Walaykoum a salam,
Q : Quel est le regard de la religion sur le fait de jurer par autre quAllah le Très-Haut, bien que lon attribue au Prophète, prière et salut dAllah sur lui, cette parole : « Par son père, il a réussi, sil a dit la vérité » ? Muslim dans le chapitre des serments (9-11).
président » ou « Par le peuple » est interdit, et cela fait partie du polythéisme, car il ny a quAllah qui mérite cette forme de vénération. Et quiconque vénère autre quAllah par quelque chose qui ne convient quà Allah, a commis un acte de polythéisme. Mais, comme celui qui jure ne croit pas que la vénération de cette créature - par laquelle il jure - est égale à la vénération dAllah, donc, cest du polythéisme mineur. Celui qui jure par autre quAllah, a commis un acte dassociation mineur.
Le Prophète, prière et salut dAllah sur lui, a dit :
« Ne jurez pas par vos pères. Celui qui veut jurer, quil jure par Allah ou se taise. » [1]
Dans un autre hadith :
« Quiconque jure par autre quAllah a commis un acte de polythéisme ou de mécréance (mineure). » [2]
Donc, il ne faut pas jurer par autre quAllah, quelque soit la créature, quand bien même ce serait par le Prophète, prière et salut dAllah sur lui, Jibrîl, les autres messagers, les anges ou les êtres humains. Il ne faut jurer que par Allah, Exalté soit-Il.
En ce qui concerne le hadith du Prophète, prière et salut dAllah sur lui :
« Par son père, il a réussi, sil a dit la vérité » [3],
lexpression « par son père » a fait lobjet dune divergence entre les savants du hadith. Parmi eux, certains lont réfutée et ont dit quelle ne provenait pas du Prophète, prière et salut dAllah sur lui. Par conséquent, il ny a pas de problème sur le sujet, puisque cette expression ne fait pas partie du hadith dit par le Prophète, prière et salut dAllah sur lui.
Quant à ceux qui disent que lexpression « par son père » fait partie du hadith, la réponse serait que ce hadith fait partie de ceux qui prêtent à interprétation (Mutachâbih) et les hadiths qui interdisent de jurer par autre quAllah sont des hadiths clairs, sans controverse (Muhkam). Lorsque des gens versés dans la science ont affaire à un hadith sujet à interprétation et un hadith clair, la règle consiste à délaisser ce qui est sujet à controverse pour appliquer ce qui clair. Allah le Très-Haut dit :
« Cest Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il sy trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et dautres versets qui peuvent prêter à dinterprétations diverses. Les gens, donc, qui ont dans leur cur une inclination vers légarement, mettent laccent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul nen connaît linterprétation, à part Allah. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent : « Nous y croyons : tout est de la part de notre Seigneur ! » » [4]
Ce hadith est sujet à controverse, car il y a plusieurs manières de linterpréter. Il a pu être dit avant linterdiction ; il peut être spécifique au Prophète, prière et salut dAllah sur lui, étant donné quil est épargné du polythéisme, ou cela peut faire partie de ce qui est prononcé sans intention. Etant donné toutes les interprétations possibles concernant ce mot, sil provient réellement du Messager dAllah, prière et salut dAllah sur lui, notre devoir est dappliquer le hadith clair, sans controverse (Muhkam) qui interdit de jurer par autre quAllah.
Certaines personnes disent : « Ma langue est habituée à jurer par autre quAllah et il mest difficile de léviter ». Quelle est donc la réponse ?
Ceci nest pas une raison : il faut faire des efforts, combattre son âme pour quelle délaisse ces expressions. Je me rappelle avoir interdit à une personne de jurer par le Prophète, prière et salut dAllah sur lui, et pour me dire quil ne le ferait plus, il ma dit : « Par le Prophète, je ne reviens plus à ce serment. » Il la dit, car sa langue sest habituée à cela. Donc, on dit quil faut essayer par tous les moyens dôter ce mot de ta bouche, car il fait partie du polythéisme et la gravité du polythéisme est énorme, même sil est mineur, au point où Cheikh ul-Islâm Ibn Taymiyya, quAllah lui fasse miséricorde, disait : « Le polythéisme est impardonnable, même sil est mineur. »
Ibn Massûd, quAllah lagrée, a dit : « Je préfère jurer par Allah, même pour un mensonge que de jurer par autre quAllah pour dire la vérité. »[5] Cheikh Al-Islâm a dit : « Car le péché du polythéisme est plus grave que les grands péchés. »
· Fatwa de cheikh Otheimine
· Fatâwâ, tome 1.