Tentative de coup d'état en Irak?

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L'affaire, telle qu'elle est présentée dans le New York Times, demeure confuse. Difficile, en effet, d'y voir clair dans les luttes d'influence et de clans qui agitent les hautes sphères du pouvoir irakien. Dans son édition de jeudi 18 décembre, le quotidien américain indique que trente-cinq fonctionnaires du ministère de l'intérieur ont été arrêtés ces trois derniers jours à Bagdad pour avoir préparé un coup d'Etat. Si les éléments à charge ne manquent pas, le New York Times indique également que l'opération pourrait être une manœuvre du premier ministre, Nouri Al-Maliki, pour consolider son pouvoir et se débarrasser d'opposants encombrants.

Après la parution de l'article du New York Times, un haut responsable a confirmé l'opération à l'AFP, sous couvert d'anonymat, évoquant cinquante arrestations. Celles-ci ont été menées par une unité d'élite antiterroriste placée directement sous les ordres du premier ministre.

Selon les hauts responsables cités par le New York Times, il existe suffisamment de preuves liant les personnes arrêtées à Al Aouda ("le Retour"), un groupe accusé d'œuvrer à la reconstitution du parti Baas qui était au pouvoir du temps de Saddam Hussein. Les responsables arrêtés, affiliés à Al Aouda, auraient versé des pots-de-vin à d'autres responsables pour les recruter, et d'importantes sommes d'argent auraient été retrouvées au cours de perquisitions. Quatre généraux figurent sur la liste des suspects, dont le général Ahmad Aboul Rif, chargé de la sécurité du ministère de l'intérieur.

Mais d'autres responsables interrogés par le New York Times et Reuters ont dit douter qu'un coup d'Etat ait été en préparation. Un policier qui dit connaître plusieurs des personnes arrêtées a assuré qu'elles étaient innocentes et qu'il s'agissait de fonctionnaires en service de longue date. Ce policier a déclaré au New York Times que les responsables arrêtés ayant appartenu par le passé au parti Baas étaient des militants de base. Interrogé par Reuters, un responsable du ministère a quant à lui souligné que certains des fonctionnaires arrêtés ces derniers jours étaient des agents de police affectés à la circulation, peu susceptibles selon lui de verser dans un coup d'Etat.

Les opposants à Maliki, qui a consolidé ses derniers mois sa popularité mais manque d'appuis et d'alliés au plus haut niveau, soulignent que ces arrestations interviennent à un mois des élections provinciales.

Le Monde
 
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