Les exploiteurs vont partout en stigmatisant leurs victimes : les "droits familiaux" sont des "avantages" », réduisons-les !
Un ménage investit 520.000 € dans la préparation de sa retraite et de celle de ses contemporains. En retour, il recevra 1 million d’euros de pension de vieillesse, donc un rendement de 174 %. Un autre ménage va investir 1,1 million d’euros et recevra 730.000 € de pensions, donc un rendement de 64 % (64 euros reçus pour 100 euros investis) 1.
Levons le voile : le premier ménage a un seul enfant, le second en a cinq.
Qui croyez-vous qu’on va mettre à contribution pour redresser l’assurance vieillesse ? Le second, bien sûr ! Car, dans les modestes 720.000 € qu’il va toucher durant sa retraite figurent – ô scandale – 150.000 euros d’« avantages familiaux ».
Le Figaro vient de dévoiler le sort que Bertrand Fragonard propose au Premier ministre de faire à ces « avantages » : les ratiboiser selon divers scénarios dont ce spécialiste se délecte, comme il se délecte, depuis 30 ans, à détricoter les prestations familiales (avec un beau résultat : des économies qui chiffrent aujourd’hui à 20 milliards par an).
Le mot « avantage familial » en dit long sur l’opinion qu’on veut donner de ces suppléments de retraite.
Dans le conte de fées servi aux assurés sociaux depuis la fin de la guerre, on raconte que c’est en payant des pensions à nos petits vieux qu’on prépare notre retraite. Les Américains appellent cela les « unfounded pensions » car il ne peut être contesté que l’argent de nos cotisations vieillesse est immédiatement dépensé par les retraités et ne pourra donc servir à nous payer des pensions.
Asseoir nos droits à la retraite sur ce qui est versé aux retraités est donc tout simplement un non-sens… et même une belle arnaque !
Une arnaque, car en répartition, la seule façon pour les ménages de préparer leurs vieux jours est de mettre au monde et d’élever des enfants. Pour ce faire, tous les actifs, qu’ils aient ou non une descendance, mettent la main à la poche en finançant l’Éducation nationale ou les allocations familiales.
Mais cela ne représente que 40 % environ des 520 milliards d’euros investis chaque année dans la jeunesse.
Les 60 % restants viennent de la poche des parents de ces enfants.
Et il ne peut être contesté que ceux qui élèvent une famille nombreuse contribuent bien plus que les autres.
Concrètement, durant sa vie active, notre premier ménage va dépenser 300.000 euros en impôts et contributions diverses pour l’éducation de la génération à venir et 220.000 euros pour élever son unique enfant.
Le second paiera 180.000 euros d’impôts et cotisations (car ses revenus sont plus faibles, la mère étant généralement au foyer) et dépensera 980.000 € pour élever ses 5 enfants.
Cinq futurs cotisants qui paieront, demain, de belles retraites à ceux qui ont été assez malins pour n’avoir que peu ou pas d’enfants.
Telle est l’arnaque dont personne ne dit rien
. C’est l’intérêt des uns, très majoritaires, de profiter indûment de l’effort des autres.
Comme la vérité des chiffres pourrait conduire à remettre en cause leur injuste rente, il est important pour eux d’occuper une position de force.
La meilleure des défenses étant l’attaque, aidés des journalistes débordés, des technocrates pré-formatés et des syndicalistes intéressés, les exploiteurs vont partout en stigmatisant leurs victimes : les « droits familiaux » sont des « avantages » », réduisons-les !
mam
Un ménage investit 520.000 € dans la préparation de sa retraite et de celle de ses contemporains. En retour, il recevra 1 million d’euros de pension de vieillesse, donc un rendement de 174 %. Un autre ménage va investir 1,1 million d’euros et recevra 730.000 € de pensions, donc un rendement de 64 % (64 euros reçus pour 100 euros investis) 1.
Levons le voile : le premier ménage a un seul enfant, le second en a cinq.
Qui croyez-vous qu’on va mettre à contribution pour redresser l’assurance vieillesse ? Le second, bien sûr ! Car, dans les modestes 720.000 € qu’il va toucher durant sa retraite figurent – ô scandale – 150.000 euros d’« avantages familiaux ».
Le Figaro vient de dévoiler le sort que Bertrand Fragonard propose au Premier ministre de faire à ces « avantages » : les ratiboiser selon divers scénarios dont ce spécialiste se délecte, comme il se délecte, depuis 30 ans, à détricoter les prestations familiales (avec un beau résultat : des économies qui chiffrent aujourd’hui à 20 milliards par an).
Le mot « avantage familial » en dit long sur l’opinion qu’on veut donner de ces suppléments de retraite.
Dans le conte de fées servi aux assurés sociaux depuis la fin de la guerre, on raconte que c’est en payant des pensions à nos petits vieux qu’on prépare notre retraite. Les Américains appellent cela les « unfounded pensions » car il ne peut être contesté que l’argent de nos cotisations vieillesse est immédiatement dépensé par les retraités et ne pourra donc servir à nous payer des pensions.
Asseoir nos droits à la retraite sur ce qui est versé aux retraités est donc tout simplement un non-sens… et même une belle arnaque !
Une arnaque, car en répartition, la seule façon pour les ménages de préparer leurs vieux jours est de mettre au monde et d’élever des enfants. Pour ce faire, tous les actifs, qu’ils aient ou non une descendance, mettent la main à la poche en finançant l’Éducation nationale ou les allocations familiales.
Mais cela ne représente que 40 % environ des 520 milliards d’euros investis chaque année dans la jeunesse.
Les 60 % restants viennent de la poche des parents de ces enfants.
Et il ne peut être contesté que ceux qui élèvent une famille nombreuse contribuent bien plus que les autres.
Concrètement, durant sa vie active, notre premier ménage va dépenser 300.000 euros en impôts et contributions diverses pour l’éducation de la génération à venir et 220.000 euros pour élever son unique enfant.
Le second paiera 180.000 euros d’impôts et cotisations (car ses revenus sont plus faibles, la mère étant généralement au foyer) et dépensera 980.000 € pour élever ses 5 enfants.
Cinq futurs cotisants qui paieront, demain, de belles retraites à ceux qui ont été assez malins pour n’avoir que peu ou pas d’enfants.
Telle est l’arnaque dont personne ne dit rien
. C’est l’intérêt des uns, très majoritaires, de profiter indûment de l’effort des autres.
Comme la vérité des chiffres pourrait conduire à remettre en cause leur injuste rente, il est important pour eux d’occuper une position de force.
La meilleure des défenses étant l’attaque, aidés des journalistes débordés, des technocrates pré-formatés et des syndicalistes intéressés, les exploiteurs vont partout en stigmatisant leurs victimes : les « droits familiaux » sont des « avantages » », réduisons-les !
- Droit Social n°7-8 juillet-août 2009 – page 846 et suiv. ↩
mam