Témoignages Vidéos de médecins après leur retour de Gaza

Les témoins du carnage
jeudi 29 janvier 2009 - 09h:29

Doaa Khalifa - Al-Ahram/hebdo


« Un ambulancier a été pris par une dépression nerveuse parce qu’il a vécu la mort lente d’une victime, sous ses yeux, durant deux heures. Chaque fois que l’ambulancier s’approchait de lui, les Israéliens tiraient sur une partie du corps de la victime jusqu’à la mort »

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6000

« Y a-t-il plus horrible que ça, des millions de tonnes de bombes utilisées contre un peuple déjà sous embargo ? Et les victimes sont pour la plupart des civils, enfants et femmes, en grand nombre », s’interroge le Dr Rached qui n’oubliera jamais le jour où un médecin palestinien lui a fait visiter la salle d’autopsie : une femme embrassant ses quatre filles, toutes complètement carbonisées. Un nouveau-né placé sur la tête d’une autre victime. Trop de morts pour une surface limitée. « Ce qui fait que des cadavres sont placés par terre. Cette nuit, je n’ai pas pu connaître le sommeil. L’odeur de la mort ne m’a pas quitté », dit Rached tout en assurant que malgré cette férocité et ce drame, les Palestiniens éprouvaient une résistance et une patience stupéfiantes. Ce sont eux qui nous soulageaient. « Un de mes collègues égyptiens leur a dit un jour que nous avons senti que nous étions trop petits face à leur force ». Et il raconte : « En écoutant tomber les bombes et les missiles sur nos têtes, ils nous répétaient qu’il s’agit d’un bombardement léger ». Une autre histoire : « Le sol de l’hôpital couvert de sang et d’organes mutilés pouvait redevenir propre en un temps record comme si rien n’avait eu lieu. Chacun fait ».
 
La revue médicale The Lancet accuse Israël d’atrocités
jeudi 15 janvier 2009 - 17h:33

Le Monde


La revue médicale britannique The Lancet accuse les forces israéliennes d’"atrocités" dans la bande de Gaza et reproche aux responsables médicaux du monde entier leur silence "complice" devant la destruction des systèmes de santé, dans un éditorial rendu public mercredi 14 janvier

Citant le ministre de la santé de Gaza, le journal rapporte que 292 mineurs et 75 femmes sont morts depuis le début de l’offensive, et que 1 497 mineurs et 626 femmes ont été blessés.

The Lancet, une des revues les plus respectées dans le monde médical, souligne "le fardeau injustifiable" que font peser sur les populations civiles les opérations israéliennes, affirmant que "les normes internationales du comportement humanitaire en situation de conflit ont été foulées au pied".

Jugeant "non justifiées et disproportionnées les énormes pertes en vies humaines et la destruction du système de santé de Gaza", la revue accuse les forces israéliennes de "contrevenir à la quatrième convention de Genève".

"Nous sommes déçus par le silence des associations et organisations médicales nationales dans le monde entier devant la destruction et la dislocation des services de santé", indique la revue, estimant que leurs leaders, "à travers leur inaction, sont complices d’une tragédie que l’on pouvait éviter".

DES SCÈNES "CAUCHEMARDESQUES"

Dans un autre article publié par la revue, deux médecins norvégiens en poste à Gaza, Mads Gilbert et Erik Fosse, décrivent des scènes "cauchemardesques". L’hôpital Al Shifa, le plus grand de la ville de Gaza, aurait ainsi demandé d’urgence de nouveaux équipements de réfrigération avant que les corps des patients gravement blessés ne commencent à se décomposer.

Les deux médecins, qui ont vingt ans d’expérience dans des zones de guerre, disent avoir été témoins "des plus horribles blessures de guerre chez des hommes, des femmes et des enfants de tous âges". Plus de 350 opérations, dont nombre d’amputations, auraient été pratiquées à Al Shifa durant les deux premières semaines du conflit.

L’éclairage étant défaillant dans les salles d’opération, les équipes médicales sont parfois contraintes de travailler à la lueur de leur téléphone portable, écrivent les deux médecins.
 
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