banditisme vivent de cette guerre et en profitent pour mettre en coupe réglée des villages et des populations entières.

La Turquie restera un hub et une niche de redéploiement des groupes terroristes


Dans ce contexte là, des services de renseignements non seulement occidentaux, mais également russes, travaillent sur la cartographie de «l'après Daesh» ? Que veut-on dire par là ? Ce sont les 3000 combattants Ouïghours - qui avec leurs familles sont 8000 chinois à l'est d'Idlib - vont partiellement rentrer dans leur pays, dans le nord ouest de la Chine, y poursuivre le djihad.

C'est une partie des combattants étrangers tchétchènes, du Daguestan et d'autres zones du Caucase qui vont rentrer en Russie et qui - vraisemblablement toujours avec l'appui de l'Arabie Saoudite et des Etats-Unis - seront des facteurs de déstabilisation dans les anciennes républiques soviétiques musulmanes aux frontières de la fédération de Russie. Vous aurez également des factions djihadistes qui vont se replier en Turquie. La Turquie restera un hub et une niche de redéploiement des groupes terroristes vers le Proche et Moyen-Orient voire aussi vers l'Asie ainsi que de l'autre côté vers la bande sahélo-saharienne en Afrique avec ses remontées criminogènes par les flux de migrants via la Méditerranée pouvant impacter les pays européens comme on a pu le voir en France, en Belgique ou en Allemagne. Voila la configuration de l'«après Daesh» qui a déjà commencé.


https://francais.rt.com/opinions/34...ricaines-sol-joignent-guerre-tous-contre-tous
 
Les militaires américains sur le sol syrien montrent, pour Richard Labévière, le manque de stratégie des Etats-Unis sur le terrain comme dans les pourparlers et qui viennent s'ajouter à l'imbroglio d'intérêts qui «favorise les factions terroristes.»



Il est certain que cette situation de guerre de tous contre tous favorise non seulement Daesh mais également d'autres factions terroristes et mafieuses

"Tant sur le plan militaire que diplomatique, les Etats-Unis n'ont pas la main. Ils agissent plutôt en réaction aux initiatives russes à Astana et aux avancées de Genève qui se déroulent sans leur intervention"


RT France : Cet imbroglio d'intérêts de chaque acteur du conflit et qui retarde la possibilité d'une action conjointe contre Daesh ne joue-t-il pas en quelque sorte le jeu des terroristes qui ont ainsi le temps, malgré les défaites sur le terrain, de trouver des portes de sortie et de nouvelles stratégies ?

R. L. : On peut comparer ce conflit à la guerre de 30 ans en Europe qui a opposé le Saint Empire catholique aux puissantes protestantes entre 1618 et 1648. Dans ce contexte, La France bien que pays catholique avait fait des alliances de revers contre l'Espagne et le Saint-Empire.

On a, à partir de la Défenestration de Prague, un conflit qui a ensanglanté l'Europe pendant 30 ans.

Je ne dis pas que la guerre en Syrie durera trente ans également mais c'est une guerre que j'appelle «civiloglobale» car elle superpose quatre niveaux de conflictualité : Washington opposé à Moscou, L'Arabie Saoudite face à L'Iran, la Turquie contre les Kurdes et enfin les djihadistes globaux - Al-Qaida comme canal historique - rivalisant avec les djihadistes locaux - les combattants de Daesh qui veulent renverser les pouvoirs sunnites en Irak et en Syrie. A ce contexte très composite avec une dynamique de guerre asymétrique s'ajoute la démultiplication des acteurs et des factions djihadistes et terroristes - qui changent presque quotidiennement de noms, d’allégeance et d'alliance.

Il est certain que cette situation de guerre de tous contre tous favorise non seulement Daesh mais également d'autres factions terroristes et mafieuses. Les grandes compagnies de grand banditisme vivent de cette guerre et en profitent pour mettre en coupe réglée des villages et des populations entières.

La Turquie restera un hub et une niche de redéploiement des groupes terroristes


Dans ce contexte là, des services de renseignements non seulement occidentaux, mais également russes, travaillent sur la cartographie de «l'après Daesh» ? Que veut-on dire par là ? Ce sont les 3000 combattants Ouïghours - qui avec leurs familles sont 8000 chinois à l'est d'Idlib - vont partiellement rentrer dans leur pays, dans le nord ouest de la Chine, y poursuivre le djihad.

C'est une partie des combattants étrangers tchétchènes, du Daguestan et d'autres zones du Caucase qui vont rentrer en Russie et qui - vraisemblablement toujours avec l'appui de l'Arabie Saoudite et des Etats-Unis - seront des facteurs de déstabilisation dans les anciennes républiques soviétiques musulmanes aux frontières de la fédération de Russie. Vous aurez également des factions djihadistes qui vont se replier en Turquie. La Turquie restera un hub et une niche de redéploiement des groupes terroristes vers le Proche et Moyen-Orient voire aussi vers l'Asie ainsi que de l'autre côté vers la bande sahélo-saharienne en Afrique avec ses remontées criminogènes par les flux de migrants via la Méditerranée pouvant impacter les pays européens comme on a pu le voir en France, en Belgique ou en Allemagne. Voila la configuration de l'«après Daesh» qui a déjà commencé.


https://francais.rt.com/opinions/34...ricaines-sol-joignent-guerre-tous-contre-tous
Ah quelle jolie printemps arabe que voila
Surtout quand il apporté par les USA,UE, Arabie, Turquie et Sion
 
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