Tamarrod marocain: "baltagias" ou révolutionnaires?
Le mouvement Tamarrod Maroc a vu le jour il y a une semaine. Qui sont-t-ils, que veulent-ils et qu’en pensent le PJD et le mouvement du 20 février ?
Inspiré du mouvement phénoménal égyptien Tamarrod qui a poussé le président Mohamed Morsi vers la porte de sortie suite à des manifestations monstres organisées le 30 juin, une poignée de Marocains ont décidé de porter le flambeau de Tamarrod dans les rues au Maroc.
« Pour l’instant on est une trentaine de personnes à participer dans les réunions exécutives. Il y a des jeunes de partis politiques de gauche (USFP, PADS, PSU…
, des militants associatifs, des indépendants, des syndicalistes, des diplômés chômeurs … » nous souligne Motia Taoufiq militant du mouvement au Maroc. Quant au nom « Tamarrod », Motia Taoufiq se défend d’avoir copié le mouvement égyptien. «Au Maroc on n’est pas isolé de ce qui se passe dans le monde arabe. On souffre des mêmes problèmes et c’est dans cette optique qu’on a choisi Tamarrod. ».
Abdelaziz Aftati le foudre politique et député pjd n’est pas du même avis. « C’est minable d’avoir choisi comme nom Tamarrod. Veulent-t-ils prendre en exemple les services secrets égyptiens, un appareil dictatorial d’oppression ? Ils ne sont même pas capables de chercher un nom marocain original. »
Ils revendiquent !
Dans le viseur de Tamarrod Maroc, les instances étatiques, l’éducation et l’économie. « Nos principales revendications sont : reformuler la constitution afin d’instaurer une monarchie parlementaire et d’opérer une séparation des pouvoirs, de dissoudre le parlement, faire tomber le gouvernement, former un gouvernement de coalition nationale pour gérer la période de transition qui ne doit pas dépasser les 4 mois et dans la foulée organiser des élections anticipées. On voudrait aussi à reformer le système éducatif et ouvrir un débat national autour du système économique ». Le mouvement va plus loin ! Il prend aussi position sur l’éternel dossier des diplômés chômeurs et la peine capitale. « On demande aussi à abolir la peine de mort et ce que tous les diplômés chômeurs soient employés » ajoute-t-il.
Le militant Tamarrod dément que le mouvement ait posé un ultimatum de 30 jours au chef du gouvernement (comme c’est le cas pour Hamid Chabat, leader du Parti de l’Istiqlal). « On n’a pas donné aucun délai à Abdelillah Benkirane, c’est la presse qui a colporté cela »
Une manifestation est prévue…
La date de la première manifestation du mouvement a été fixée au 17 août. « Une semaine après le ramadan, mais pendant ce temps, on va travailler avec les partis politiques, les centrales syndicales, les intellectuels, les artistes et sportifs sur plusieurs sujets économiques, politiques, éducatifs ou encore de justice» souline Motia Taoufiq. Mais Abdelaziz Aftati est dubutatif face à cette date « Pourquoi ils ont choisi le 17 août ? Pourquoi pas plus tôt, le 17 juillet par exemple. Qu’ils passent à l’action ! »